Je fais ici une proposition de raisonnement qui m’est bien sûr tout à fait personnelle.
Prenons d’abord les éléments de base qui nécessitent que l’on s’accorde avec moi pour échanger. J’entends qu’il puissent être contestés.
Ce sera d’abord une projection, une fiction sociale. Les concepts utilisés ici sont des constructions mentales collectives qui ne sont pas existantes.
La monnaie libre: Si nous sommes ici, c’est déjà qu’on croit tous ici qu’on peut tordre le réel pour faire de la monnaie libre une vérité acceptée par tous. J’ai la prétention éhontée de croire que je comprends la monnaie libre telle que définie pour l’expérimentation G1.
Le dividende universel est une construction mathématique à partir de la matière qu’est la monnaie.
Universel se dit de ce qui peut s’appliquer à toutes et tous, qui peut être reconnu par le monde entier comme utilisable.
Le revenu d’une personne ou d’un agent économique désigne « *l’ensemble des droits sur les ressources disponibles qui lui sont attribués au cours d’une période donnée sans prélèvement sur son patrimoine »
Le revenu de base est un revenu suffisant pour vivre/survivre. La décision sur ce que doit être contenu dans cette suffisance est un choix fait par une gouvernance. Le choix de cette méthode de décision ne sera pas abordée ici. J’ai seulement l’espoir qu’un jour on se débarrassera de cette saleté de mandat représentatif et ça peut donner une idée des ouvertures possibles pour décider.
Le revenu universel est un revenu qui est fourni de manière inconditionnel. Dés lors qu’on confronte au réel la prétention universelle de ce revenu, ses promoteurs la réduisent très vite au mieux à des conditions de territorialité, au pire à des conditions d’âge ou de nationalités. Même avec ma meilleure perception métaphysique, veux pas faire de spécisme, mais bon, même si certains animaux sont capable de jouer à la monnaie, on va pas les intégrer là dedans.
Le revenu de base universel cumule ces deux propriétés. Au risque de vider le sens des mots, la confusion fait consensus entre revenu de base avec revenu universel. Personnellement, j’insiste pour faire la différence en ces deux qualité : suffisant et inconditionnel. J’ai peut-être raison tout seul face à une erreur communément admise qui fait donc vérité d’usage.
Mais il faut bien se garder que ce genre de confusion parce que les promoteurs de la monnaie libre doivent expliquer la question de la différence entre un revenue de base universel et le dividende universel.
Parce qu’il n’est pas suffisant pour vivre, parce qu’il n’y a pas de gouvernance sur son montant, le Dividende Universel n’est pas un Revenu de Base.
Il se peut que le marché des valeurs économiques en jeu dans l’expérimentation monnaie libre permettent que le DU couvre les besoins minimaux d’un individu. Ou plus, je l’espère, j’en rêve. Mais rien ne l’impose ni ne l’acte comme objectif.
Il peut être pertinent de rapprocher le D.U. du concept de Revenu Universel tel à ce que je le réduis.
Si comme moi vous êtes sensibles à cette questions du revenu de base universel, parce que vous le trouver nécessaire (sans forcément être réalisable), évitez de vous perdre dans des erreurs d’interprétations et des concessions dans son application ou son financement. Cela peut autant populariser le sujet, tout comme le décrédibiliser, comme on a pu le voir dans une précédente campagne électorale. Mais de toutes façons, ce n’est pas le sujet de ce forum que de traiter cette question d’économie sociale et solidaire. La gestion des communs, que ce soit fait ou pas de manière collective, peut ou non intégrer l’usage de la monnaie libre. N’attribuons pas des propriétés qui ne sont pas définies pour la monnaie libre.
Pour le prêt à penser: Si vous souhaitez botter en touche face à des questions sur la nécessité de faire du D.U. un projet politique pour le rapprocher de la nécessité de répondre aux besoins vitaux, je renvoie vers le concept de dotation inconditionnelle d’autonomie dont le mérite est justement de ne pas réduire cette question à de la simple monétisation. Ça ouvre les perspectives d’actions et sort du tout économique.
En outre, il est convenu dans le microcosme des cryptommonnaies à revenu de base - CryptoUBI (Crypto Universal Basic Income) - de considérer le qualificatif basic pour dire qu’il est suffisant pour être incitatif pour faire circuler la monnaie, et non suffisant pour vivre.
On demande au public de se prendre en main, de remettre en question la création monétaire telle qu’ils l’ont toujours connu, d’utiliser leur cerveau pour participer à une construction mentale collective. Si au passage on peut leur éviter la désillusion de voir en un outil la solution miracle à tout, et d’éviter les amalgames qui les décevraient une fois démêlés, la communauté de la toile de confiance en sera à la fois plus solide et plus résiliente.
Quant à l’universalisme… bon ben quand on confronte notre expérimentation au réel, au principe de réalité, en l’état, la fracture numérique est une question politique d’éducation et industrielle qu’on ne peut atteindre depuis notre petite galaxie des utopies à créer. Et pourtant, paradoxalement, je n’ai jamais vu les étoiles d’aussi près qu’au fond d’une cave de Perpignan.