Bonjour à toutes, à tous, et à tous les autres,
Comme bon nombre, je milite en faveur d’une autre économie, libératoire des individus. Parmi mes activités professionnelles, je développe un dispositif d’aquaponie permettant de contribuer à rendre les personnes moins dépendantes de la société dans leur alimentation, utilisable partout dans le monde, autant par l’aborigène d’Australie, à Montevideo ou dans le monde hyper-développé de Tokyo. Un dispositif bon marché et simple d’utilisation.
Pour ce nouveau paradigme de rupture, je me disais que ce serait vraiment cool si ce projet s’inscrivait aussi dans un système économique de rupture… et je me suis intéressé à la June.
L’idée était, « Le projet va commencer à se développer en test à Bruxelles, siège des institutions européennes, il y a plusieurs dizaines de milliers de fonctionnaires européens et lobbyistes, voilà le biotope idéal pour développer et faire la pub d’un autre modèle monétaire et économique pour qu’ils puissent y songer pour leurs états ! »
Alors je me suis inscrit le 1er juillet de cette année et… flop… pas de certification…
Et entretemps mon projet va entrer en phase de « crash-tests » avant d’entrer en phase de production.
En tant qu’utilisateur d’une monnaie, comme l’aurait dit Steve Jobs à ses développeurs, j’attends du système qui produit ce qui n’est qu’un outil qu’il rende ma vie plus facile, qu’il soit fluide, simple et intuitif.
Je comprends bien que des mécanismes de sécurité et de contrôles soient indispensables à son émergence et à son développement. Mais pour le « client » que je suis de la June et de ses développeurs, ou de toute autre monnaie alternative, ces dispositifs se doivent de lui être invisibles, de ne pas être des freins à sa décision de se lancer de suite dans un système monétaire plus équitable que celui de la monnaie-dette.
Enfants, vous n’avez pas dû entrer dans une période de stage de un mois minimum pour pouvoir utiliser vos premiers sous d’argent de poche… et démontrer au marchand de jouets, que vous étiez un organisme biologique pensant auquel il pouvait attribuer l’identité de véritable être humain et accepter de vous vendre le jouet de vos rêves…
Pour que le système soit dynamique, sexy et vertueux, y entrer doit être fluide, la monnaie se doit de circuler avec aisance. Et pour pouvoir être considéré comme alternative au système de la monnaie-dette, son accès doit être aussi naturel sous peine d’être ressenti comme rédhibitoire.
Malheureusement on ne peut pas dire que le dispositif de certification de la June soit des plus vifs… Attendre un mois ou plus, devoir se montrer à tel endroit à l’occasion d’une hypothétique réunion à une date encore indéterminée pour prouver qu’on est bien un individu réel. Tant de temps perdu et de contraintes pour espérer entrer un jour dans la Toile de confiance…
Ceci me fait quelque peu penser au système pyramidal, où seuls les premiers membres sont immédiatement servis.
Je n’ai pas le temps de me rendre à l’arrière-salle d’un café ou à la salle des fêtes de Grui-Les-Piétons-En-Valois, à Bruxelles ou à Paris pour prouver que je suis un real human auprès de 5 témoins pour obtenir leur certification afin de me permettre d’utiliser la June et… commercer…
Je n’ai pas non plus ni l’envie ni le temps de m’atteler à connaître, pour parler C++, les méthodes et attributs private du fichier .h du système June.
Du point de vue du « vivre ensemble », ces dispositifs permettent-ils réellement à tous de participer à la June ? Permettent-ils de lancer les liens vers tous ceux de la fracture numérique ? Sont-ils donc réellement durables et équitables ?
J’aurais apprécié que la validation d’une personne dans le système se fasse par l’introduction de la carte d’identité dans un lecteur de carte à puce, l’encodage d’un mot de passe PIN et une signature électronique contrôlée par une appli de type eID… La validation serait immédiate…
Le développement de tous les outils de la June a dû être une tâche considérable, et les développeurs méritent tout le respect pour leur travail et leur engagement. Vraiment, bravo !
Mais ce serait vraiment dommage que tout cela finisse un jour dans la vitrine du musée des beaux projets qui auraient pu…
Et c’est la raison de cette petite bafouille, soumettre à votre réflexion de simples questionnements en retour-client à ce projet.