Quelques réflexions au SAV

Bonjour à toutes, à tous, et à tous les autres, :blush:

Comme bon nombre, je milite en faveur d’une autre économie, libératoire des individus. Parmi mes activités professionnelles, je développe un dispositif d’aquaponie permettant de contribuer à rendre les personnes moins dépendantes de la société dans leur alimentation, utilisable partout dans le monde, autant par l’aborigène d’Australie, à Montevideo ou dans le monde hyper-développé de Tokyo. Un dispositif bon marché et simple d’utilisation.
Pour ce nouveau paradigme de rupture, je me disais que ce serait vraiment cool si ce projet s’inscrivait aussi dans un système économique de rupture… et je me suis intéressé à la June.

L’idée était, « Le projet va commencer à se développer en test à Bruxelles, siège des institutions européennes, il y a plusieurs dizaines de milliers de fonctionnaires européens et lobbyistes, voilà le biotope idéal pour développer et faire la pub d’un autre modèle monétaire et économique pour qu’ils puissent y songer pour leurs états ! »

Alors je me suis inscrit le 1er juillet de cette année et… flop… pas de certification…
Et entretemps mon projet va entrer en phase de « crash-tests » avant d’entrer en phase de production.

En tant qu’utilisateur d’une monnaie, comme l’aurait dit Steve Jobs à ses développeurs, j’attends du système qui produit ce qui n’est qu’un outil qu’il rende ma vie plus facile, qu’il soit fluide, simple et intuitif.
Je comprends bien que des mécanismes de sécurité et de contrôles soient indispensables à son émergence et à son développement. Mais pour le « client » que je suis de la June et de ses développeurs, ou de toute autre monnaie alternative, ces dispositifs se doivent de lui être invisibles, de ne pas être des freins à sa décision de se lancer de suite dans un système monétaire plus équitable que celui de la monnaie-dette.
Enfants, vous n’avez pas dû entrer dans une période de stage de un mois minimum pour pouvoir utiliser vos premiers sous d’argent de poche… et démontrer au marchand de jouets, que vous étiez un organisme biologique pensant auquel il pouvait attribuer l’identité de véritable être humain et accepter de vous vendre le jouet de vos rêves…

Pour que le système soit dynamique, sexy et vertueux, y entrer doit être fluide, la monnaie se doit de circuler avec aisance. Et pour pouvoir être considéré comme alternative au système de la monnaie-dette, son accès doit être aussi naturel sous peine d’être ressenti comme rédhibitoire.

Malheureusement on ne peut pas dire que le dispositif de certification de la June soit des plus vifs… Attendre un mois ou plus, devoir se montrer à tel endroit à l’occasion d’une hypothétique réunion à une date encore indéterminée pour prouver qu’on est bien un individu réel. Tant de temps perdu et de contraintes pour espérer entrer un jour dans la Toile de confiance…
Ceci me fait quelque peu penser au système pyramidal, où seuls les premiers membres sont immédiatement servis.

Je n’ai pas le temps de me rendre à l’arrière-salle d’un café ou à la salle des fêtes de Grui-Les-Piétons-En-Valois, à Bruxelles ou à Paris pour prouver que je suis un real human auprès de 5 témoins pour obtenir leur certification afin de me permettre d’utiliser la June et… commercer…
Je n’ai pas non plus ni l’envie ni le temps de m’atteler à connaître, pour parler C++, les méthodes et attributs private du fichier .h du système June.

Du point de vue du « vivre ensemble », ces dispositifs permettent-ils réellement à tous de participer à la June ? Permettent-ils de lancer les liens vers tous ceux de la fracture numérique ? Sont-ils donc réellement durables et équitables ?

J’aurais apprécié que la validation d’une personne dans le système se fasse par l’introduction de la carte d’identité dans un lecteur de carte à puce, l’encodage d’un mot de passe PIN et une signature électronique contrôlée par une appli de type eID… La validation serait immédiate…

Le développement de tous les outils de la June a dû être une tâche considérable, et les développeurs méritent tout le respect pour leur travail et leur engagement. Vraiment, bravo !
Mais ce serait vraiment dommage que tout cela finisse un jour dans la vitrine du musée des beaux projets qui auraient pu…

Et c’est la raison de cette petite bafouille, soumettre à votre réflexion de simples questionnements en retour-client à ce projet.

Bonjour Philippe, et bienvenue sur ce forum :slight_smile:

Je t’arrête tout de suite : il n’y a pas besoin d’être membre pour utiliser la june et commercer avec :smiley: Tu peux dès aujourd’hui te crées autant de portefeuilles non-membres que tu veux, tes partenaires commerciaux aussi, et commencer à échanger avec eux en utilisant la june comme intermédiaire :smiley: !

Tu peux déjà vendre biens et services pour obtenir tes premières junes, tes partenaires aussi, puis vous pourrez échanger entre vous avec des junes, ainsi qu’avec le reste de la communauté si vous le désirez :slight_smile:

3 « J'aime »

Voilà deux réflexions courtes et personnelles sur l’entrée dans la monnaie libre.

Ma question se résume à ça: pourquoi veux tu absolument être certifié ?

Pour toucher le dividende universel? Que feras-tu de ton DU si tu ne rencontres personne auprès de qui dépenser tes Ḡ1?

Pour certifier d’autres membres? Si tu veux que ces membres respectent la licence Ğ1 , il me semble nécessaire qu’ au moins toi et ceux qui t’auraient certifié la respecte aussi pour en demander autant aux autres, non?

Surtout n’investie pas plus de temps (et de valeurs) dans cette monnaie que tu peux te permettre d’en perdre.
Consacres toi aux projets auxquels tu crois pouvoir apporter le plus. Et ensuite tu peux inviter les déjà membres à tes présentations, tes ateliers, demander une participation libre en Ğ1 pour le temps que tu leur consacres pour partager ton projet in vivo, faire un crowdfunding en monnaie libre. Perso je kiffe l’acquaponie et j’ai participé au biofablab de ma ville pour m’y essayer. Nul doute que ça intéresse d’autres personnes vers chez toi. Croise les réseaux, ça te fera gagner de l’auditoire et du temps.

Perso j’ai plus confiance en l’unicité de l’identité de certaines personnes sans papiers qu’en la duplicité de certaines autorités émettrices de documents d’identité. Je pense pouvoir assez facilement me faire deux passeports avec des prénoms différents. Mais c’est une autre histoire.

Oui, ou un truc comme BrightID. Si tu veux participer aux spécifications techniques, à l’intégration de composants tiers, developper des évolutions , je t’invite à aller sur le forum technique de duniter.org .

Ah ben non.

Bienvenue en tous cas. Ton analyse est intéressante. Ce n’est pas la première fois que quelqu’un relève cette difficulté à intégrer un collectif autour de cet outil qu’est la monnaie libre. Il y a peut-être une barrière en fonction de ses capacités (ou disponibilités) à la sociabilisation. On met le doigt dessus, et toi aussi, et en plus tu as l’air de comprendre les contraintes.

En espérant que tu gardes toujours en tête que tu restes libre de continuer à t’intéresser à la monnaie libre… À bientôt.

Mais pour se servir de la june, il suffit d’avoir un compte porte-feuille !
Est-ce l’utilisation de la june qui vous intéresse ou le fait de produire un DU chaque jour ?
Je me suis servi de la june pendant plusieurs mois avant de devenir membre, et je suis devenu membre parce que je fréquentais les autres membres et que je me suis mis à ‹ militer ›… Vous voudriez abolir la notion de toile de confiance alors que la solidité de notre nouvelle monnaie est basée dessus, ce n’est pas possible.

Si vous voulez passer en libre au niveau informatique, il faut faire un effort et apprendre comment fonctionne linux, qui est très différent de windows ou mac et nécessite en général de mettre un peu les mains dans sa bécane. C’est pareil pour la monnaie libre si vous voulez être membre, ça veut dire s’impliquer, un clic ne suffit pas.

Justement, si tu restes « client » de la G1, le compte que tu as créé est pleinement opérationnel. Comme lorsque « tu étais enfant », tu peux t’en servir pour acheter/vendre. Et comme n’importe quel compte, il est à zéro jusqu’à ta première vente.

En revanche, veux tu aussi devenir actionnaire décideur de la G1 (coproducteur), quasiment cogérant !? Si oui, qui s’étonnerait que les actionnaires et cogérant actuels prennent le temps de vérifier qui tu es ? Au moins que tu existes et que tu es digne de confiance ?
Connais tu la moindre entreprise qui ne prendrait pas cette précaution ?

Non, vraiment, mon avis est que personne ne peut changer le monde en étant pressé…
Le mieux pour toi est de rester « client » simple (via un simple portefeuille), et que, nous, nous restions cogérants. :). Tu risquerai, pressé comme tu es, te prendre de mauvaises décisions qui impacteraient négativement notre coopérative monétaire. La dévier de sa route.

La vocation de la G1 est de s’établir solidement, tranquillement mais sûrement, durant une période de 20 a 30ans, afin de continuer à fonctionner au delà de ses 80ans. Tout autre vision d’un développement accéléré ou plus rapide n’est pas nécessaire et se trouve en désaccord avec les règles de fonctionnement de la monnaie (les 5 certifications, le délai de 5 jours entre chacune, la distance maximale entre les membres, etc).

Je n’ai que 3 suggestions pour toi : passes ton chemin, ou reste client, ou bien accepte de prendre le temps et en premier lieu de te former a la monnaie libre. Prends ton temps pour décider, pas de soucis nous ne sommes pas pressé, nous :slight_smile: la porte restera ouverte !
Le groupe belge pourra t’aider dans cette compréhension de la G1, si un jour tu l’accepte.

Bonne continuation à toi ! J’espère que tu réussira dans tes projets.

6 « J'aime »

Aujourd’hui pour devenir membre co-créateur des euros, en tout cas pour une banque française, il faut un accord donné par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (anciennement le CECEI qui a fusionné avec d’autres institutions pour devenir cette Autorité).

Il est composé de personnes nommé par des politiques tel que le gouverneur de la Banque de France (nommé par le Président de la République) et de « membres choisis pour leur compétences » (des banquiers j’imagine).

La loi bancaire du 24 janvier 1984, codifiée aux articles L. 311-1 et L. 511-1 et suivants du Code monétaire et financier, réglemente leur activité qui est soumise à l’obtention d’un agrément délivré par le Comité des établissements de crédit et des entreprises d’investissement (CECEI).

On y lit je cite :

Le CECEI va vérifier que ces deux dirigeants possèdent l’honorabilité nécessaire, la compétence et l’expérience adéquate à leurs fonctions.

Conclusion : Pour devenir co-créateur des euros (en France) , ils faut aussi l’accord des membres co-créateurs, et aussi celui d’individus nommés par des politiques.

La différence avec la june c’est donc qu’on n’a pas besoin de juger votre honorabilité ou compétences ou expériences pour vous accepter, ni l’accord de personnes nommées par des politiques, juste que vous êtes bien vivant et qu’on vous connaisse assez bien pour détecter si vous êtes en train de créer un autre compte :wink:

Et ça de façon décentralisé via la toile de confiance, pour que ça ne dépende pas seulement de quelques uns, et que ça soit plus dur à mettre hors service ! (Je rappelle que dans le cadre de l’espionnage, de la protection de témoins et de VIP ou autres missions, la République Française (ou autres pays de l’UE) peut générer autant de fausses identités qu’elle le souhaite. Il peut donc y avoir plusieurs identités pour une personne, et il y a plein de personnes sans identité française qu’on souhaiterait accueillir librement dans la june :slight_smile: La carte d’identité ne permet donc pas de respecter 1 compte = 1 personne mieux que la toile de confiance).

7 « J'aime »

Bonjour à tous,

J’apprécie beaucoup les réactions à ce post et vous en remercie.
L’intérêt de débattre des fondamentaux est de maintenir en éveil les vigilances qui ont présidé à toutes initiatives. Et je vous remercie pour la qualité informative des réponses.
Celles-ci m’éclairent et suscitent en moi d’autres questions de l’ordre des principes fondateurs.

Elles m’éclairent car je réalise que je n’avais pas capté que le DU est bien ce que son nom signifie, un dividende.

« Les dividendes sont la partie des bénéfices net d’une entreprise qui est distribuée aux investisseurs ( actionnaires …). Ces dividendes servent de rémunération des capitaux investis dans l’entreprise. » [source: site Andlil].

Le choix des noms étant toujours signifiants sur le modèle de référence des fondateurs d’un concept, je comprends donc que la production et la gestion du système monétaire June est fondé sur le référentiel de l’entreprise.
C’est un choix des fondateurs, soit.

Mon interrogation sur la certification et le DU est une erreur de compréhension de ma part. Cela fait depuis les années '80 que je milite en faveur de l’allocation universelle et que je participe à de multiples tentatives et expériences successives pour voir aboutir ce modèle de société. Et donc tout chaud dans ce militantisme, mon esprit a fait ce raccourci erroné qui a assimilé le dividende universel de la June avec l’allocation universelle.

Or le dividende est un profit versé à des actionnaires, et une allocation est un revenu de base basé sur le principe d’un droit fondamental humain reconnu par un Etat pour ses concitoyens. A l’instar de l’allocation de chômage, du revenu d’insertion versé par un CPAS (nom en Belgique, j’imagine qu’en France le nom est différent…), etc…, en somme un ultime filet de sécurité sociale.

Les explications de @scanlegentil, @kimamila et @yyy sont cohérentes dans le sens du modèle de l’entreprise, et je comprends à présent que la Toile de confiance correspond à l’assemblée des actionnaires.
J’imagine que le modèle d’entreprise est celui de la coopérative, sans distinction entre types d’actionnaires et poids d’un actionnaire par rapport à un autre actionnaire pour les votes.
J’avoue avoir du mal à imaginer les assemblées décisionnelles à l’échelle d’un système monétaire… Nous avons tous en tête l’image des gigas assemblées du parti communiste chinois et soviétique et des effets pervers qu’ils induisent au niveau des choix décisionnels. Je prends ces exemples car ils sont à l’échelle systémique, autant qu’un système monétaire.

Suis-je (trop) pressé ?
Ce qui fait que des dizaines de milliers d’initiatives de nouveaux projets du « vivre ensemble autrement » sont lancés chaque jour sur toute la planète (et ce qui motive aussi le projet que je co-développe), c’est en raison que de plus en plus de monde de part le monde perçoivent l’urgence de changer complètement le paradigme de la monnaie-dette, de l’asservissement de l’homme par la dette et de la dépendance alimentaire. Le système économique que nous connaissons mène nos sociétés à leur mort avec le réchauffement climatique, et c’est ce qui donne à la monnaie-libre, aux monnaies locales et à l’allocation universelle toute leur pertinence.

Antonio Guterres a tiré la sonnette d’alarme voici peu… Deux ans ! ONU Info

Nous n’avons pas 20 ou 30 ans (@kimamila :wink:), mais beaucoup, beaucoup moins… et si les systèmes que nous développons n’intègrent pas cette urgence (et non l’empressement), la monnaie, qu’elle soit euro ou june, sera hors sujet dans 80 ans, probablement pour revenir au troc entre ce qui donne chaud, contre ce qui se mange.

Ayant moi-même été très actif dans le monde de l’actionnariat et des grandes assemblées décisionnaires, je ne pense pas que le modèle de l’entreprise - fut-il coopératif - soit le plus adapté pour la co-gestion d’un système monétaire. Doit-on craindre le complot du système dominant par la création de fausses identités (@yyy) ? Je ne le pense pas. Si le système actuel existe depuis des milliers d’années et est le seul qui continue à se déployer sur la planète, contrairement aux autres systèmes apparus au cours du XXème siècle qui ont implosé pour se rallier de facto au système actuel (même s’ils le nient officiellement), c’est que le système actuel contient en lui-même sa capacité à se réformer. Et donc à intégrer un nouveau concept monétaire, notamment la June.

Il y a une erreur de perception importante, à mon avis :

une allocation ou un dividende sont « donnés » par une autorité (état, société ou banque), ici la monnaie est CRÉÉE directement par ses membres via le DU quotidien. Ça change tout, ce n’est pas une obole qu’on consent à vous allouer, c’est votre production monétaire et c’est la seule façon de créer de l’argent avec la June. En ce sens, c’est une vraie monnaie horizontale, la première :slight_smile:

Merci de nous expliquer cette analyse personnelle. Sans que la cause précise qui t’est personnelle puisse être généralisée à tous ceux qui ont la même réaction que celle que tu as eu, il me semble nécessaire qu’on se créé une méthode de présentation de la Monnaie Libre pour un public qui vient avec un passif comparable, sans forcément vouloir convaincre, mais au moins être compris.

Attilax a raison de souligner le rôle d’une autorité dans le versement d’allocation. La redistribution de richesse soumis au choix politique lié à la recherche de la paix sociale, pas de la justice, et encore moins d’égalité. Personnellement, je ne dis pas que la Monnaie Libre y répond (ce n’est que mon opinion). Mais je la trouve utile comme outil d’éveil là dessus.

Effectivement, il faut qu’on explicite les conditions d’exécution du système décisionnel.

Pour la Monnaie Libre, entant que que concept, on parle uniquement du produit d’une théorie, la TRM, auquel chacun est libre d’adhérer, de porter son analyse et sa critique, ou son soutien (réfléchi ou pas).

Pour la G1, on parle d’une implémentation technique, dont le code permet actuellement aux membres détenteurs d’un ordinateur d’y exécuter une version consensuelle du code présentée sous la forme d’un programme appelé Duniter dont l’instance est appelé un nœud. A cela s’ajoute le choix de traiter une série de données représentée par la blockchain. Il y a liberté de choix de se remettre au pouvoir décisionnaire des développeurs . Et leur pouvoir est fort. Tous les développeurs sont libres de vérifier, réviser et reprendre ce code pour créer leur propre interprétation, mais il faut une adhésion d’un public (pour la G1 on est plus de 1000, c’est pas qu’on a raison, c’est qu’on a fait le choix de respecter la licence G1). En plus, chacun est libre de rémunérer par des dons soit les détenteurs de nœuds, soit les développeurs, soit les deux . Et je suis libre de l’encourager très fortement.

Ah, et on dénonce vertement le mythe du troc originel. Mais c’est une autre histoire.

L’allocation est une prestation sociale donnée , perçue.

Le dividende est une part d’un ensemble (dividende /diviseur= quotient )

2 « J'aime »

La société concernée « donne » aussi le dividende aux actionnaires, ils ne créent pas l’argent pour autant.

1 « J'aime »

Le DU à la différence du dividende des entreprises ne partage pas le bénéfice, il ajoute la valeur de chacun.
Il ne divise pas la valeur, il la multiplie.
La métaphore de l’entreprise trouve sa limite dans le fait que ce n’est pas une monnaie due (soustractive) mais produite (additive). C’est comme la connaissance qui partagée ne se divise pas mais se multiplie.

1 « J'aime »

Ceci est la définition du terme « dividende » relativement à un référentiel composé de « bénéfices net », « entreprise », « investisseurs », « actionnaires », « rémunération des capitaux » et autres noms d’oiseaux n’étant pas inclus dans le terme « dividende ».

Dans le référentiel relativiste de la monnaie libre (dont il est içi question) ce terme est utilisé comme « résultat d’une division ». En effet la symétrie spatiale impose de répartir équitablement la part de monnaie nouvellement crée, elle est donc « divisée » par le nombre de membre et chaque membre se voit créé ce « dividende » de façon « universelle » car il n’y à pas de distinction possible autre que etre humain vivant ou mort.

Conclusion hâtive fondée sur un axiome faux (voir au dessus)

En effet, je considère que c’est une erreur de communication que de rapprocher le DU du RBI de la part de la communauté de la monnaie libre!
Il y’a de grosses différences sémantiques rien que dans les mots utilisés! Et ce n’est pas pour rien…

allocation: somme allouée, donc donnée par quelque organe décissionnel, la monnaie libre vous choisissez de la créer en acceptant au moins de chercher à comprendre pourquoi vous aurez les même droits et devoir que les autre co-créateurs de monnaie.

revenu: … qui reviens, dans un système ou la monnaie s’en fuit, il est bon de protéger les citoyens (certains pas tous) en leur « revoyant » un peu de monnaie (histoire qu’il ne remettent pas en cause le fondement du système). Dans la monnaie libre, la monnaie ne reviens pas, ce n’est pas un revenu ! C’est de la monnaie créer par un humain, par le biais d’un logiciel qui l’automatise et le sécurise jusqu’aux limite du possible sans centralité. Ca veux dire que l’assurance d’avoir un seul compte par personne vivante ne s’obtient pas informatiquement, mais par la confiance humaine. Il est plus difficile « gérer » soit même la confiance que de se reposer sur une entité centrale qui garanti la confiance.

de base: que doit inclure cette base? Des discussions à n’en plus finir prouvent qu’une « base » est difficile à trouver alors qu’il suffirait de donner un truc pour commencer et voir si les effets positifs se font sentir !! La monnaie libre s’affranchi de cette difficulté en ne garantissant aucune « base » autre que la démonstration mathématique que cette distribution de monnaie croissante couplée à l’affichage des prix en DU garanti la neutralité de la monnaie sur les prix, efface l’inflation et ce sur plusieurs générations. Mais ne garanti pas que ce montant sera suffisant pour vivre tellement cette notion est subjective et dépendante de tant de paramètres.

droit fondamental humain: oui? Lequel? Il n’est pas défini. La monnaie libre suit les 4 liberté économiques tels qu’énoncés dans la TRM.

reconnu par un Etat: La monnaie libre est reconnu pas les humains qui décident de participer à sa création, sécurisation et l’acceptent. Il n’y à pas besoin d’attendre qu’un hypothétique Etat la reconnaisse et vous donne son aval pour que la reconnaissiez aussi. La décision est votre, vous n’avez besoin de la reconnaissance de personne pour reconnaître que vous avez eu tord! :stuck_out_tongue:

filet de sécurité: Bien sur dans un système ou l’utilisateur peut se noyer, il faut prévoir des filets de sécurité. La monnaie libre n’est pas un filet de sécurité, même si il pourrait y avoir des similitudes avec outils sociaux existants ce ne serait que fortuit ! La June est bien faite avec une « toile » composée d’un « maillage » qui lui confère de la « sécurité », mais ceci dans un nouveau référenciel n’intégrant pas « Etat » « revenu » « entreprise » « actionnaire » « bénéfice » etc…

4 « J'aime »

Discussion intéressante (je pose un post car je n’ai pas encore compris s’il suffisait de lire un fil pour être alerté ou s’il fallait poster :roll_eyes: ).

Non, ca n’a rien à voir avec un modèle d’entreprise.
J’utilise (pour ma part) simplement cette image, pour que tu comprennes que « prendre le temps » pour valider une identité (obtenir les 5 certifs) est proche de concepts déjà répandus et acceptés.
J’ai voulu utiliser des termes qui te parlent.

Voila ! Merci d’avoir compris que c’était une métaphore ! :slight_smile:

2 « J'aime »

Bonjour,
Je comprends parfaitement, et je ne suis pas le seul, les questionnements de Philippe Beuthe. Je suis actuellement membre certifié et ai attendu un certain temps pour le devenir, après 8 apéros monnaie libre à Toulouse, grande ville où les occasions de rencontres sont très nombreuses. Privilège !
La certification EST une contrainte pour beaucoup plus de gens qu’on ne le croit. Et ce n’est pas une question d’être en difficulté de socialiser ou de résister, mais tout simplement par ce qu’il y a des timides, des casaniers, des gens qui habitent à des lieues d’un groupe (nous sommes très peu nombreux) et qui ne vont pas s’amuser à faire des kilomètres pour aller rencontrer d’autres et leur montrer qu’ils existent physiquement, des gens qui justement ne pensent pas que la monnaie libre est libre, car il faut déjà avoir un téléphone portable ou un ordinateur pour les transactions (et en 2018 il y en a encore beaucoup qui n’en ont pas les moyens). Qui dit contraintes dit frein, barrière, limite à franchir, course d’obstacles et quelque part le devoir de montrer patte blanche à des inconnus qui « croient » me connaître (me connais-je moi-même ?) pour me certifier et m’intégrer, sorte de rituel initiatique.
Hier encore, lors d’un apéro monnaie libre, quelqu’un m’a dit qu’« on n’était pas pressé » d’intégrer de nouveaux et que les choses arrivent comme elles arrivent. A quoi bon alors de lancer une nouvelle monnaie qui ne serait accessible que par ceux qui sont prompts à y consacrer certains « efforts », prendre leur temps, faire preuve de, dans un monde où il est urgent de changer de paradigme ? Et il serait bien naïf de croire que tout le monde est parfait et qu’il n’y aura jamais de triche. S’il y a quelque chose que l’être humain sait bien faire, c’est contourner les obstacles.
Puis, autre chose qui pose question : j’ai vu TOUTES les vidéos existantes aujourd’hui sur la monnaie libre sur Youtube. AUCUNE ne permet aujourd’hui de la comprendre si la personne n’a un minimum d’instruction, car les termes et l’approche utilisés sont difficiles pour une frange de la population qui n’arrive pas à saisir le développement de l’explication du présentateur. Et la société a déjà de plus en plus de personnes abandonnées par le système, au RSA, sans revenus parfois, dormant à la rue, etc., celles qui en ont le plus besoin. Comment les toucher… rapidement ? Ou alors la monnaie libre n’est pas faite pour tout le monde.
De même pour les paysans dans leurs petites fermes. Pensez-vous vraiment qu’ils iront à des apéros monnaie libre ou rencontrer des groupes au fond de leur campagne à des kilomètres les uns des autres. Pour cela il est nécessaire qu’eux-mêmes créent leur réseau avec notre aide. C’est à nous d’y aller et de présenter la chose de la manière la plus pratico-pratique qu’il soit, car ce sont des gens connectés à la réalité de la vie et ont besoin de réponses pragmatiques. C’est un sujet qui me préoccupe et me motive. Je suis en lien avec le réseau des AMAP entre autres.
Or, déjà, la majorité des personnes à qui j’envoie les liens de ces vidéos me font un retour négatif, car elles se disent larguées par la longueur, les termes techniques, la confusion parfois des explications et le mal de tête qui en découle. Et ce sont des adultes qui ont un des diplômes et une certaine compréhension de l’argent. C’est pour cela qu’il est grand temps que ce sujet soit abordé et traité pour des personnes qui ont juste besoin de comprendre l’utilité de la chose, pourquoi elles ont intérêt à choisir cette monnaie et en quoi cela rejoint leurs valeurs ou pas. Une vidéo courte, simple, directe, pertinente et qui convainc du « bienfait ».
Voila mes réflexions. Je vais en parler avec le groupe toulousain et faire en sorte que les choses évoluent.
Cordialement.

2 « J'aime »

Bonjour,

En l’occurrence, la June est au stade de l’expérimentation qui marchera peut-être. A ce stade, il est pour moi normal de trouver des sources un peu ardues, venant de personnes qui ont un bagage technique et théorique suffisant.

On a donc besoin de gens pour vulgariser, et je pense en faire partie, en toute modestie. Mais même en vulgarisant, certaines personnes n accrocheront pas, car c’est trop éloigné de ce que beaucoup connaissent de la monnaie.

Oui, il y a besoin d’un ordinateur… Et en même temps, le client le plus utilisé, cesium, est de très loin le plus simple d’utilisation que j’ai rencontré pour diverses cryptomonnaies. Alors même qu il permet des opérations complexes (certification notamment).

Oui, la June n’est pas un produit fini. Je pense, et c’est un point de vue personnel, qu on a besoin de gens qui la comprennent bien et l’utilisent, qui pourront vulgariser auprès du plus grand nombre.

Changer le système monétaire, c’est un projet de civilisation, et ça se fait sur plusieurs décennies.

Sans compter que la June ne peut actuellement pas absorber un grand nombre de transactions (mais duniter 1.7 est bientôt prêt) et qu il peut encore y avoir des bugs, plus faciles à gérer si les utilisateurices ont compris que ce n’est pas un produit fini.

Ceci ne répondant pas à la question de la distance ou de l’accès à la toile de confiance, nous sommes d’accord.

Kimamila a fait une super vidéo sur la création de monnaie-dette, je vais essayer de la retrouver : https://m.youtube.com/watch?v=0vIpteIV5TE

1 « J'aime »

Tout d’abord merci d’oser poser ici tes réflexions, il est clair que cela demande du courage tant les réponses peuvent parfois paraître cassantes. Mais sois bien convaincu qu’il n’en est rien. La brièveté de certains est plus souvent due à la lassitude de la répétition qu’à une condescendance quelconque.
Le fait de relancer ces sujets est pourtant très utile aux nouveaux entrants du fait de refaire émerger des sujets ensevelis sous de plus récents.
Il faut dire que ce forum est plus que vivant par le nombre et la variété de discussions créées. C’est de mon point de vue un signe de bonne santé.

Oui c’est un privilège que d’être en mesure de rencontrer des gens pour pouvoir produire sa propre monnaie. Comme c’est de plus en plus à la fois un privilège et une contrainte de travailler pour capter des unités non libres.

Il ne s’agit pas tant de « croire connaître » qu’être en mesure d’assurer une vigilance après avoir donné sa confiance. Car comme tu le relèves qui connaît vraiment qui ? Et celui que nous connaissons aujourd’hui n’est pas celui ou celle que nous connaîtrons demain. La confiance c’est comme l’amour, ils sont éternels, mais pour un durée indéterminée.
(Sinon notre méthode aurait résolu les risques de divorces et ça se saurait…)

Cette personne a raison, rien ne presse sinon de bien faire, et si tu penses qu’il est urgent que ce monde change de paradigme, tu es conscient de l’urgence qu’il y a à faire connaître la monnaie libre, et tu te joindras comme d’autres avant toi, aux efforts qui restent à produire pour la faire connaître.

Nous ne sommes pas naïf, c’est bien pourquoi il y a ces contraintes directement liées à la sécurité de la monnaie. Ce n’est pas pour se la jouer club fermé mais bien pour s’assurer que chacun exerce une vigilance protégeant la monnaie de sa communauté. Cette monnaie d’ailleurs est sure parce qu’en laissant la place à une part de triche nous introduisons la nécessité d’une part de contrôle humain.
Comme tu dis on peut compter sur l’intelligence humaine pour contrer toutes les solutions de sécurité automatisées. C’est pourquoi nous comptons sur l’intelligence humaine pour contrer toutes les tentatives pour contrer l’intelligence humaine. Nous faisons confiance à l’humain pour rester humain, tant pour le meilleur que pour le pire. Aujourd’hui l’IA sait battre l’humain aux échecs comme au jeu de go. Mais elle ne sait pas empêcher l’humain de débrancher la prise pour gagner quand même la partie.

C’est exact tout le monde ne peut la comprendre. @matograine a très bien expliqué que nous sommes encore en phase d’expérimentation. Je doute par exemple qu’aucun d’entre nous n’ai pu comprendre ce que développaient les chercheurs qui tentaient de créer le premier téléphone portable. Les échanges relevaient uniquement de jargon de spécialistes. Il a fallut attendre la création d’électronique, de protocoles de communication complexes, de discrimination de fréquences, de la mise en place d’infrastructures réseau, de réseau de distribution des premiers terminaux de téléphonie, etc. avant que madame Michu se présente au magasin et demande un téléphone sans fil prêt à l’emploi et surtout dont la couleur (parce que le style c’est important) lui plaise.
Avec césium on a un outil qui s’approche de ça. L’utilisateur final n’a pas besoin de connaitre la TRM, aujourd’hui il peut déjà se contenter d’être un simple utilisateur, et même membre pour peu qu’il respecte seulement la licence. (les formules incluses dans la licence à mon avis devraient d’ailleurs en être exclues. Madame Michu n’en a pas besoin )

Saine préoccupation et très bonne motivation. C’est d’ailleurs le cas en Occitanie de certains membres très impliqués qui usent et abusent de leur temps et de leurs ressources pour porter des conférences, marchés, géconomicus aussi loin que possible. Même en Belgique à ce que je sais. Ton aide sera plus que bienvenue.

Ca ne m’étonne pas, d’ailleurs pour ceux qui ont même partiellement fini par comprendre le changement de paradygme c’est devenu une chose éminemment simple et naturelle à mettre en œuvre mais toujours aussi difficile à transmettre. Le paradoxe étant qu’expliquer simplement ce qui leur est devenu simple est souvent pris pour de l’arrogance, et dès qu’on essaie de reprendre sur les bases connues afin de glisser progressivement vers l’inconnu, alors on « prend la tête ».
Changer de référentiel créede l’inconfort c’est ainsi.
C’est comme être à l’arrêt dans le métro attendant de démarrer. Enfin on avance, on le voit bien car on bouge par rapport à la rame d’à coté. Et puis soudain une sorte de vertige nous prend en réalisant que non… Ce n’est pas nous qui sommes partis, mais la rame d’à coté. déstabilisant, et désagréable… C’est pourquoi les conversations s’enveniment souvent ici. Remettre en cause nos sens provoque une réaction défensive qui pousse à s’ancrer sur nos positions pour ne pas tomber. Ceux qui connaissent les casques de réalité virtuelle connaissent aussi les nausées qu’on peut éprouver quand nos certitudes perdent pied.

On est nombreux à se démener pour ça. Il y a de nombreuses approches possibles correspondant à différents profils. Si tu en trouves une qui te convient, il est certain qu’il conviendra à d’autres. Nous avons besoin de ce genre d’initiatives et nous t’encourageons tous à ajouter ta pierre à l’édifice.

Une dernière petite remarque pour ne pas manquer à notre légende pointilleuse de coupeurs de cheveux en quatre.
L’intérêt des gens à choisir la monnaie libre ne concerne qu’eux. Nous n’avons qu’à en faire connaître l’existence pour permettre à qui le souhaite de nous rejoindre. Donc convaincre du « bienfait » relève de leur point de vue relatif.
Si je dirigeais une foule d’usines automobiles en France et pourquoi pas au Japon qui me permettent un train de vie « de rêve » tout en fermant les yeux sur ce que cela peut coûter à d’autres. Il sera inutile de chercher à me convaincre qu’une monnaie libre m’apporterait plus de bienfaits.

5 « J'aime »

Bonjour Pedro :slight_smile:

La monnaie est accessible à tout le monde dès maintenant ! N’importe qui peut faire autant de portefeuilles qu’il le souhaite, pour lui, pour ses associations, ses entreprises, ses proches, ses amis… et commencer à recevoir des junes pour commencer à acheter avec junes !

Être membre ne sert qu’à la co-production de DU.

2 « J'aime »

On parle bien des limites d’universalité de l’outil informatique là?
La théorie est une chose, sa mise en application est forcément imparfaite. son implémentation soumis à la réalité et ses contraintes.