Les outils et techniques destinés à prévenir la prédation monétaire sont destinés à contrer l’injustice et à rétablir un certain équilibre dans un système corrompu dans lequel la monnaie n’est pas répartie naturellement en fonction de l’apport de valeur marchande à la communauté. C’est très adapté aux MNL dans lesquelles l’argent est créé au centre du crime (ce système n’étant rien d’autre que du vol de masse organisé / institutionnalisé) et arrose au passage (le ruissellement) ceux qui y sont, en ordre décroissant, le plus étroitement associés et dont le rôle/travail est clef au déroulement/maintient du crime. Ce sont des techniques visant à limiter / punir ceux dont le pouvoir d’achat a tendance à venir de ce qui nuit au bien commun plutôt que de ce qui sert le bien commun.
Faute de mieux, dans l’absence d’alternatives, en dernier recours face à un système d’injustice organisée sur lequel on a aucun contrôle, ces techniques sont tout à fait justifiées, car c’est un mal circonscrit aux mains de ceux qui apportent de la valeur réelle pour contrer le fait que cette valeur ne finisse par nourrir les « prédateurs » du bien commun.
Maintenant, le fait qu’instinctivement ces mêmes techniques (qui dans un économie réellement libre seraient purement nocives) se retrouvent justifiées au sein de « la monnaie libre » (car je ne met pas en doute qu’elles le sont et le fait que vous en arriviez là, après 7 ans de développement de l’économie, corrobore avec certaines de mes observations, récentes elles aussi), est quelque chose d’alarmant à son sujet. Ça veut dire que ses défauts de jeunesse (bien qu’elle ne soit plus si jeune) font qu’à travers des mécanismes différents elle a créé jusqu’ici, inintentionnellement, dans les faits, une injustice comparable (puisqu’on se retrouve à la contrer par des techniques similaires) à celle que l’on connait du système pourri des MNL auquel on est censé proposer une alternative.
Je crois tout à fait aux belles idées énoncées au sujet de la « monnaie libre » mais je crois qu’il faut aller au bout des choses pour que les faits, les chiffres, les résultats de la réalité correspondent bien aux idées qu’on véhicule à son sujet, pour ne pas en revenir, par un chemin différent, à une situation similaire à celle du monde (lui aussi pavé de plein de belles intentions) dont tous on ne veut plus.
Dans les faits, on a tout à gagner à reconnaitre ce que fait bien le système auquel on veut offrir une alternative pour s’assurer que celle-ci soit véritablement meilleure. Car le fait de l’améliorer en tel ou tel point ne serait d’aucun effet si le système qu’on propose n’était pas au moins aussi bon en ce qui concerne ce que l’on attend de plus important de celui-ci: qu’il fasse ressortir chez la majorité de ses utilisateurs le fait de participer activement de son temps et de ses biens dans l’échange économique avec les autres, ce qui est vital à la survie de l’humain, être social par nature.
Des MNL la majorité des membres logiciel de la june couvrent leurs besoins de base et voient manifestement encore un intérêt subsistant à y être entrepreneur, à y offrir en échange leurs biens et/ou leur temps de travail, ce qui n’est pas le cas de ces mêmes personnes dans la « monnaie libre » et c’est parlant pour un public on ne peut plus prône à vouloir favoriser l’alternative.
Beaucoup pointent du doigt l’insuffisance de l’offre en laquelle échanger la monnaie qu’on gagne dans la monnaie libre, mais c’est une fuite de l’esprit / c’est regarder les choses à l’envers puisque les membres logiciel de la june sont tout à fait en position de couvrir la majorité de leurs besoins mutuels en biens et en travail; ils décident simplement de les vendre majoritairement en MNL et non en junes, car les MNL, malgrè tout ce qu’elles nourrissent de malsain, font UNE proposition saine au moins et pas des moindres, car c’est celle qui est la plus importante pour une monnaie: la proposition implicite du système invite clairement au fait d’activement participer à l’économie en y achetant régulièrement tout ce dont on a besoin (et même tout ce dont on n’a pas besoin) ainsi qu’en y offrant ses biens et ses services (pas besoin de qui que ce soit sur le terrain pour motiver les gens à participer à l’apport de valeur réelle en échange de MNL, ce système fait tellement bien les choses en cela que les gens rampent pour vendre leur temps de vie en échange de ces MNL et ils y vendent leurs biens sans problème, car le système des MNL, il faut le reconnaitre pour lui offrir une alternative réellement meilleure, en ce point essentiel, est sain).
Maintenant il faut bien évidemment continuer ce bel alignement d’améliorations par rapport au système des MNL mises en place grâce au travail tout à fait louable des développeurs, mais pour prétendre lui être une alternative réellement favorable et que ces améliorations puissent doucement devenir une réalité qui pénètre la vie des gens, il convient bien avant tout de s’assurer d’être au moins aussi sain que celui-ci en ce qui est le plus important d’un système monétaire: d’inviter clairement à participer dans l’échange.
Je crois tout à fait qu’il est encore temps de sortir de la (dangereuse) zone de confort dans lequel le fonctionnement du cœur du système s’est posé et d’oser rectifier le tir pour faire une réalité de la monnaie libre et non une confortable fiction. Il faut avoir le courage, je crois, de faire les chose en vrai, de faire les choses jusqu’au bout, parce que le monde en a grand besoin, parce que nous n’avons qu’une vie et nous nous trouvons au sein de cette vie dans une petite fenêtre d’opportunité dans laquelle c’est possible, ce qui, malgré les apparences, n’est que temporaire.