Salut,
Ce post est un gros tuto pour vous aider à améliorer vos futures présentations.
Si vous n’avez pas le temps de lire mais comprenez l’anglais, tout est parfaitement résumé dans cette chanson :
Si à la fin de ce post, vous souhaitez aller plus loin, vous retrouverez tous les conseils conseils que je vais essayer de vous transmettre (et plein d’autres !) dans le livre de Presentation Zen de Garr Reynolds et sur le blog de DataStory, qui m’a ouvert les yeux lors d’une conférence de juillet 2017.
La raison pour laquelle je prends la peine d’écrire ce très long post est que j’ai maintenant regardé pas mal de vidéos sur la monnaie libre, et je n’en ai vue pour l’instant qu’une seule de vraiment très agréable à regarder, celle-ci :
Pi prartage son expérience sur la Monnaie Libre avec humour
Quand vous aurez fini de lire ce post, vous :
- comprendrez ce qui différencie une bonne présentation d’une mauvaise
- comprendrez pourquoi pendant longtemps Steve Jobs galvanisait les foules tandis que Bill Gates les endormait
- ne supporterez plus d’assister à une mauvaise présentation (je vous demande par avance de m’excuser pour ça)
Vous apprendrez ici quelques concepts de base de data visualisation et de storytelling.
Allons-y :
Être avare en slide = rendre service à son public ?
Je me souviens encore des reproches que m’avait faits le chef de secteur juste avant une présentation que nous devions faire lui puis moi, chacun notre tour, à la N3 de Canal+.
Il trouvait que ma présentation comportait trop de slides.
La sienne en avait 15 ; la mienne 77.
On a fait chacun nos deux présentations puis, quand on s’est retrouvés tous les deux seul à seul, il m’a félicité.
Ma présentation était fluide : je passais très peu de temps sur chaque slide, et pour cause : la plupart ne comportaient qu’une image (capture d’écran de pub Facebook, photo de stand éphémère, etc.).
Sa présentation à lui, en revanche, était un travail d’écolier des années 2000 : chaque slide était couverte de texte, et faisait essentiellement office de téléprompteur.
Tout le monde le pressait d’abréger, car tout le monde avait envie que ça s’arrête le plus vite possible.
Il avait trop de texte.
Trop ?
C’est quoi trop ?
Autrement dit :
Combien de mots faut-il mettre par slide ?
Il y a une notion fondamentale à bien intégrer lorsqu’on se lance dans une présentation : un cerveau humain normal ne peut pas lire un texte présenté à l’écran, tout en écoutant un speech différent.
Vous pouvez vous en convaincre très simplement par votre propre expérience :
Avez-vous déjà réussi à écouter 2 conversations en même temps pendant plus de 20 secondes ?
C’est impossible.
C’est d’ailleurs un problème en soirée pour les personnes qui présentent un déficit d’inhibition latente. Je me rappelle encore vivement la fois où j’ai vu un ami compositeur commencer à partir en crise de spasmophilie parce qu’il essayait de suivre ce que disait son pote, tout en écoutant la musique qui passait dans le bar, ainsi que les conversations des tables voisines. On l’a finalement isolé du bruit et sommes allés lui chercher un kebab pour le ragaillardir.
Il y a réellement une limite physiologique à notre capacité à suivre 2 conversations en même temps : le système nerveux est incapable de traiter plus de 110 bits d’informations par seconde. Si vous écoutez quelqu’un parler, vous devez traiter environ 60 bits d’informations par seconde afin de comprendre ce qu’il dit (cf cette conférence TED, vers 8m27s).
2 × 60 = 120
120 > 110
La quantité idéale de mots sur une slide est donc :
Zéro.
Vous pouvez mettre :
- des photos
- des illustrations
- des schémas
- des graphiques (s’ils sont bien faits, voir plus bas)
mais, interdisez-vous formellement de mettre une phrase dans une liste à puce, comme Microsoft PowerPoint ou même LibreOffice Impress vous incitent malheureusement à le faire.
Les seuls cas dans lesquels il est pertinent de mettre du texte sont les suivants :
- citation (et ce n’est pas sympa de l’afficher avant que vous soyez prêt(e) à la lire ; rappelez vous : on ne peut pas lire et écouter en même temps)
- légende
- …de graphique
- …de photo (et si vous pouvez vous en passez, passez-vous en)
Soyez rebelle : faites un bon graphique !
De façon générale, beaucoup de graphiques présentés sont mauvais : trop d’informations inutiles empêchent un décodage rapide de l’information.
Et dites-vous bien que tout le temps que votre spectateur passe à essayer de lire votre graphique, il ne le passe pas à vous écouter.
Vous préférez quoi ?
Travailler un peu et créer la confusion dans le cerveau de votre public, ou travailler un peu plus et passer votre message efficacement ?
Prenons un exemple !
On nous présente souvent ce graphique :
Vous le trouvez probablement parfaitement lisible, parce que vous l’avez vu mille fois.
Maintenant essayez de vous rappeler de la première fois où vous l’avez vu. Était-ce aussi facile ?
Qu’en est-il pour quelqu’un qui n’aurait pas une formation scientifique ou économique ? Comprendrait-il facilement que M3 comprend M2 et M1 ? Que dans la légende le signe « - » entre M3 et M2 est un signe moins pour indiquer une soustraction ? Est-il capable de comprendre (s’il arrive déjà à le lire !) le « %M3/12 mois » ?
Maintenant ce graphique :
J’ai enlevé le détail de M1, M2, M3, car dans la plupart des contextes d’utilisation de ce graphique, il ne s’agit pas de parler des différentes façons de mesurer la masse monétaire, mais plutôt de l’évolution globale de la masse monétaire.
Moins d’informations inutiles ⇒ compréhension plus rapide des informations présentées ⇒ possibilité d’écouter ce que dit le speaker
Même ce graphique là est encore critiquable :
Est-ce que toutes les informations qui y sont présentées sont et nécessaires à la compréhension du message ?
Ça dépend du message !
S’il s’agit de parler du lien entre crise et création monétaire, on pourrait très bien se limiter à ça :
On a le droit de rajouter :
- Un titre conclusion
- Un titre du graphique
Exemple :
Vous noterez que dans tous les cas (même dans le graphique original), la légende est en haut. On lit de haut en bas, donc mettre la légende en haut, c’est rendre service à votre spectateur.
Pour faciliter la lecture :
- On choisit un fond noir parce que ça repose l’œil et que ça fait mieux ressortir les couleurs.
- On ne met pas de fioritures inutiles qui viendraient perturber la lecture (fond amusant etc.).
- On choisir le type de graphique le plus pertinent, en fonction des données qu’on va présenter. Vous pouvez vous aider de DataViz Catalogue
- On n’écrit rien en vertical ou en rotation à 90°
- Utilisez des contrastes forts, des couleurs complémentaires (bleu/orange, rouge/vert, jaune/violet) par exemple. Aidez vous de n’importe quel outil style paletton.
Si vous avez absolument besoin de présenter un schéma compliqué…
Amenez le par étapes, en utilisant plusieurs slides ou des effets d’apparition.
En utilisant votre voix pour à chaque fois décomposer ce qui apparaît, au fur et à mesure que ça apparaît.
@Martino a fait ça à merveille lors de sa présentation berlinoise à Open UBI (ça commence vers 17m00) :
D’abord :
puis apparaissent les pourcentages :
etc.
Un graphique est-il toujours la meilleure façon de faire passer une information ?
Ça dépend.
Ça dépend de l’impact que vous souhaitez produire.
Si vous voulez parler des inégalités hommes/femmes dans les tâches ménagères, vous avez totalement le droit d’utiliser un graphique de ce style :
(source)
Ça ne respecte pas beaucoup des bonnes pratiques de dataviz, mais c’est chiffré, c’est objectif, alors pourquoi pas ?
Pourquoi pas ?
Parce que c’est pas impactant !
Si votre présentation consiste à convaincre je-sais-pas-qui de prendre une mesure en faveur de la cause féministe, vous serez beaucoup plus efficace avec ce genre d’image :
De la même façon, si je veux parler à un client de la complexité de son offre et de l’intérêt d’une démarche d’inbound marketing (= information longue du prospect via le goûte-à-goûte réalisé grâce à du marketing automation), je vais utiliser ce genre de slides :
car je veux que par cette image il ressente une émotion, et rentre en empathie avec son client mis face aux cornéliens indécidables que mon client propose.
Et si je veux lui parler du ciblage publicitaire Facebook je vais lui afficher l’image ci-dessous pendant que je lui explique les « audiences similaires » :
Parfois on n’a pas le choix, un camembert est la meilleure option :
(source : Nos idées fausses sur la monnaie)
Notez le code couleur qui n’est probablement pas le fruit du hasard :
- rouge pour l’économie réelle : pour évoquer le rouge « sang » de la vraie vie ?
- gris pour l’économie financière : pour évoquer l’opacité du brouillard ? le gris, cette couleur pas bien définie, un peu sombre, « pas claire » en tous cas…
En revanche, si on a des chiffres « ronds » et que les mots utilisés ne sont pas connus du public, il peut être plus pertinent d’afficher les chiffres :
(source : Nos idées fausses sur la monnaie)
Les conférenciers qu’on adore sont savent imager les chiffres
Si je vous dis que pour faire un expresso on n’utilise que 0,2% de la biomasse du marc à café, et que donc c’est débile comme modèle économique, ça vous parle ?
Oui ?
Non ?
Bof ?
Si maintenant que je vous dit :
C’est comme si vous aviez un modèle économique qui revient à fabriquer une allumette dans une batte de baseball.
C’est déjà plus parlant, n’est-ce pas ?
Eh bien c’est exactement ce genre de comparaison que font des conférenciers populaires comme Idriss Aberkane. On peut penser ce qu’on veut de ce mec, et de ses idées, il serait en revanche malhonnête de contester le fait que c’est un excellent pédagogue.
Un des bloggueurs les plus lus au monde, Tim Urban, l’est pour ses « factoïds » très imagés qui aident le lecteur à comprendre les concepts complexes abordés dans ses articles extrêmement longs (qu’on peut prendre 16 heures à lire).
Où trouver des images ?
Le plus important : le message et le storytelling
In fine, le plus important, ça reste votre propos et la façon dont vous allez le dérouler.
C’est vraiment le point le plus important et c’est hélas celui où j’ai le moins de conseil à donner car je n’excelle vraiment pas dans ce domaine.
Mais ayez conscience qu’il sera d’autant plus facile pour le public de vous suivre s’il voit où vous allez, si vos transitions sont claires.
S’il s’agit de raconter un retour sur expérience d’un an de la monnaie libre, un simple plan chronologique peut suffire.
Un autre exemple de storytelling peut être :
- Contexte
- Problème généré
- Solutions
- Mise en œuvre
- Bénéfices
(d’ailleurs ça se prête bien à une présentation de la monnaie libre je trouve, pas vous ?)
Vous trouverez à l’adresse suivante un pad collaboratif qui essaye de déconstruire les conférences passées (on fait de la rétro-ingénierie de conférences en quelques sortes), pour tenter d’analyser ce qui marche et ce qui ne marche pas :
Plans des conférences et vidéos existantes
Qu’est-ce qui tient un public en haleine ?
Les histoires, les conflits, les clivages, les contradictions.
Des connecteurs logiques comme :
- mais
- par contre
- en revanche
- alors que
- …
sont utiles car ils permettent de relancer l’attention.
La loi de Pareto des titres
La rédaction du titre, c’est 80 % du travail.
Ça semble exagéré.
Ça l’est à peine.
Quel peut être l’impact, sur Youtube ou partout ailleurs (flyer, affiche, Facebook, etc.) d’un titre aussi plat que :
uCoin (Duniter), logiciel de création de Monnaies Libres
Très faible !
ou d’un titre aussi obscur que :
Comment décrocher la Ğ1 ? L’histoire de la Flèche-Fontaine
(note : ce titre ci part d’un jeu de mots sur l’expression « décrocher la Lune/June » ; mais bien-sûr ça ne marche pas si on l’écrit « Ğ1 »)
La présentation peut être aussi bien foutue qu’on veut, et respecter toutes les règles d’une bonne présentation, si le titre n’est pas accrocheur, ce sera beaucoup d’énergie dépensée pour pas grand chose.
En tous cas, ce sera un peu du gâchis d’énergie humaine.
Les marketeurs savent ça très bien.
Pour éviter de dépenser inutilement leur précieux temps de vie, et maximiser leur retour sur investissement, ils utilisent des outils de test A/B pour mener des « fake door campaign » (= une publicité vers un article qui n’existe pas encore).
Concrètement, ils dépensent un petit budget en publicité, dans une régie comme :
- Adwords (à l’époque où Tim Ferriss a écrit La semaine de 4 heures, époque où le coût par clic était faible, et donc époque où il n’était pas cher d’avoir des résultats significatifs sur cette plate-forme ; il a utilisé Adwords pour déterminer le titre de son livre, resté plus de 4 ans dans la liste des best-sellers du New-York Times)
- Facebook Ads (outil « Testez et apprenez », objectif « clics », adset réglé sur « optimiser pour les clics »)
Une fois qu’ils ont des résultats significatifs, ils ont détecté quel sujet intéressait le plus leur prospect cible, et écrivent l’article en conséquence.
Rédiger un bon titre est tout un art, et ce n’est pas sans raison que le copyblogger, site qui offre gratuitement un programme de formation exhaustif au copywriting, a pour premier module "How to write magnetic headlines (non, vous ne rêvez pas : 56 pages, oui, 56, pour apprendre à rédiger un bon titre !).
Un bon titre va de pair avec un bon fil conducteur.
C’est presque une équivalence logique : l’un existe rarement sans l’autre.
Features tell, benefits sell
L’autre problème avec un titre comme :
uCoin (Duniter), logiciel de création de Monnaies Libres
c’est qu’il est très plat, très descriptif.
Il ne fait pas bander.
En tant que geeks, on est très attirés par les aspects techniques de toute chose, mais dites-vous qu’on est bien les seul(e)s.
Les gens normaux, eux, ne s’intéressent jamais aux caractéristiques de quoi que ce soit, mais toujours aux avantages offerts par un bien ou un service.
Et ça vaut aussi pour vos sous-titres bien-sûr !
Si vous vous apprêtez à parler de la Toile de confiance, ne mettez pas un titre du style :
La Toile de confiance
mais plutôt :
Comment empêcher les faux-monnayeurs ?
De façon générale, quand vous n’avez pas d’inspiration pour un titre, rabattez-vous sur un titre style « How to… » (« Comment… »). Il est quasi impossible de faire un mauvais titre qui commence en le commençant par « How to… » / « Comment… ».
S’adapter à l’audience
Adaptez votre présentation à votre public.
On ne présente pas la monnaie libre à un public de geeks comme on la présente à un public de babos.
S’il s’agit juste de sauter quelques slides ou de les présenter dans un ordre différent, la fonction « diaporama personnalisé » sera votre amie.
Si le message est radicalement différent, alors il faudra que votre présentation, vos graphiques, vos images, etc. le soient aussi.
Faites preuve d’empathie afin d’essayer de deviner quels vont être les points de blocage ou d’incompréhension de votre public cible.
C’est difficile pour certains qui vont se heurter au problème des experts
Le problème des experts
Le problème des experts, c’est qu’ils ont du mal à communiquer avec les autres.
Fabrice Micheau explique ça dans une conférence (vers 2h10, il cite une thèse d’Olga Lelebin intitulé « La gestion des experts en entreprise »).
Les experts peinent à vulgariser, car ils connaissent trop bien leur sujet, et depuis trop longtemps.
Cette connaissance trop profonde du sujet fait oublier que :
- certains termes ont besoin d’être définis avant d’être utilisés
- certains concepts sont difficiles à appréhender au début
Tim Urban, auteur du blog de vulgarisation Wait But Why, lu par plusieurs dizaines milliers de personnes, explique dans cette interview sur le Tim Ferriss Show (vers 25 min 30) que c’est le fait qu’il ne lui faut que 2 semaines pour passer de l’état de débutant total à l’état de « je suis capable de discuter avec un expert et de comprendre une partie de ce qu’il dit »).
Du coup, comme son statut de « noob » n’est pas si éloigné dans le temps, il se rappelle ce que ça fait de ne rien comprendre au sujet.
C’est la raison pour laquelle il est un très bon vulgarisateur et que plus de 64000 personnes sont abonnées à sa newsletter.
Répondre aux questions de façon pertinente
Attention :
Ce que je vais évoquer ici va heurter violemment la sensibilité de certains.
Cette prise de conscience a été très douloureuse pour moi, mais je crois que la douleur est parfois un mal inévitable pour progresser.
Prêt(e) ?
C’est parti :
Lorsqu’on vous pose une question, qui peut vous sembler comme une contradiction de ce que vous venez de présenter, ou de ce que vous savez, ne vous précipitez pas pour répondre de façon factuelle et exacte.
Avant toute chose, commencez par vous demander :
Pourquoi il/elle me demande ça ?
Je tiens cette leçon de Nassim Nicholas Taleb, dans IQ is largely a pseudoscientific swindle :
Par exemple, si une personne vous pose la question de l’inflation, réfléchissez :
Est-ce que…
- …elle est intéressée par les mécanismes monétaires en eux-mêmes ?
ou :
- …est-elle plutôt intéressée de savoir si une épargne en Ğ1 va lui permettre de garder du « pouvoir d’achat » ?
Parce qu’en fonction de la vraie question que la personne se pose, ce n’est probablement pas la même réponse que vous allez lui proposer.
Prendre le temps de bien cadrer la question a en plus l’avantage de vous laisser le temps de réfléchir pour apporter une réponse qui satisfera la personne qui vous a posé la question, et toutes celles qui regarderont votre vidéo en s’étant posé la même question.
C’est important, parce que, par exemple dans ce cas là, vous ne savez même pas si la personne en face a la même définition que vous de l’inflation.
Vous avez alors 2 choix :
- utiliser des mots moins galvaudés (par exemple vous interdire d’utiliser le mot « inflation » pour le remplacer par « augmentation de la masse monétaire » et « augmentation des prix »)
- procéder à un recadrage sémantique (mais ça risque d’être source de résistance en face car accepte-t-on facilement qu’un mot ait une autre acception que celle à laquelle on est habitué, à laquelle on tient ?)
Encore une fois, il s’agit de faire preuve d’empathie cognitive (= psychologie).
Ce n’est pas facile pour tout le monde. Je le sais parce que ce n’est pas facile pour moi, à la base. Mais c’est accessible à tout le monde, pour peu qu’on veuille faire un effort.
Ça vaut le coup, vraiment.
Pour prendre un exemple, regardez par exemple comment André Manoukian a le courage de dire
Je ne comprends pas le sens de votre question
…ce qui lui donne l’occasion de :
- comprendre d’où vient la question du paparazzi « journaliste gilet jaune », de quelle expérience, de quel vécu est issue la question et
- de demander tour à tour « ça veut dire quoi le talent » puis « ça veut dire quoi réussir ? », ce qui sont aussi deux bons exemples de recadrages sémantiques.
Télécommande, téléprompteur et notes
Vos slides ne sont pas des téléprompteurs. En revanche, PowerPoint et Impress offrent une partie « Notes » sous vos slides, et pendant que votre diapo est projeté sur un vidéoprojecteur, vous pouvez lire vos notes :
- sur l’écran de votre ordinateur
- sur votre smartphone. Voir :
« On peut avoir le diapo ? »
NON !
NON !
NON !
Si un auditeur vous demande ça, c’est que vous avez raté votre présentation !
En effet, une bonne présentation est faite avec un diapo qui ne peut avoir aucun intérêt si le présentateur n’est pas là.
Et ce pour une raison simple : il n’y a pas de texte sur une bonne présentation.
Votre public ne doit donc trouver aucune utilité à avoir votre fichier PowerPoint ou Impress.
Regardez la vidéo de Pi sans le son et essayez de comprendre quoi que ce soit sans sa voix.
Bonne chance !
Ceci dit, si vous avez besoin de fournir des infos supplémentaires, des prolongements ou des données techniques, chiffrées, détailles, à votre public, ça doit se faire par le biais d’un livret de notes, qui n’a rien n’a voir avec votre diapo. La pire des choses à faire serait d’exporter vos diapos pour les afficher 6 par 6 sur des feuilles A4. Là encore, le fait que ce soit envisageable est un bon indicateur que votre présentation est mauvaise.
Le mieux est d’enregistrer votre présentation en vidéo. Ça demande du boulot, mais vous serez alors beaucoup plus utile et remercié en proportion.
Pour aller plus loin dans l’art de la présentation
- Presentation Zen de Garr Reynolds
- Le blog de DataStory
- Stop au PowerPoint ! - Réapprenez à penser et à présenter !
- Archives du blog jepensedoncjeslide.com
Outils pour gagner du temps
- DataViz Catalogue : outil pour choisir le bon type de graphique suivant sa fonction narrative (utilisez l’outil chercher par fonction)
- paletton pour choisir vos couleurs
- Banques d’images :
Ressources propres à la monnaie libre
- Plans des conférences et vidéos existantes
- Champs lexicaux, champ sémantique, dictionnaire d’entreprise
Pour rire un peu (vous l’avez bien mérité)
(les graphiques sont parfaits d’un point de vue purement dataviz ; voir aussi la revanche)