SYRAM-L (Rémunération des artistes)

Hello à tous,

Dans la perspective de créer des nouvelles structures en saisissant l’opportunité que la monnaie libre nous offre, je réfléchis à un modèle de rémunération des artistes pour " concurrencer " la SACEM.

C’est un projet ambitieux qui demande beaucoup de connaissances et d’idées nouvelles. L’avènement des nouvelles technologies va bouleverser l’industrie musicale, l’apparition du streaming est un premier marqueur de ce bouleversement.

Avec la monnaie libre nous avons un avantage certain sur l’évolution et le développement d’un nouveau modèle économique dans le milieu artistique. Réfléchissons ensemble à comment mettre en place des nouveaux systèmes pour faire évoluer les choses avec la ML.

Le monde de l’industrie musicale fonctionne exactement comme le système bancaire dans un rapport de force non-équilibré entre les décideurs et les artistes. Il me semble qu’avec la ML nous pouvons inverser la tendance et redonner une véritable liberté aux artistes à court, long ou moyen terme.

Si vous avez des idées, des projets, des choses que vous aimeriez mettre en place n’hésitez pas à les partager sur ce post.

Un nouveau départ est possible pour réaliser des belles choses en mettant les esprits créatifs dans des bonnes conditions pour exprimer leur plein potentiel avec la ML, c’est à nous de tout mettre en œuvre pour faire germer des nouvelles perceptives, avec une nouvelle approche pour valoriser les artistes (au sens large du terme)

SYRAM-L est une idée de ce nouveau projet qui vise à donner un nouveau souffle aux artistes. Je compte sur vous pour discuter, et échanger sur des propositions, des systèmes, des structures que l’on pourrait mettre en place pour donner une direction à ce projet ambitieux.

Merci à tous :wink:

Rimek

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Hello !

De même que la monnaie libre se base sur des logiciels libres, il me semble intéressant de mettre en avant la culture en licence libre (Art Libre, les différentes Creative Commons, à voir si les NC et ND sont considérées comme libres ou non…).
Je n’ai pas d’idée de mécanisme pratique pour faire cette mise en avant, par contre, sauf à mettre en place un RDBI suffisant pour vivre confortablement (se pose alors la question du financement), en se disant qu’on est tous artistes quelque part. Parce que, si c’est un revenu lié à la production d’art, l’artiste n’est plus vraiment libre, à mon sens. Oui, je sais, c’est très philosophique, ça m’apprendra à trainer avec @YannKervran huhuhu
Sinon, en attendant, une caisse comme il y en a pour les développeurs et les forgerons…

et qui soit gérée par des artistes, qui décideraient collectivement qui a droit à une rémunération.

Pour ND je dirais absolument non : même pour une œuvre autobiographique, ND est un mal inutile car la diffamation est déjà interdite. On ne court donc pas de risque à autoriser la modification. Et la liberté de modification est importante.

Pour NC je me dis que ça passe encore, mais bof. C’est gênant si on veut par exemple éditer un livre libre contenant une illustration NC, et en vendre des exemplaires imprimés. Et si on utilise SA sans NC, est-ce qu’il y a vraiment un risque qu’une superproduction utilise abusivement l’œuvre ?


Voir encore ce livre sur la question de la rémunération de la culture libre : (il n’apporte pas complètement la solution mais ça reste intéressant)

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Bein la monnaie libre est le RDBI, suffisant pour vivre confortablement, sans financement.

alors ça m’intéresse. Pouvez-vous juste ne pas parler en sigles grégaires ?

Le mortel que je suis n’arrive pas à suivre. Je suis moi-même artiste (dans le sens où je produit des choses) et cette question du droit d’auteur en libre est intéressantes.

Une piste de réflexion d’un co-auteur avec qui j’ai travailler était de dire « publions-le au nom de l’association et l’association redistribuera a des artistes qui en ont besoin ». (Comme l’idée de @gpsg
).

J’ai déjà acheté sur Ğchange des illus libre de droit, et elle me conviennent très bien.
(Je cite toujours donc voilà : ğchange)

Je sais que tu sais que c’est faux, la monnaie libre répartit équitablement la création monnetaire entre tous ses membres, et c’est très bien comme ça, mais elle ne s’occupe pas de ce qui est nécessaire pour vivre (confortablement ou non, d’ailleurs), c’est une toute autre problématique.

Oups pardon…
CC = Creative Commons, un type de licence un peu du même genre que celles des logiciels libres, mais adaptée aux créations culturelles. On y ajoute ensuite éventuellement des options :

  • BY : avec attribution, ce qui implique qu’une œvre dérivée doit mentionner l’auteur d’origine (en français on dirait « d’après » ou « inspiré de »)
  • SA : share alike, la licence est dite virale, car les œvres associées doivent avoir la même licence
  • ND : no derivative, il est interdit de faire une œvre utilisant celle-ci, même si elle est gratuite
  • NC : non commercial : il est interdit de vendre des œvres dérivées (par exemple, une impression d’un dessin numérique)

Une des plus connues est la CC-BY-SA, qui est plus ou moins l’equivalent de la licence Art Libre (cette dernière étant adaptée au droit français et non américain)
La CC0 c’est le domaine public, on en fait ce qu’on veut.
À noter que « libre de droit » n’a pas de valeur juridique, ça n’existe pas, légalement. Le plus proche est le domaine public, et encore, il y a des trucs qui peuvent coincer…

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au contraire, elle s’occupe précisément de cela puisqu’elle permet de produire et d’échanger ce qui est nécessaire pour ses membres cocréateurs et utilisateurs de cette monnaie.

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Et si on faisais un monnaie libre artistique :crazy_face: ? L’art (symbole Â)

Les artistes vendent une Créa. Au lieu de mettre son nom pour les droits, les artistes mettent le nom de l’assos/de la cagnote/son QRCode. Chaque vues, écoutes, scans de QRCode… génére des revenus (façon Youtube). Ces revenus vont à l’assos qui décide de les répartir équitablement entre tous leurs membres.

Et ce qui ne veulent pas forcement suivre ce principe peuvent toujours vendre leur Créa sur Ğchange mais là ils s’assoit sur le droit d’auteurs, où invente un nouveau truc.

Sinon, en attendant, une caisse comme il y en a pour les développeurs et les forgerons…

Oui, et on peut se demander si un monde basé sur la monnaie libre ne pourrait pas fonctionner essentiellement ainsi : donations pour les artistes, pour créer un hôpital, payer les instituteurs, etc

Salut,

C’est une vision dangereuse, car c’est exactement comme ça que l’industrie du " bizness " de la musique fonctionne aujourd’hui. Un artiste n’a pas de revenu, il a un talent, une œuvre qui va être soutenue par une maison de disque avec une avance pour développer l’artiste, et lui donner accès aux outils de production (studio, etc…) pour qu’il puisse le faire dans de bonnes conditions.

Mais il n’a pas de revenu pour sa production artistique, ton angle de vue est celui d’une major, qui prétend donner la liberté à l’artiste parce qu’il est libre de produire sans avoir un revenu. (une avance n’étant pas un revenu)

Une avance peut conduire et engager un artiste à fournir 4 albums par exemple, mais ce n’est pas un revenu lié à la production de ses albums. (c’est toute l’arnaque de cette industrie à mon sens, car l’artiste est littéralement dépouillé, et ce ne sont pas les exemples qui manquent)

Soutenir les hôpitaux c’est peut-être plus utile que de soutenir des artistes, donc tout dépend du sens des priorités de chacun.

En tous cas j’ai lancé une cagnotte pour financer un projet musical, ça peut donner un aperçu de la pertinence de ce procéder : Ğchange | Financement mini album de Rap (EP 5 titres) | 8000 Ğ1

Pour faire un topo :

  • Le projet est en cours de réalisation (donc pas de revenu pour l’instant)
  • J’ai reçu quelques dons (3 dons, cagnotte à 4% du montant)
  • J’ai basé le montant librement pour la réalisation de ce projet ( soit 8000 junes)
  • Je fais tout moi même étant donné que je n’ai pas d’avance et peu de dons pour l’instant (point négatif dans mon cas)

Je crois que tu m’as compris à l’envers : pour moi, un artiste doit recevoir les conditions pour produire et vivre, point barre. Si sa survie dépend du nombre de ventes, il n’est pas libre car il ne doit produire que ce qui se vend

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Effectivement, là c’est plus clair.

Mais la ML n’échappe pas vraiment à cette règle :

Le système du financement participatif à été mis avant plusieurs fois, donc j’ai voulu concrètement vérifier en faisant une cagnotte.

Dans mon cas, pour l’instant les conditions de production ne sont pas stimuler, (via le FP). La survie du projet dépend du nombre de donateurs et des sommes versées. (Bênoit m’a fait un mégadon pour le titre RapJune)

Du coup, je ne suis toujours pas libre, et je dois toujours produire ce qui se vend. Ex : Faire une chanson sur la June (c’était une démarche commerciale qui a fonctionné)

J’ai vendu seulement 2 exemplaires en junes de mon dernier album, pourtant j’ai proposé un système qui aurait pu devenir viral :

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Justement, si j’analyse comment je réagis quand je vois passer tes productions sur gChange : ce n’est pas mon style musical, je ne participe pas (alors que, dans le principe, je tiens à ce que tu continues à produire, et à recevoir de quoi continuer à produire sereinement). S’il y a une cagnotte commune, je participerai avec plaisir (surtout quand on aura des virement automatiques haha). C’est la différence entre acheter un bien et financer des idées, quoi.
Après, je sais bien que tout le monde ne pense pas comme moi, je suis probablement marginal sur ce point, même :slight_smile:

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Ces méthodes de marketing multiniveaux sont tellement employées par des escrocs qu’il est possible qu’elles fassent fuir, même si elles elles sont utilisées pour la bonne cause.

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Oui, si il y a un manque de discernement ça peut être mal perçu, c’est pour ça que je me suis pris la tête à faire des illustrations explicatives :

Tu n’a pas aimé le morceau Rap June ? (j’ai une version rock) je plaisante :wink:

Du coup, il y a quand même ce truc de " flemme " au sens où si c’est automatique ça facilite la démarche, sinon c’est un peu démotivant. C’est intéressant ça, je pense que là dessus on est tous pareil.

C’est la même chose en fait.
Acheter biens et services revient à financer celui qui les echangent.
Un soignant par exemple est financé pour se former au soin et ses services de soins aussi sont achetés.

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Oui et non, si je donne à quelqu’un directement, seule cette personne en profite à 100 %. Si je donne à une cagnotte, c’est réparti entre les bénéficiaires de ladite cagnotte. Mais effectivement, on peut voir ma vision comme une « sécurité artistique ». Reste que la problématique de décider qui bénéficie de quelle part de ladite cagnotte… et ça, c’est pas une mince affaire !

Une cagnotte appartient à quelqu’un.
Financer une cagnotte est identique à acheter à quelqu’un biens et services.

Il faut relativiser " Multiniveaux " c’est un grand mot,
il n’y a que 2 niveaux en réalité :

1/ avoir un compte pour stocker de la june
2/ trouver un acheteur

Après ça a quand même fonctionné avec une personne, il été surpris et plutôt enthousiaste, il a dit " ah on peut faire ça ! " et il a tout de suite trouver un acheteur et gagner 20%.

C’est surtout qui gère cette gagnotte le gros souci !

C’est un peu comme Skyrock les mecs à la base leur truc c’est le rock mais bon comme il y a du pognon à prendre avec le Rap ils n’ont pas le choix, mais celui qui gère la cagnotte il peut être plus sensible à un genre musical plus qu’un autre et donc ça va forcément jouer dans la répartition de la cagnotte, c’est exactement ce qui se passe avec Skyrock, Laurent Bouneau a ses préférences, il exerce une influence considérable, il est capable de lancer et d’anéantir des carrières.

Je crois qu’on peut s’inspirer de ce qui commence à se faire dans le milieu de la crypto classique.

En somme, l’idée des « 100 vrais fans ».

Si un artiste trouve un certain nombre de fans (disons 100) qui sont prêts à payer une somme récurrente pour avoir accès à des avantages, alors il pourrait continuer à produire sans stress, et ce au bénéfice de tous.

Deux points ici :

  • la création de l’artiste est accessible à tous
  • les fans (ceux qui contribuent) ont des avantages supplémentaires : concerts exclusifs, goodies, accès anticipé, rencontres, collaborations…

J’ai commencé à présenter l’idée sur un sujet similaire : Plate-forme NFT en June

Je pense qu’il est facile de trouver 100 personnes qui aiment suffisamment un artiste (même plusieurs) pour choisir de leur verser directement une contribution récurrente (un « membership »), et d’autant plus si la valeur ajoutée est que ça leur donnerait des avantages.

Le calcul à faire est simplement de savoir combien de personnes doivent participer quel montant, juste et équitable, pour que l’artiste se considère « en sécurité » (ce qui est relatif avec la création monétaire libre). De toute façon, le nombre de fans augmenterait très certainement avec le temps.

Je crois aussi qu’on sort collectivement de l’idée d’association inhumaine, virtuelle, pour l’idée d’association de véritables humains qui font des choix conscients.

Dire « l’association/caisse décide et distribue » implique des enjeux de gouvernance et de sélection calqués sur notre monde actuel. Dire « les humains choisissent et participent » recentre sur la responsabilité individuelle, sa simplicité, et son authenticité.

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