Je souhaitais faire un petit retour sur le Ğeconomicus auquel j’ai pu participer à Douarnenez. J’ai bien aimé joué à ce jeu mais certains points m’ont semblé questionnant. A noter que message peu gâcher la découverte du jeu et encourage ceux qui comptent un jour y jouer à ne pas lire ce topic avant d’avoir pu le tester par eux-même.
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Monnaie dette :
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Le jeu de modélise pas de mécanisme d’imposition qui semble être le moyen dans notre société pour lisser les inégalités. La banque notamment est in fine possédée par des individus dont le capital est taxable (Je n’aborde pas la question de paradis fiscaux et autres car cela nous éloigne de la question de la monnaie pour aborder la fiscalité). Cette absence de modélisation dans le jeu s’explique à mon sens assez bien par la difficulté que cela représente à mettre en place.
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On constate que dans la partie en monnaie dette, ceux qui n’ont pas empruntés (2) finissent 1ere et 3eme (sur 16). La stratégie de ne pas emprunter est donc très bonne. Dans notre monde, ceux qui n’ont pas recours à l’emprun sont principalement des populations précarisées justement par cette impossibilité de constituer un capital par l’emprun (acheter son logement principalement). On comprend que le jeu ne modélise pas « le cout de la vie » (boire manger dormir se vêtir…) et donc la difficulté de constituer un capital pour les populations économiquement fragile.
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A noter que le cout de l’emprun me semblait trop élevé intuitivement (1 jetons par tour pour 4 empruntés). Après recalcul et compte tenu qu’un tour modélise 10 ans de jeu, cela correspond à un emprun d’un peu moins de 3%. Ceci est élevé au regard des taux pratiqués à ce jour mais si l’on moyenne dans le temps et que l’on inclus les crédits à la consommation, cela est très raisonnable.
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En revenche, si l’on considère dans la partie en monnaie dette que la production de richesse moyenne par tour est de 3 jeton / personne / tour, on comprend que le cout de l’interet de la dette occupe 1/3 des ressources. Ceci est d’autant plus fort au début de la partie où la production de la valeur est moindre du fait de l’absence de carte à forte valeur. Comparé à notre monde, le salaire median est de 1679 €, cela reviendrai à un remboursement de l’interet (non pas du pret) de 559 €/mois. On comprend donc que la stratégie de l’emprun ne soit pas la bonne.
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Monnaie libre :
- La stratégie mise en place lors de la partie en monnaie libre était de dépenser l’intégralité de ma monnaie. En pratique, à la fin du tour l’objectif était d’acheter n’importe laquelle des cartes. En effet, la valeur de ma monnaie était divisée par 2 tandis que la valeur des cartes restait constante. Dès lors, les cartes jouaient le rôle de réserve de valeur. Chose interessante, lorsque l’on avait plus d’argent, il n’y avait aucun jeton à rendre à la banque, et l’on ne percevait que le DU sans pénalité.
Mon objectif etait de montrer que non seulement l’utilisation de la réserve de valeur était possible dans une économie en G1, mais en plus qu’elle était payante. La simple application de cette méthode m’a permis d’arriver 2eme, bien aidé par un enfant pour laquelle l’instruction était simple : dépense tout ce que tu peux (@nay4 j’ai oublié le prénom de tes enfants :-3) . - Chose interessante, dans la partie en monnaie libre, des enfants sont venu nous rejoindre. Ils ont fini respectivement 1er et 2eme.
- La stratégie mise en place lors de la partie en monnaie libre était de dépenser l’intégralité de ma monnaie. En pratique, à la fin du tour l’objectif était d’acheter n’importe laquelle des cartes. En effet, la valeur de ma monnaie était divisée par 2 tandis que la valeur des cartes restait constante. Dès lors, les cartes jouaient le rôle de réserve de valeur. Chose interessante, lorsque l’on avait plus d’argent, il n’y avait aucun jeton à rendre à la banque, et l’on ne percevait que le DU sans pénalité.
D’autre point pourraient être abordés mais semblent plus polémiques (impact survalorisation de la valeur du DU dans le jeu par rapport à la valeur de celui de la Ğ1, absence de cout de la vie rendant la comparaison entre les deux systèmes difficiles…).
Mon ressenti à froid est donc que le Ğeconomicus est un exercice très interessant car il permet de comprendre le fonctionnement d’une économie, notamment l’assèchement monétaire qui est une experience très parlante et permet de mieux comprendre une crise économique. Cependant, les parralèles sur l’économie réelle me semblent devoir être nuancées. Le recours à l’emprun est modélisée de façon très pénalisante quand son absence est plutôt facilité.
Données supplémentaires :
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Nbr de tour : 8
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Nbr de joueurs : 16
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Monnaie dette :
- Cout de l’emprun : 1 jeton d’interet / tour pour 4 pretés.
- Total de richesse produite : 341
- Score de la banque : 174
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Monnaie libre
- Total de richesse produite : 774