Suite à des remarques de certains d’entre vous et à l’observation de ce qui se pratique pour la gestion de cagnottes communes, j’ai consigné ce petit guide.
Il concerne principalement les cagnottes destinées aux dons de bienvenue de nouveaux junistes, mais les consignes de « sécurité » seront utiles pour toutes les cagnottes.
Proposition de gestion des cagnottes communes :
Étape 1 :
- Les co-gestionnaires de la cagnotte gardent les mots de passe dans plusieurs lieux sûrs (ne vous fiez pas à votre mémoire)
- Les co-gestionnaires de la cagnotte se déconnectent et se reconnectent plusieurs fois pour être sûrs que les identifiants secrets sont bien maîtrisés
- Les co-gestionnaires de la cagnotte remplissent le profil du compte avec la description sur le lieu et le projet auxquels la cagnotte va être dédiée (en s’assurant d’être sur un nœud Césium+ actif, pour que le profil soit bien enregistré. Voir tuto si besoin : Nœud césium+ vs nœud duniter)
- On ajoute à la description qui sont les co-gestionnaires, leur pseudo césium (et éventuellement leur prénom) et les clefs publiques correspondantes
- Les co-gestionnaires font un virement de test de leur compte personnel (mentionné dans le profil) vers le compte de la cagnotte, puis du compte de la cagnotte vers leur compte.
Une fois que toutes ces étapes sont remplies, vous pouvez lancer votre campagne de communication pour la collecte. Les gens se sentiront plus respectés dans la confiance qu’ils partagent quand ils verront que le profil du compte de la cagnotte est bien renseigné et qu’on s’est assuré que les identifiants secrets sont bien maîtrisés (grâce aux virements test). Cela garantit que les junes ne seront pas perdues.
Étape 2 :
Avant de redistribuer les fonds de la cagnotte vers les comptes des futurs destinataires, prenez soin d’appliquer ces actions :
- Vérifiez que chaque futur destinataire a bien gardé ses mots de passe secrets dans un lieu sûr
- Vérifiez que chaque futur destinataire s’est bien déconnecté et reconnecté plusieurs fois pour être sûr que les identifiants secrets sont bien maîtrisés
- Vérifiez que le futur receveur a rempli son profil (si possible)
- Un cogestionnaire verse 1G1 (de la cagnotte) à chaque destinataire et lui demande de reverser cette june à la cagnotte.
Une fois ces opérations effectuées, les cogestionnaires pourront verser les sommes de bienvenue sur les comptes des receveurs sans crainte que les junes soient perdues.
A partir de là, ce guide devient plus suggestif.
Parmi les retours que j’ai reçus, certains sont partisans d’un contrôle systématique de la gestion des cagnottes et d’autres de zéro contrôle et zéro compte à rendre, et il y a bien sûr l’éventail d’opinions entre ces deux « extrêmes ».
Je vais évoquer ci-dessous quelques points reflétant ces différents retours, qui pourront aider des futurs cogestionnaires à réfléchir en amont sur quelle sera leur démarche. Ce seront juste quelques éléments, donnant quelques pistes :
Les co-gestionnaires peuvent se mettre d’accord avant la distribution sur la somme qui sera versée à chaque nouveau juniste et pour établir les « conditions » pour les virements.
Généralement, une cagnotte ne participe pas à des achats, c’est-à-dire qu’elle ne donne pas des junes en échange de quelque chose, puisqu’il pourrait y avoir par exemple des conflits d’intérêts. Ce qui se fait généralement c’est qu’on distribue assez de junes pour que les nouveaux junistes puissent eux-mêmes faire leurs échanges.
Mais la cagnotte pourrait aussi servir à offrir un repas à tous les participants d’un Gvènement, ou à acheter du matériel nécessaire à toute la communauté juniste locale. On pourrait imaginer que ce type de décision puisse être voté par toute la communauté juniste à qui la cagnotte est dédiée, ou par les donateurs… ou bien avoir confiance dans l’honnêteté et la bonne foi des cogérants. Le plus juste envers les donateurs serait peut-être que les cogestionnaires, avant de faire la collecte, réfléchissent bien à quoi la cagnotte va être dédiée et qu’ils le précisent dans le profil.
Il est bon cependant de garder à l’esprit que souvent, les Gvènements sont improvisés au fur et à mesure de leur avancement, et que les organisateurs et cogestionnaires sont souvent des bénévoles faisant au mieux de leurs possibilités. Un exemple : dans certains endroits où n’y a pas toujours de réseau internet pour tous, certains « mouvements bancaires » pourraient être mal interprétés, par exemple quand un juniste reçoit et gère informatiquement la somme de plusieurs bénéficiaires qui n’ont pas d’accès internet. Avant de porter des jugements hâtifs, il est conseillé à ceux qui veulent comprendre les mouvements sur le compte de poser gentiment les questions aux humains concernés.
Si les cogestionnaires veulent que la compréhension des mouvements soit accessible à tous, il serait utile de renseigner le descriptif de chaque transaction (en commentaire des virements ou dans une publication sur les forums lorsqu’il s’agit de mouvements spéciaux nécessitant plus d’explications), ce qui permettrait aux curieux de comprendre à quoi ont servi leurs dons, et de voir qu’ils ont été distribué de manière juste et équitable.
Encore une fois, ce ne sont que des suggestions.
Les éléments liés à la sécurité (ne pas perdre les junes gentiment partagées) sont plus logiques et pragmatiques.
D’autres éléments sont plus subjectifs dans leur implication philosophique sur le thème contrôle/confiance. Certains pensent que la confiance doit primer et que de ce fait, ils n’ont pas à se justifier. D’autres pensent que la confiance des donnateurs doit être honorée par une certaine transparence.
A chacun de trouver son équilibre… sans vouloir imposer sa vérité comme La Vérité… et vive la liberté !
° Pour lire l’article en espagnol, c’est ici :