Même avec des échanges monétaires sur une plateforme, il n’y a pas - plus - de taux de change, il y a seulement un cours de marché. Un état ne peut techniquement pas calculer des taxes sur des cours de marché volatils dans sa monnaie (seulement sur les plus-values opérées dans sa monnaie, flat tax).
Il peut y avoir un taux de change si par exemple les organisateurs d’un marché ou autre événement décident de tenir un bureau de change. Le taux de change est alors une décision locale totalement arbitraire et centralisée (par l’organisation).
Si l’on veut bénéficier des productions et des chaînes de valeurs de l’économie en vigueur, nul besoin d’un autre système de création monétaire. Il faut alors jouer la partie monnaie-dette avec ses règles (donc chercher à les maitriser si l’on veut gagner cette partie).
Disposer d’une autre création monétaire permet justement de créer une économie avec d’autres référentiels et d’autres échelles de valeurs. Mais le voulons-nous vraiment ? Car dans ce cas, oui, il s’agit bien de créer des filières de production de A à Z.
Une plus grande maturité passe aussi par le fait de connaitre et comprendre les modèles économiques cités avant de les utiliser dans une technique rhétorique… disons douteuse (tu peux lire les 10 leçons de Schopenhauer ou Viktorovitch pour identifier ce que tu es en train de faire ;-).
Oui l’idée de « vivre du DU quotidien » est une illusion, malheureusement colportée par beaucoup. C’est le reflet d’une naïveté ou d’une ignorance, mais aussi du besoin de cultiver un espoir dans une situation désespérée (ou vécue comme telle). Bref, ça ne peut générer que de la déception mais ce n’est pas si grave. Cela permet à ces personnes de vivre de bons moments, c’est déjà ça de gagné.
Une réflexion plus mure, relativiste et réaliste sera de se demander - collectivement - quels besoins et plaisirs nous pourrions couvrir, donc produire, avec ce capital monétaire qui serait notre commun. On peut commencer simplement en projetant dans nos bassins de vie un capital monétaire de 3750 DU par personne. Par exemple dans un bassin versant de 100.000 personnes, quelle économie peut faire tourner un commun stable de 375 millions de DU dans 15 ans ? Et en prendre le chemin.
Une façon de commencer est de considérer la situation actuelle comme point de départ. Par exemple si aujourd’hui je suis dans un bassin de vie qui compte 200 junistes avec une moyenne de 1000 DU, la question devient : quel besoins et plaisirs de vivre allons-nous couvrir avec ce commun de 200.000 DUs ? Besoin du pain ? Plaisir de la bière, ou du vin ? Besoin du bois ? Plaisir du concert ? Quelles productions, quelles premières filières, quelles premières boucles, … pour combien de personnes et combien de temps ? Tout en étant évidemment lucide sur le fait que nos besoins de pétrochimie et de sidérurgie, nos plaisirs de « séries dans son canapé » ou « smartphone dans la poche » sont peu accessibles dans ce contexte, et qu’ils sont déjà couverts, ainsi que la quasi totalité de nos besoins et plaisirs de vivre. Raison pour laquelle l’idée de créer une économie est encore plus théorique que pratique, voire loufoque pour beaucoup.
Bref, pour ces derniers effectivement la june n’aura d’existence que si elle est échangée dans les DEX, et pour toutes les personnes qui veulent saisir le potentiel créatif de la TRM la question demeure : quelle économie commençons-nous à bâtir ?
Pour l’instant ce n’est pas le cas, la june est très majoritairement vécue comme une monnaie locale.
Faudrait faire une enquête terrain au Salvador pour avoir une meilleure réflexion dans ce registre.
Tous les points qui suivent sont faux, il pourra continuer de faire chacun des points listés.
Ça tu peux déjà t’en prémunir avec un DeFi Wallet sur un réseau crypto de ton choix.
Cette phrase ne veut rien dire. Toutes les monnaies sont aujourd’hui fiduciaires, elles reposent toutes sur la confiance.
Si. Elle a en fait beaucoup de points communs. Il est plus intéressant de bien considérer ces points communs et par là, de bien identifier ce qui la distingue des autres et en fait aujourd’hui un cas unique.
Oui, vécue comme une monnaie locale, comme un loisir, car elle ne couvre pas les besoins et plaisirs de vivre. Mais créer une économie, donc avant tout produire, est un engagement que seul(e)s les plus affranchi(e)s peuvent se permettre de prendre, car il nécessite de la durée et de la récurrence. Se retrouver une fois par mois à un marché ou un apéro est évidemment trop court. On peut se faire plaisir, c’est chouette, mais pas créer une économie.
Les marchés monétaires sont également très imprévisibles, sauvages et libres.
Les prix, ou l’estimation monétaire de valeurs tangibles, est un autre sujet. Elle repose sur le choix d’un référentiel (quantitatif ou relativiste, monnaie-dette ou monnaie-TRM, …).
Tant que l’on compte en €, directement ou indirectement, on choisit le référentiel monnaie-dette pour estimer les valeurs. Donc on demeure dans le référentiel de l’économie que la monnaie-dette programme, celle que vivons actuellement (avec plus ou moins de bonheur). C’est ce que prône la doctrine MLeT par exemple, le paradoxe est saisissant. Un cours de marché aura effectivement un effet comparable, mais plus dilué, moins direct car complexifié par l’étape « quel est le cours du jour », lui même dépendant de lois dynamiques qui ne sont pas économiques.
Poser la june comme incompatible à un échange qui ne te plait pas, c’est ça qui la range dans une case justement.
mmh, je dirais ça autrement, il y a 2-3 devs qui n’aspirent qu’à ça, voire développent des protos de wallet, d’autres considèrent l’introduction de notre monnaie sur un DEX comme une reconnaissance, voire une condition d’existence… Les devs du cœur sont attentifs à structurer les nomenclatures dans duniter afin qu’elles soient compatibles avec les autres réseaux.
100% d’accord avec ça - évidemment - mais force est de constater que c’est là le sujet qui génère le plus d’émotion, donc de besoin, donc de traitement.
Cette déclaration est donc une vérité, mais théorique. Car dans les faits, cette potentielle relation avec les marchés monétaires est une réalité qui n’aura lieu d’être qu’après le run actuel sur V2s.
Ça tu l’as, déjà, indépendamment de toute question monétaire.
Cette liberté est même d’ailleurs davantage du ressort politique qu’économique.
En revanche, créer une économie où ton intelligence, tes capacités et ton inspiration trouvent une place qui te permette de couvrir tes besoins, ça c’est une affaire dont tu peux te saisir. Or la monnaie libre te permet de le faire, te permet d’envisager de réellement créer une économie.
« ré-apprendre à être généreux envers l’autre », « retrouver ses qualités de créateurs/trices », la « façon de se comporter entre nous », … sont justement des questions d’éducation. Ce ne sont pas des questions monétaires.
Attention à ne pas donner à la monnaie un pouvoir qu’elle n’a pas.
La création monétaire donne seulement le pouvoir - immense - de structurer une économie. Il s’agit de notre façon de produire ce dont nous avons besoin et ce qui nous fait plaisir ; et de notre façon de distribuer, de partager et d’échanger cette production.
C’est déjà un énorme pouvoir, peut-être le plus important (toute personne ou structure de pouvoir se l’accapare et le monopolise, de tout temps), car elle a un impact quasi quotidien sur nos vies, mais « c’est tout ». Pour la première fois de l’histoire documentée, ce pouvoir est à portée de main populaire, mais encore faut-il s’en emparer pour ce qu’elle est.
Elle ne change pas la nature humaine, les états d’âme, les humeurs, les personnalités, … ça c’est plutôt la philo, la connaissance, l’expérience, les croyances.
spéculer n’est pas un mal en soi, c’est simplement se projeter dans l’avenir.
Créer une économie, quelle qu’elle soit, est une spéculation.
Si tu vas bosser le matin, c’est que tu spécules sur le fait de recevoir en échange de la monnaie en fin de mois (tu as foi dans la valeur de ton contrat de travail), et tu spécules sur le fait de pouvoir couvrir tes besoins avec cette monnaie. Si tu mets de côté pour acheter une voiture ou ton logement, tu spécules.
Le problème est davantage la cupidité, et l’accumulation pathologique de monnaie qui va avec, lorsqu’elle régit ton comportement et lorsqu’elle finit par régir l’économie elle-même.
La TRM vide de son sens une accumulation sans fin de monnaie, c’est énorme. Mais c’est tout.
J’observe surtout les lois dynamiques qui régissent.
Je vois les lois dynamiques des marchés monétaires, et financiers par extension. Elles sont d’une vitesse, d’un rythme et d’un volume vertigineux. Au point que :
- d’une part elles échappent à l’entendement humain qui confie donc ses traitements et ses décisions à des algos qui dépassent de loin ses capacités.
- d’autre part, elles sont toujours plus décorrélées des dynamiques de l’économie terrain, qui sont, elles, limitées aux capacités de l’énergie disponible.
Ces deux dynamiques sont donc toujours plus éloignées l’une de l’autre, mais toujours structurellement liées, interdépendantes. Le résultat est un phénomène de siphon monétaire qui draine l’économie réelle.
Dans notre cas, si la june devient un actif dans les DEX :
- d’un côté une dynamique économique : quasi inexistante, où tout est à créer, trèès lente, très laborieuse (dans les 3 sens du terme). Un effort et un engagement énorme. Et, surtout, une dynamique qui n’a pas encore vraiment commencé, dans le sens exprimé juste avant.
- de l’autre, une dynamique extrêmement ludique, sans plus d’enjeu que le jeu, et surtout sans effort particulier. Et surtout une immersion directe dans les dynamiques de marché déjà en vigueur et qui ont les effets mentionnés au-dessus.
Résultat d’une telle cohabitation dynamique ? La perspective d’une création d’économie s’évanouit, effort mort-né.
Ma réflexion en cours : ça fait 3 mois que j’apprends et observe de près le marché des cryptos, pour mieux comprendre et appréhender cette question. Mon idée est de proposer quelque chose aux devs.
D’une part cette introduction opérationnelle aura lieu, de façon inéluctable, donc ce n’est plus un débat pour moi. D’autre part mon engagement est celui de l’économie, du terrain, du quotidien. Or elle a besoin d’une protection vis-à-vis des dynamiques de marché monétaires.
Mon idée est celle d’un sas.
Ce serait de créer une monnaie TRM dédiée aux marchés.
Un fork (seuls les devs peuvent faire ce fork).
Le Fork One, ou F1, prononcez F…
Les variables, notamment le taux de croissance, mais également toutes les autres serait pensées et optimisées pour jouer dans la cour des cryptos de tous poils.
La certification G1 serait valide pour la F1, (mais pas inversement, car la question de la certification F1 se poserait autrement aussi).
Aucun transfert de devise à la création, tout le monde peut créer sa F1 quotidienne s’il le souhaite (adhésion), mais démarre à zéro (il y aurait probablement un block zéro avec plus de 59 personnes ce coup-ci ;-).
Relation entre la G1 et la F1 ? Nous aurions 2 monnaies-TRM, un simple rapport de M/N les reliera, tout échange serait évidemment possible, mais hors DEx.
Protection factice ? non pas tant que ça.
Oui elle aurait une dimension plus symbolique que technique, mais ce serait sous-évaluer la portée opérationnelle du symbole.
Pratiquement les junistes qui ne veulent pas entendre parler des marchés de devises, pourraient totalement les ignorer. Les Gmarchés physiques pourraient choisir de n’accepter que la G1 et pas la F1.
Pratiquement le symbole G1 n’apparait pas dans les DEx, seulement le symbole F1.
Ce serait vraiment le rôle du sas, une « double porte » qui fait la passerelle, mais protège une atmosphère intérieure d’un environnement hostile extérieur.