Poincaré ne dit rien des « objets extérieurs ». Il reprend une affirmation courante du « langage métaphysique moderne », comme il l’explique qui dit « Les deux phrases : le monde extérieur existe, et il est commode de supposer que le monde extérieur existe, n’ont qu’un seul et même sens. » C’est sur ce modèle qu’il a construit qu’il a construit sa phrase qui a fait polémique : « Ces deux phrases : la Terre tourne, et il est commode de supposer que la Terre tourne, n’ont qu’un seul et même sens. » Mais lui n’affirme rien sur l’existence des objets extérieurs.
Dans ce contexte métaphysique il est évident pour lui que l’on peut remettre en cause l’existence des objets extérieurs et donc la rotation de la Terre qui n’est pas plus certaine. Là on parle de métaphysique, pas de science physique. Son propos me semble clair.
Et pourtant, il dit que lors d’un débat avec Le Roy, il aurait affirmé : « un fait, par définition, c’est ce qui peut être constaté par une expérience directe, c’est le résultat brut de cette expérience. A ce compte, la rotation de la Terre n’est pas un fait. »
Je ne sais pas comment tu peux comprendre cette phrase autrement comme le fait qu’il admette la rotation de la Terre :
- "Les preuves de cette rotation elles sont trop connues pour que j’insiste. Si la Terre ne tournait pas sur elle-même, il faudrait admettre que les étoiles décrivent, en vingt-quatre heures, une circonférence immense, que la lumière mettrait des siècles à parcourir”
Ton propos n’étant pas justifié, montrant en quoi j’aurais fait erreur, que je ne vois pas l’intérêt d’y répondre. Sans argument, cela ne pourrait évoluer que vers un -Si -Non -Si -Non. Bref le degré zéro du débat.
Je n’ai peut-être pas été suffisamment explicite.
Ce que je veux dire, c’est que initialement Poincaré n’a pas eu pour but d’affirmer ou d’infirmer la rotation de la Terre. Il n’a d’ailleurs jamais voulu remettre en cause cette rotation au sens des sciences physiques.
Il a simplement voulu exprimer qu’un fait scientifique, « par définition, c’est ce qui peut être constaté par une expérience directe, c’est le résultat brut de cette expérience ». Pour cela, il a pris l’exemple de la rotation terrestre qui, selon cette définition n’est pas un fait scientifique.
Dans une perspective métaphysique toute réalité physique peut être remise en cause. Du coup, il en est de la rotation de la Terre comme des corps extérieurs.
Mais dans la perspective des sciences physiques, il ne prétendait pas remettre en cause ce phénomène, pas plus que celle de l’existence des corps extérieurs.
Je pense que sans distinguer ces deux plans physique/métaphysique on ne peut que mal interpréter son propos. Et c’est évidemment ce qui s’est passé à l’époque.
De ce fait, il s’est vu contraint de rédiger ce court texte pour mettre fin à la polémique laissant penser qu’il remettrait en cause la rotation terrestre.
Vouloir tirer des conclusions de ce texte dans le domaine de la science physique en se basant sur sa réflexion métaphysique est une erreur d’interprétation.
Tout étudiant en astrophysique sait que l’on ne peut mettre des satellites en orbite sans admettre que la terre n’est pas cubique au sens usuel du terme. Mais, bon, métaphysiquement, on peut tout remettre en cause, ce n’est d’ailleurs pas inintéressant.
Il faudrait demander à Poincaré ce qu’il entend par là. En même temps, cela ne me semble pas ésotérique. Qu’en penses-tu ?
Parfaitement d’accord.