Effondrement et monnaie libre informatisée/autre support

Bonjour,

Y a-t-il une réflexion sur le devenir de la monnaie libre suite à l’effondrement qui vient ? (Avant 2030 selon les spécialistes)

L’énergie manquant, internet ne sera plus fonctionnel. A-t-on une solution de repli de type « low-tech » ?

Pour ceux qui ne sont pas familiers de la thématique de l’effondrement, vous pouvez découvrir ici :

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Tu parles de la monnaie libre informatisée ou du concept de monnaie libre ?

Je suppose que tu parles du support pour la monnaie libre sans Internet.

Bah, comme pour les monnaie-dettes qui fonctionnent principalement via internet, il s’agit pour toi de trouver une solution sinon tout va s’effondrer.

Oui, c’est exactement ça.

Ma question était de savoir si certains avaient déjà eu cette réflexion et envisagé des solutions.

Oui, des réflexions y’en a eu.

Des solutions, aucune. Des projets, aucun.

La monnaie dette ne s’effondrera pas tant qu’elle sera utilisée.
l’effondrement de la biodiversité est corrélée à la croissance de production et d’utilisation de monnaies non libre.

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On sort du cadre de la monnaie libre mais le J.E.U., lui, fonctionnerait très bien en cas d’effondrement.

Peut-on imaginer un fonctionnement similaire pour une monnaie libre ?

Pour ceux qui ne connaissent pas le J.E.U., une vidéo (intéressante surtout dans sa 2ème moitié) :

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Un mode d’échange intéressant et qui ressemble beaucoup à la solution mise en œuvre en Mayenne pour les personnes ayant des difficultés d’accès à l’informatique voir à un téléphone. Le principe repose également sur un carnet co-signé et mis ultérieurement à jour. Peut être @kimamila c’est il inspiré du Jeu, il faudrait lui demander.

Il est bon de rappeler que seul celui qui paye a besoin d’un terminal de paiement. Tout comme vous avez besoin d’un terminal CB pour régler vos achats à la caisse, vous n’êtes dans ce cas pas propriétaire du terminal, de même on peut imaginer un musicien de rue se faire créditer en dons par des passants qui flashent son QR code qu’il aura fait imprimer à l’occasion. Il n’a donc pas besoin de terminal. Ce même musicien pourra ensuite se rendre chez un commerçant qui accepte la Ğ1 pour acheter de délicieux nems qu’il paiera sur le terminal mis à sa disposition par le vendeur.

On voit donc qu’un individu peut se passer de terminal (tablette, téléphone, ordinateur fixe ou portable) tout en faisant des échanges sans problème. Et avec le carnet d’échanges, deux parties peuvent s’ils se font confiance procéder à une comptabilité hors ligne, temporairement selon le modèle du « Jeu »

Je pense que c’est une stratégie possible dans un cas de difficulté majeure mais seulement de manière temporaire, car le risque est grand sinon que certains se trouvent lésés d’avoir accepté une monnaie qui n’existerait pas dans la blockchain.

La Ğ1 reste malgré tout irremplaçable en ce qu’elle représente elle aussi du temps, mais non pas seulement du temps employé en production de biens ou services, mais simplement du temps de vie. Une vie ayant une valeur égale à toute autre, qu’elle soit ou non apparemment « productive ».

Cela semble un détail mais il est de taille, car cela signifie que la vie d’un handicapé, un enfant, un bébé, a même valeur qu’un sportif ou un employé du bâtiment. Et donc qu’il y a pour chacun d’eux une production inconditionnelle de DU pour peu qu’un tuteur lui ait créé un compte certifié par des membres de la toile de confiance.

Chaque être vivant et membre de la Ğ1 participe de sa vie à la richesse globale en abondant la masse monétaire. Nul dans ce cas n’est parasite de ce système, et cela pour moi est une immense différence !

Nul n’a à être jugé selon son action ou inaction, car tous participent à la production et aux échanges, et être pauvre peut être un choix qui n’impacte pas l’envie d’un autre qui vise plus de confort par ses efforts. D’autant plus qu’il peu encaisser le DU du premier pour ce faire…

Non décidément « le jeu » est très sympathique, mais il n’atteint pas le niveau d’œuvre d’art qu’est la monnaie libre. (en tout cas de mon point de vue que je reconnais relatif à moi même)

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Tout à fait, j’utilise le JEU depuis 2013. Le carnet que nous avons bâti s’en inspire. cf « Carnet de transactions en Ğ1 » en bas de cette page. Merci à @Francisco pour ca !

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malheureusement, un souvenir ? (mais cela dépend du type d’effondrement) et ce que l’on aura réussi à construire avec…(1)

à Lodève on commence à fabriquer le B.E.L à la demande.

Il s’agit d’un porte clef solide affichant une valeur faciale B.E.L (où 1 B.E.L = 1June) . Il est fabriqué en bois et gravé à l’aide d’une découpe de précision. Son coût UNL est relativement bas, et notre association locale dispose d’une caisse UNL pour en imprimer collectivement.

Les B.E.L se diffuseront ensuite uniquement par un guichet June → Bel et une sorte de « fond de garantie » est prévue pour proposer Bel → June.

En somme il s’agit d’une monnaie locale complémentaire à la June.

Si effondrements ou crises des systèmes il y a, on aura imprimé des unités monétaires « solides » basée sur (1)l’économie locale solidaire et libre que nous essayons de développer dès aujourd’hui localement avec ğ1 mais franchement j’espère que notre manière de vivre ce Monde changera en douceur.

:neutral_face:

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j’en ai relié un (30 pages) à la taille d’une carte bleu, un jour faudra que je trouve le temps de me caller avec une graphiste pour créer des fichiers sources …

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Les adeptes des SELs toulousains se mettent logiquement à la monnaie libre afin d’eviter l’effondrement chronique de leur moyen d’echange auquel il manque un invariant spatio-temporel.

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C’est pas le sujet de la question (idem pour les réponses qui suivent ce post.

Revenons donc à la question :

Pourquoi cela fonctionnerait-il « bien » !?

Essaie de répondre simplement à ces questions :

  • Il y a combien d’êtres humains qui utilisent le J.E.U. ?
  • Quelle est la masse monétaire du J.E.U. ?
  • Quel mécanisme assure les membres du J.E.U. qu’il n’y a pas de création monétaire illégitime ?

Quand tu auras répondu explicitement et précisément à ces questions ainsi qu’aux modalités de réponses à ces questions, alors tu pourras lancer une monnaie libre sous forme 100% papier.

Il te suffira d’expliciter sur ton propre site web les modalités de mesures et de réponses à ces questions, et nul doute qu’armés d’une grande confiance en la capacité d’une monnaie où l’on peut répondre à ces questions avec un degré de compréhension et de confiance suffisants, alors des hommes seront en mesure de se décider à adopter une monnaie sur ce type de support.

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Ça ne résout pas le problème soulevé par ce post qui est de savoir comment mettre en place une monnaie libre sans support informatisé.

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Personnellement je ne vois pas comment éviter la forme numérique pour une monnaie libre d’ampleur. Le Jeu ne fonctionne que dans un système à confiance rapproché de type tribal ou familial, et pour des échanges modestes. Au delà, ce système revient à toper dans la main avec un inconnu.

Comme dit plus haut (je croyais m’être bien exprimé) c’est un système transitoire qui ne garanti pas que l’échange en Ğ1 sera au final validé en blockchain (seul livre comptable qui fait foi). À utiliser sans garantie et avec modération. Ce qui pour moi en fait potentiellement un chèque en bois, pas une monnaie.

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Tôt ou tard l’effondrement tant redouté surviendra. Si d’ici là aucune alternative viable n’a été pensée pour contourner une rupture d’énergie nous privant du support numérique pour faire « tourner » les crypto-monnaies, nous seront de toute façon contraint d’adopter la seule monnaie restant à notre disposition pour poursuivre nos échanges, LA CONFIANCE, qu’elle soit matérialisée sous forme de pièces de bois ou autre.

Donc, pour tenter de répondre à la question initiale, il me semble judicieux de profiter du sursis offert par un système vacillant que l’on sait obsolète et destructeur pour, dans un premier temps, remodeler sainement nos relations sociales IRL avec ceux qui le souhaitent, prioritairement à échelle locale, par le biais de la mise en place d’une véritable économie parallèle, libre et dynamique, pouvant apporter à terme à chacun les nécessités premières (se loger, se chauffer, se nourrir, se vêtir, se soigner, se déplacer …)

Ensuite, comme déjà dit plus haut, LA CLÉ qui permettra aux échanges interhumains post-effondrement de perdurer en dehors de tout support numérique, en quelque-sorte la « nouvelle monnaie » sur laquelle s’appuieront les humains préalablement impliqués dans l’expérience de l’économie libre, sera la CONFIANCE, matérialisée comme bon leur semblera. Plus tôt nous tisserons des relations de confiance avec le plus grand nombre, plus facilement nous pourrons basculer dans un fonctionnement sans numérique pour nos échanges le moment venu.

Après, on peut toujours rester campé sur l’idée que sans le numérique pour supporter une monnaie le monde s’arrête, sachant que si nous ne sommes pas tous pulvérisés lors d’un effondrement les humains seront forcés de collaborer pour survivre, donc d’échanger, donc de réintroduire une nouvelle monnaie … non numérique !

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Je comprend bien qu’en filigrane de cette conversation se trouve la question de l’effondrement.

Cet effondrement dont nous personne ne mesure exactement les effets, ne permettrait plus de fait, la circulation de biens à grande distance en raison du manque d’énergie. On peut alors imaginer que les échanges ne serait forcément que locaux pour ce qui concerne les biens et services. Mais on peut aussi considérer que le savoir se transmet avec beaucoup moins de moyens énergétiques et matériels que le support matériel. Pollution de la production du papier, de l’encre, poids du transport etc…

Collapse ou pas. la thermodynamique continuera à exister et toutes les lois physiques qui en découlent également. Il serait étrange que nous retournions à l’age des cavernes allumant chacun son feu de bois à émission carbone.

Nous aurons probablement un monde technologique optimisé et espérons humaniste, obligé d’orienter ses échanges matériels sur le local, et utilisant avec plus de parcimonie les énergies renouvelables pour ses échanges immatériels.

La décentralisation qui semble s’amorcer au niveau de tous les projets me laisserait penser que nous aurions tendance à tout produire par nous même en cas de collapse. Ce qui fait que chacun n’injectera dans la communauté que ce qu’il aura lui même produit.

On cessera alors d’alimenter des structures centralisées qui n’ont pour seul intérêt de nous masquer les coûts réels de production pour nous inféoder à leurs services de plus en plus chers et de plus en plus ravageurs pour la planète.

En résumé nous aurons probablement une économie locale, et numérique à la fois.

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La monnaie libre pourrait très facilement être inscrite sur des tablettes d’argile par des scriptes assermentés. :wink:

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Mais qui assermenterait les scribes ?

Les membres de la toile de confiance .

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Sans aller chercher les extrêmes, il faut être conscient que nous sommes dorénavant contraint de décroître, les ressources terrestre n’étant plus suffisantes pour assurer une croissance matérielle permanente à destination de plus 7 milliards d’humains. Sois nous le faisons en douceur, pour cela il faut une prise de conscience préalable, soit nous prendrons le mur de plein fouet et là oui, certains auront l’impression de côtoyer Néandertal.

La technologie a un gros point noir : l’énergie nécessaire à son fonctionnement. Or, si on ne nous a pas menti une fois de plus, aux dernières nouvelles les réserves de pétroles, base de tout ce qui compose notre civilisation aujourd’hui, viendront à manquer dans les décennies qui viennent. Et dix ou vingt ans c’est ultra court pour se retourner. Pour dire les choses simplement, sans pétrole tout s’arrête, même les centrales nucléaire ! Le renouvelable ? Si l’on veut pouvoir alimenter nos nœuds Duniter et accessoirement tous les réseaux de communication grâce au soleil, au vent ou à l’eau, il va falloir se dépêcher d’inventer un matériel durable qui nécessite autre-chose que des ressources rares pour sa fabrication.

Pour conclure et revenir à nos moutons, je pense effectivement qu’en cas de collapse nous nous orienterons inévitablement vers une économie locale, quant au côté numérique de la chose j’ai de sérieux doutes …

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