Tu as raison. Le comportement économique n’est pas toute la vie d’un individu. À chacun qui en est au stade d’être prêt à sacrifier sa vie matérielle, donc, la liberté de continuer comme il est en, d’autant que ce n’est là qu’un pan (celui en monnaie libre) de la vie matérielle (tous ceux qui s’investissent peu dans l’usage de la monnaie libre n’ont du côté de l’euro pas ce problème, car, aussi malsain qu’il soit, il a une invitation plus saine sur ce point particulier: à part quelques cas très extrêmes/marginaux, personne ne reçoit des euros gratuitement sur son compte pendant des mois, non seulement sans n’avoir rien apporté en échange mais en ne les dépensant dans l’économie / c’est à dire en jouant le jeu de l’économie qu’une fois tous les trois ou quatre mois, ou plus rarement encore).
Je crois que tous les philosophes parlant de droit s’accordent sur le fait qu’ils sont toujours couplés à des responsabilités (à un minimum de réciprocité par rapport à ceux qui s’accordent à respecter ce droit qu’est le tien). Chacun a le droit à sa propre vie, et pourtant les lois de la vie sont claire à ce sujet: si tu vas en ne prenant suffisamment longtemps pas à toi la responsabilité de respecter le droit à la vie des autres, tu verras bien ce que la vie aura tendance à te répondre au sujet du « droit immuable » à la tienne. Ceux qui aujourd’hui décident de ne faire majoritairement que prendre dans la monnaie libre (d’être majoritairement passifs) tout en recevant leur part de la création monétaire font exactement ce que l’implémentation par défaut de la monnaie libre, inintentionnellement je pense, jusque là, les avait invité à faire. Et le fait que ce soit fait par (il me semble) une part conséquente des « membres » (au sens logiciel) est une bonne chose: ils ne font là que faire leur juste part pour révéler ce qui est une faille cruciale avant mise à échelle, car cette proposition, il me semble, était malsaine et minait l’investissement de la majorité des personnes introduites à l’univers de la monnaie libre.
Quant au droit à sa part de création monétaire (c’est à dire que la création monétaire soit distribuée et non centralisée, afin qu’elle ne soit pas l’outil du vol et de la prise de pouvoir illégitime d’une infime minorité passive sur la majorité productrice/active/contribuante), il faut bien garder à l’esprit que c’est un droit décrété (car c’est un décret plus sain que la tyrannie du monde financier tel qu’on veut nous l’imposer) et non pas un droit naturel (car la monnaie n’est pas naturelle mais une convention humaine, soit dit en passant bien utile à l’organisation de la vie matérielle au sein de l’humanité, puisque, même si cette organisation demande radicalement a évoluer, nous lui devons à ce stade plus ou moins chacun notre subsistance).
Tu fais mention d’authenticité et c’est important, c’est tout ce dont il est ici question: Est-ce que l’invitation du système tel qu’il était jusqu’ici était authentique? Authentique = Correspond à la réalité. Est-ce que donc cette invitation telle quelle était correspondait à la réalité de la vie qui est que la nature des choses fait que l’on reçoit de la vie proportionnellement à ce que l’on contribue/participe?
La proposition de la monnaie libre est simple: Une Vie = Une part de la Création Monétaire. Maintenant vient le temps de se pencher sur ce qu’est une vie. Ça dit bien, au bon entendement, une VIE, ce qui est différent d’un corps. Car le même corps peut bien prétendre exister aux yeux d’une infinité d’organisations de la vie différentes (donc recevoir une infinité de « DUS » dans des systèmes parallèles), mais l’on ne peut en vivre pleinement qu’une seule, on alors on divise sa vie (libre à chacun, évidemment, de partager sa vie entre plusieurs organisations de la vie, mais il y a une limite finie à cela, car on ne vivra que partiellement chaque organisation). En ce sens il est tout à fait naturel qu’une simple petite brique de manière dynamique suspend la part de création monétaire de chacun temporairement quand, pendant un moment, on suspend le fait de vivre cette organisation de la vie (disons un délai de deux semaines par exemple). Tous les services du système sont 100% fonctionnel et accessibles (y compris la reprise de distribution de ta part de création monétaire), à l’instant-même où l’on réapparait. Personnellement, imaginant être membre, si je n’ai rien fait en junes depuis 18 jours et qu’en me connectant je vois qu’il manque uniquement trois jours de dûs, ça me parait naturel: je n’étais pas « là ». Si pendant deux semaines tu es absent de ta maison, et qu’après trois semaine en revenant tu vois que ta femme a cessé de te préparer une assiette de « ton droit à la nourriture » / « ta part » des repas qu’elle faisait après avoir continué pendant deux semaines de te la préparer, malgré ton absence, tu trouves ça bien naturel de sa part et tu es bien content qu’elle recommence à t’en servir une part à l’instant même où tu ré-apparait à la maison, sans te poser la moindre question. N’est-ce pas là la femme la plus aimante du monde de s’adapter simplement dynamiquement à ton investissement dans votre vie commune, en te laissant toute liberté de vivre le nombre de vies parallèle que tu veux avec d’autres femmes, en était simplement vraie au sujet du fait que tu ne peux prendre dans chacune de ces vies parallèle (ou dans la sienne du moins) qu’une part correspondant à celle que tu lui donne de la tienne? Et n’est-ce pas la meilleure manière de t’inviter librement à t’investir graduellement de plus en plus dans celle que tu choisiras de ces vies qui te propose l’organisation de la vie la plus saine / la plus juste / la plus belle, tout en les ayant toutes essayées?
Comme c’est naturel ça tend aussi à résoudre naturellement tout un tas de problématiques qui sinon peuvent exister, comme ceux des faux comptes, ou des « vrais » comptes créés au nom d’autrui. Car à travers un tout petit mécanisme qui ne nuit en rien à ceux qui vivent cette organisation de la vie et qui parait tout naturel à ceux qui décident de la vivre en partie, le fait de maintenir des faux comptes ou des « vrais » comptes créés au nom d’autrui, là où ça ne demandais que peu d’énergie à ceux qui le faisaient en détournant par là beaucoup d’énergie investie par ceux qui avaient tendance à jouer le jeu et à participer activement, d’un coup devient autrement plus contraignant à maintenir (c’est tout à fait faisable, mais le but est simplement de rendre marginal ce qui selon la proposition passée invitait plus facilement, au lieu de l’intégrer activement, à en venir « malgré soi » à parasiter la communauté). J’écris malgré soi, parce que je crois que personne n’a pour intention première dans la vie de parasiter les autres (ce n’est pas valorisant en soi) et on n’en vient à le faire que quand on y est incité. Le vice / le manquement n’est pas tant dans le fait de parasiter que d’inviter les autres à parasiter trop facilement. Si on laisse intentionnellement un lingot d’or sur une place publique, ce n’est certes pas très bien de la part de celui qui l’emporte de le faire, mais à moins d’avoir l’intention de se faire voler (et par là même de porter la responsabilité de cultiver le vol chez les autres), le manquement / le vice me semble être du côté de celui qui, intentionnellement, a tant invité (« tenté ») d’autres à commettre ce vol. Aussi ce vice/manquement est d’autant plus sérieux si le lingot n’était pas sa propriété personnelle mais appartenait à la communauté.