Salut Yann,
La seule personne que je connaisse qui s’en rapproche est effectivement Fred. Mais à proprement parler, il ne vit pas qu’avec la june, il se passe totalement de compte bancaire. Nuance, mais ça reste un truc de dingue. Quand il m’a raconté son histoire, j’avais écrit ceci :
L’univers des possibles
Puisque j’ai commencé par le registre des émotions, je vais continuer en vous évoquant la rencontre qui m’a le plus ému. C’est l’histoire de la vie de F., que je remercie profondément de m’avoir livrée sans retenue, avec une touchante sincérité. Je me garderai bien de rendre ça public, mais je souhaitais rendre hommage à F. pour son courage et sa pugnacité.
C’est la seule personne que je connaisse qui ait réussi à totalement se passer d’un compte en banque. Dès que l’on y pense, on peut voir une succession de choses qui ne fonctionneraient plus, ou dont il faudrait se passer totalement, beaucoup de choses que l’on estime importantes, pour la plupart d’entre nous. Et bien, ça ne passe pas non plus sur une simple décision, un coup de baguette magique. Il faut effectivement savoir se passer de la plupart des choses qui nous paraissent évidentes, légitimes, voire naturelles. Ça ne rigole pas du tout. C’est chaud. C’est ce que F. a fait. Un cheminement sur 10 ans.
Je ne suis pas en train de recommander de rompre avec votre compte bancaire, ni même de vous dire que ça me taquine l’esprit, je suis bien trop lucide, paresseux ou encore cynique, au choix, pour l’envisager. Mais je suis admiratif que quelqu’un y soit parvenu, et tout autant que quelqu’un en ait eu l’envie.
Tout mon respect, F. J’espère te rencontrer à nouveau dans un proche avenir, que ce soit au croisement de nos itinérances, ou quand tu monteras vers la vallée de la Drôme.
Bom
En plus de l’admiration pour la beauté du geste, je me demande de façon très pragmatique, ce que l’on peut retenir d’une telle expérience. Difficile d’évaluer si la démarche est désirable, déjà pour soi, donc encore plus difficile pour les autres. Difficile de savoir si c’est durable, même si je le crois aisément quand F. rayonne devant moi en partageant ce qu’est devenue sa vie maintenant ; difficile de savoir si c’est accessible à tous, les épreuves pouvant s’annoncer très sévères. Je ne retiens donc qu’une chose vraiment fiable, s’il fallait cocher une case, ce serait celle du …
possible.
une toute petite mais si précieuse coche.
Individuellement on peut toujours partir du postulat que tout est possible. Si ça te taquine fort, je pense que rencontrer Fred serait un riche moment pour toi. Si tu te lances, tu nous raconteras ?
Collectivement, le seul lieu qui semble avoir cheminé dans ce sens que j’ai identifié, c’est « eco si nuestra ». J’ai entendu plusieurs personnes parler de 20%, voire 30% une fois 40% de couverture des besoins en june. Mais, je ne suis pas allé voir et ressentir par moi-même leur aventure, or on met toujours un peu d’emphase quand on veut partager une expérience.
Si tu es bilingue en espagnol je t’emmène les voir si tu veux…
En attendant, couvrir les besoins - et les plaisirs de vivre - nécessite une économie qui les produise et les distribue. Or pour l’instant, créer une économie n’intéresse pas plus que ça grand monde dans les faits, à part éconolibre d’après Yann.
D’autres pensent qu’il suffit d’être nombreux et de pouvoir échanger facilement des junes contre des euros pour que la monnaie libre s’incruste et joue un rôle dans l’économie telle qu’elle est, notre actuelle économie fiat de la monnaie-dette.
Bref, dans un cas comme dans l’autre, la route sera longue, faut pas se leurrer.