Alors que j’écoute l’intéressante présentation de Ğ1billet au RML11 par @1000i100 , mon esprit divague autour de la confiance numismatique.
Imaginons un jeton, une pièce, une médaille qui ait un coût à la fabrication supérieur à sa valeur faciale . Sa niche d’utilisation n’offrirait pas le marché permettant sa revente. L’investissement de l’émetteur de ce jeton se ferait à perte.
J’illustre par un exemple festif et éthylique:
Un festival fait graver des jetons en métal à un prix de 2,50€ pièce avec le logo du festival.
Le festival vend ses jetons à 2€ à sa caisse.
Les festivaliers échangent un jeton contre une bière.
Les jetons reçus au bar retournent à la caisse centrale.
Les jetons non utilisé par un festivalier sont remboursés par le festival en fin de soirée, ou utilisable l’année prochaine.
Le festivalier malintentionné qui essaie de faire des faux jetons a des difficultés pour y arriver à un prix inférieur à celui de la bière entre deux éditions du festival.
Le festival amortie (je ne parle pas de rentabiliser) le coût de ces jetons au fur et mesure qu’ils sont utilisés.
On peut même aller un peu plus loin.
Le festival fait graver plusieurs séries de jetons. Le jeton en métal peut vaut à peine moins que le prix d’une bière seulement s’il est fabriqué en masse. Le festival alterne d’une édition sur l’autre les séries, et propose de convertir les anciens jetons d’une éditions précédentes par ceux de l’édition en cours à la caisse centrale. Si un faussaire en a fait un grand nombre, il devra se confronter à la caisse centrale à même de détecter un gros mouvement de change suspect.
Dans les faits les organisateurs de festivals ne font pas cela pour plusieurs raisons:
les jetons sont trop chers. Ils n’ont pas de vue sur la pérennité des éditions. Ils impriment plutôt des tickets-boissons. Il leur en faudrait beaucoup car ils font les comptes de consommations de bière en comptant après l’événement, à froid, le nombre de tickets-boissons. Il y a une question de confiance dans les équipes aux bars aussi, et la qualité autodestructive du ticket à souche n’est parfois pas inutile. On évite les faussaires de tickets-boissons en imprimant de nouveaux motifs secret d’une édition sur l’autre.
Mais c’était là juste une illustration imaginative. N’allons pas plus loin pour le moment.
Pourquoi j’en parle ici? Parce que l’expérience jeton-pièce me semble tout aussi intéressante que le paperwallet.
Le jeton-pièce fournit de la facilité de circulation monétaire.
Imaginons que quelqu’un vend en Ğ1 des jetons en métal dont il garantit le taux de change en Ğ1. Sa fabrication vaudrait manifestement plus que n’importe quel taux de change qui puissent être imaginé. Cela crée une part de la confiance dans le jeton. Bien sûr que l’identité de l’émetteur du jeton joue le rôle de tiers de confiance si quelqu’un doute du coût de fabrication. On peut aussi rajouter une fausse dimension de confiance en fixant une date de fin de vie de la valeur du jeton. Ça aurait au moins comme intérêt pour l’émetteur de limiter la durée du risque qu’il prend avec sa garantie.
Reste la question de l’investissement à perte (en MNL) pour la fabrication. J’ai quand même pu observer nombre de personnes qui ont déjà fait dans un investissement de leur temps et de leur argent pour favoriser le développement de la monnaie libre bien supérieur à ce qu’ils imaginent en récupérer .
Les bénéfices possible pour « l’émetteur » pourraient être quand même les suivants:
- garder le trésor en Ğ1 qui n’auront pas été changés à la fin de la durée de vie des jetons. (Les sociétés émettrices de tickets restaurant papier font ça très bien)
- valoriser les jetons dans le marché de collectionneurs après destruction d’une partie du stock (mais bon , il ne faut pas se faire d’illusion).
Là il ne faut pas trop réfléchir, se sentir foufou , se lancer, chercher des partenaires non moins foufous, et décider si ce serait des jetons métal DU ou des jetons plastique Ğ1, ou les deux.