Un système monétaire, ça n’est pas « gratuit ». Pour que des nouvelles unités monétaires apparaissent, il y a une activité à réaliser. Pour les monnaies métalliques, il faut extraire le métal et battre monnaie. Pour les monnaies-dettes, il faut imprimer les billets et gérer un bilan comptable. Pour le bitcoin, il faut réaliser un défi mathématique consommateur d’énergie.
Concernant la monnaie libre, il faut des logiciels et des nœuds de calculs pour les faire tourner. Cela demande du temps de développement, des temps de maintenance, des nœuds de calculs, et de l’énergie.
La monnaie libre n’est pas « gratuite ».
Pourtant, cette monnaie libre à une particularité : ceux qui la produisent n’ont pas à payer son coût de production !
En effet, n’importe quel membre reçoit le DU, mais n’a rien à payer pour (mais à dû se faire certifier avant, ce qui n’est pas non plus gratuit !).
Dans toutes les autres monnaies, ceux qui la produisent sont privilégiés, car le coût de production est inférieur au pouvoir d’achat perçu via la production de nouvelle monnaie. La différence, c’est le seigneuriage.
Le seigneuriage est l’avantage financier direct qui découle, pour l’émetteur, de l’émission d’une monnaie.
C’est le profit.
seigneurage = pouvoir d’achat de la nouvelle monnaie - coût de production
C’est à dire qu’on a :
pouvoir d’achat de la nouvelle monnaie = coût de production + seigneurage
Une banque commerciales peut commander des billets de banque à la BCE. Pour cela, elle doit payer la valeur nominale du billets en monnaie centrale. Et pour avoir de la monnaie centrale, pas le choix, les banques commerciales doivent faire un crédit à la BCE, ou lui céder des actifs financiers (qui rapporte).
les intérêts payés sur ces crédits ou les rendements des actifs permettent de payer l’impression des billets, la gestion de ces actifs, les salaires des banquiers centraux… et ce qui reste, c’est le seigneurage (la BCE l’explique sur son site : Qu’est-ce que le seigneuriage ?).
Les banques commerciales profitent aussi d’un seigneuriage. Leurs coût de production, c’est leurs coût de fonctionnement pour gérer leurs crédits et leurs actifs, les distributeurs, la sécurité, les bases de données, les salaires des conseillers… et le seigneuriage, c’est donc les intérêts perçus, moins ces coûts de fonctionnement. les dividendes du secteur bancaire était de plusieurs milliards en 2019.
Pour la monnaie libre donc, les coûts de production sont actuellement portés par quelques-uns (développeurs, mainteneurs de nœuds de calculs…), mais le pouvoir d’achat de la nouvelle monnaie est reçu par tous ! Encore mieux que le seul seigneuriage !
Ça ne me semble pas viable comme système. Il nous faut trouver des solutions
L’une de ces solutions, c’est de financer ces développeurs et ces mainteneurs de nœuds de calculs (edit : et les autres ğcontributeurs). Mais attention, un simple don ne suffit pas. La monnaie ne se mange pas Faire un don, c’est permettre que quelqu’un d’autre soit aidé, pas de l’aider. Pour aider, il faut vendre biens/services contre monnaie La monnaie permettant de se faire aider en retour (en achetant biens/services).
Il faut donc faire des dons de monnaies ET vendre biens/services
A terme on peut aussi imaginer que certains mainteneurs de nœuds de calculs demandent une commission pour accepter de calculer virements et certifications. Pareil, de la monnaie ne suffit pas.
Il faut en être conscient
Pour que personne ne soit privilégiés face à la création monétaire, on a répartie la nouvelle monnaie, mais pas ses coûts ! Il nous faut aussi les répartir, pour que ça soit le seigneuriage qui soit réparti