Nous avons la possibilité de construire une autonomie.
Où en sommes-nous ? on n’a pas vraiment commencé.
Le seul endroit à ma connaissance où une réelle expérience a lieu, c’est eco si nuestra, côté basque espagnol.
? le propos de construire une autonomie n’a rien à voir avec le fait de se marginaliser. Au contraire c’est tisser de nouvelles filières de production et d’échanges.
mais ce n’est pas la monnaie qui propose des ressources, ce sont les gens.
Où en sommes-nous ? très peu de personnes proposent des ressources. Car pour proposer des ressources, il faut les produire. Or pour couvrir les besoins d’un foyer, les ressources du foyer ne suffisent pas, et pour couvrir les besoins d’un bassin de vie, les ressources du bassin lui-même ne suffisent pas non plus. Donc pour couvrir des besoins collectifs, il faut une production collective, et interconnectée.
Où en sommes-nous ? pas commencé.
Tout ton propos sonne étrangement pour moi, car dès le début je diverge. Tu mets des intentions qui n’en sont pas, du moins qui ne sont que des intentions projetées par d’autres, que tu auras lues ou entendues, peut-être un peu des tiennes aussi, mais qui ne sont pas exprimées par Stéphane Laborde ni par Cgeek ou les autres développeurs qui ont réalisé cette performance.
La monnaie libre ne promet rien. Elle est ce qu’elle est, une expérience de création monétaire qui applique la TRM et une expérience fiduciaire qui repose sur la toile des certifications, la toile de confiance.
Ce n’est pas une promesse c’est une capacité de faire. On peut avoir l’outil et le regarder de temps en temps, on peut le prendre dans les mains, faire 2-3 gestes avec, on peut l’utiliser pour ce qu’il est, on peut le manier tellement qu’on fait l’outil à notre main.
Où en sommes-nous ? Nous construisons ? Nous observons ? Nous jouons ? Nous hésitons ? Nous verrons ?
Où en es-tu ? Où en suis-je ? Chacun(e) peut très légitimement se poser la question, non ?
ou parvenir à concevoir le capital monétaire comme un commun pour réussir à couvrir nos besoins collectifs et individuels ?
Heuu non, certain(e)s le pensaient sans doute, certain(e)s le pensent toujours. Mais c’est surtout le signe d’une culture de la monnaie locale. Les personnes qui ont vécu une ou plusieurs monnaies locales ont tendance à reproduire ces schémas. D’autres pensent autrement. Personnellement je pense même que cette démarche est vouée à l’échec, par exemple, pour des raisons d’intention notamment.
Là encore tu mets de l’intention où il n’y en a pas. Personne ne doit faire ceci ou cela avec son compte créateur et ses portefeuilles.
Perso je distingue et je crée un portefeuille par nature d’activité, un pour les courses (les marchés et échanges), un pour ce que je produis, un pour un projet de bouquin en cours, etc … mais c’est seulement pédagogique car je fais des présentations. Ça me permet d’insister sur le rôle de banquier et de créateur monétaire. On peut y voir la possibilité de subvenir directement à ses besoins - de façon très partielle ; on peut y voir la possibilité d’orienter les flux de la création monétaire sur les projets, démarches et gestes, qui comptent à ses yeux, qui ont donc valeur à mes yeux, à hauteur des DUs créés qui j’y consacre.
J’en profite pour diffuser un peu d’une culture d’un capital monétaire en tant que commun… Car j’y vois beaucoup de bonnes dynamiques, … prometteuses ;-).
Là franchement tu exagères. Toute la structure à la fois du développement et de l’infrastructure est conçue pour la décentralisation. Évidemment, il n’y a pas tant de machines qui sont maintenues avecc vigilance, dans la longue durée, évidemment les personnes qui développent sont très peu nombreuses, chaque appli quasiment dépend d’une seule personne, encore aujourd’hui, toute l’infra reposait encore il y a peu de temps dans les mains d’une seule personne. Mais sur le forum duniter tous les développeurs discutent ouvertement de tous les problèmes et encours, on sait qui fait quoi, où est quoi, difficile de faire plus transparent. Le mot « obscur » est malvenu.
Bonne nouvelle, mine de rien, les personnes ressources commencent à prendre plus d’ampleur, et la V2 est également une réponse à beaucoup de ces problèmes de genèse (terminées les horribles piscines par exemple).
Non tout le monde ne compte pas en Ğ1. Perso j’estime tout en DUs. Si le DU avait une intention, ce serait peut-être uniquement celle-là, c’est de nous équiper d’une unité de mesure invariante, pour mesurer quoi ? nos échanges, notre économie. Elle est invariante parce qu’elle est relativiste. Elle a toujours la même valeur relative (à maturité monétaire).
Mais on ne peut pas consigner dans cette unité relativiste, puisque la quantité évolue dans le temps. Pour la compta, on doit donc rester dans un référentiel quantitatif et enregistrer des Ğ1, dont la quantité elle, ne bougera pas (c’est la valeur relative des Ğ1 qui évolue dans le temps).
En fait explorer le référentiel relativiste et pouvoir sauter d’un référentiel à l’autre est un pur cadeau de la TRM, mais on ne le goutera qu’après une longue acquisition culturelle collective. Ça peut se passer en arrière plan. On peut être pressé, mais ça prendra du temps.
rhôôo.
D’abord on n’est pas affranchi ou asservi, on est l’un et l’autre à différents degrés. La question est de quoi veut-on s’affranchir ?
Par exemple une capacité que nous donne cette unité de mesure le DU, c’est de considérer que chacun(e) est seul(e) légitime pour estimer ce qui est valeur, donc définir ses propres échelles de valeurs. L’invariant nous permet de naviguer dans des milliards d’échelles de valeur.
Si l’on compte en euros, donc dès lors que l’on pratique des prix mixtes ou des équivalences quelles qu’elles soient, on reste dans les échelles de valeur de l’économie euro. Donc celles des banquiers, desdits marchés, des Etats et des grands comptes. C’est tout. C’est simple. Le DU donne le moyen de s’affranchir de cette programmation des valeurs, mais on n’est pas obligé de le vouloir.
Le propos n’est pas d’être affranchi mais seulement de chercher à l’être. A pousser le curseur. Ou pas. Chacun(e) fait ce qu’il peut.
Il est tout a fait pertinent de chercher à évacuer l’euro d’une production collective ou individuelle. Ce qui n’empêche pas d’envisager l’emploi d’un outil appartenant à l’économie euro. Évacuer l’euro de l’équation n’est pas évacuer son environnement, donc son économie existante. Encore une fois, c’est pas une histoire de 100%, c’est une histoire de curseur. La limite de la consommation d’énergie (électricité, carburant) demeura longtemps. Mais le faire au maximum est source de créativité. Ça implique de trouver d’autres façons de faire à chaque endroit.
Je ne sais pas où tu as vu ça, perso j’ai vu des prévisions qui affichaient au contraire des exponentielles très douces, dans la longue durée. Et cette aventure est un tout, c’est aussi quelque chose de physique, de technique, directement lié à des ressources … humaines. Avec 8000 créateurs et une économie embryonnaire, l’écosystème peine, il repose sur une succession de petits miracles qui ont des pseudos. Avec un million de personnes la june serait à genoux. Il faut de toutes façons une relative synchro entre les capacités de l’écosystème et un usage possible.
mais non, Laborde a eu une approche d’ingénieur, en tant qu’ingénieur, à la recherche d’un invariant et d’une symétrie spatiale et temporelle vis-à-vis de la création monétaire.
Certaines études pour un revenu universel ont des rapprochements avec la TRM, surtout une, celle du revenu d’existence de Yoland Bresson. Après, ce que dit Stéphane souvent, tout le temps, c’est que oui, au sens d’un revenu attribué à tous sans autre condition que celle d’exister, le DU répond à cette définition de revenu universel. La TRM ajoute que c’est le protocole lui-même et unique de la création monétaire. Détail non négligeable.
Nous sommes formatés à la compétition, notre économie est programmée pour la prédation, donc toutes formes de compétition, par le simple simple fait de devoir rendre plus de monnaie qu’il n’en circule, qu’il n’en existe. Dans ce référentiel de la monnaie-dette elle n’est pas une option.
La monnaie libre permet de nous en affranchir, du simple fait que la création monétaire ne repose plus sur la prédation. On peut donc construire une économie qui s’en affranchit, mais cela ne veut pas dire qu’on va le faire.
Il est tout à fait possible de recréer une économie très compétitive et individualiste, ou encore centralisée, avec une monnaie libre, il suffit de reproduire les schémas familiers, donc rassurants, on sait que ça marche, c’est plus simple. Une économie plus solidaire, différente, est possible, mais il faut la créer de toutes pièces.
Nous sommes tous, et toutes évidemment, des pionniers, 8.000 découvreurs défricheurs chercheurs, les 100.000 suivants seront encore des pionniers. C’est à nous de nous y coller, non ?
Je te rejoins à fond sur ta conclusion.
