Salut Mildred,
il me semble que ta question dépasse le cadre monétaire ou de la toile de confiance :
La vraie question qui se cache derrière est : l’humain est-il bon ou mauvais ? Peut-on se faire confiance ? L’autogestion populaire est-elle possible ou au contraire un état, des dirigeants et une administration sont-ils indispensables ? A-t-on plus confiance en ces derniers qu’en ses proches ? Enfin, l’horizontalité est-elle une chimère et la verticalité la seule réalité possible ?
Le logiciel Libre a montré qu’un système horizontal ne reposant que sur 4 libertés fondamentales était non seulement viable, mais même capable de faire mieux que des multinationales richissimes cooptées par des états. Je pense qu’il en ira de même pour la monnaie libre, qui comme le logiciel, suivra son chemin hors des sentiers battus. Elle n’a rien à gagner, rien à perdre, elle ne joue pas à la roulette russe sur les marchés financiers et ne dépend de personne d’autre que ses utilisateurs, c’est précisément ce qui fait sa force : ce n’est qu’une idée en cours d’expérimentation, une chimère qui se concrétise à son rythme. Elle a tout son temps, elle. Et même si elle devait mourir, elle ne mourrait pas vraiment, car on ne peut pas tuer pas une idée.
La monnaie libre est intéressante notamment car elle n’est sous le contrôle d’aucune autorité. Si on la confie à un quelconque pouvoir (local ou national), elle ne sera par définition plus libre, puisque sous contrôle du dit pouvoir… Entre une Toile de Confiance imparfaite - à notre image - et un pouvoir dont on sait parfaitement qu’il est fait pour que ceux qui l’ont en abusent, je nous choisis sans hésiter. Pour le meilleur et pour le pire.
Mais ça relève de la foi, je le reconnais, et je comprends aisément qu’on puisse faire le choix inverse