Cette discussion regroupe au moins deux questions principales :
A) Comment se passe l’équivalence ou l’échange entre deux ou plusieurs monnaies libres ?
B) Comment se passe l’accroche entre les toiles de confiance ?
Peut-être qu’on peut étiqueter nos messages avec A et/ou B selon de quoi on parle, pour avoir un suivi clair ?
Comme le A me passe un peu par dessus la tête pour le moment, je vais explorer B
Je ne pense pas qu’on doive s’inspirer d’une structure hiérarchique @vben, pour la simple raison que la nature ne fonctionne pas comme ça ! Mais ça dépend comment on le voit.
Par exemple, avec notre modèle de l’arbre, il y a effectivement une sorte de hiérarchie dans le sens où une branche ne peut partir que d’une autre branche, elle même partant d’une autre, ou du tronc. Il y a donc une forme de « validation » de la part de l’entité-arbre que toute branche fait partie de lui par le simple fait qu’une branche ne peut pas naître spontanément hors de l’arbre (ce serait drôle, tiens !).
Avec notre modèle de la naissance spontanée à l’image de nœuds mycélaires, il s’agit plutôt d’une hiérarchie horizontale, parallèle, où les différents nœuds s’associent les uns aux autres pour créer le réseau global. C’est donc les nœuds « du bas » qui décident avec qui s’associer pour créer un réseau un peu plus grand à chaque fois.
En ce moment, la June se base sur le modèle de l’arbre, et c’est un peu ce que tu proposes : il faut se raccrocher à une entité « supérieure » déjà membre de la toile pour être validé.
Ce que je vois est davantage comme le modèle du réseau mycélaire, où des toiles de confiance équivalentes se rejoignent, se connectent plutôt, selon une entente qui serait bénéfique aux deux et à leur environnement.
Ce qui fait le lien avec la question fondamentale de :
Comment faire confiance à un réseau parallèle ?
En termes de confiance, je crois que la maxime « les amis de mes amis sont mes amis » peut aider.
On la transforme un peu : si quelqu’un a toute ma confiance, alors j’ai aussi confiance en celui ou celle qui a toute la sienne.
Alors, une toile de confiance spécifique aurait certainement des membres qui sont particulièrement dignes de confiance, par leur action, leur implication, leur humanité particulièrement profonde. Des aînés, des sages, des amis.
Ces membres là pourraient alors se faire ambassadeurs, et rencontrer leurs équivalents provenant des autres toiles. Peut-être même, et c’est presque certain, que les membres d’une toile connaissent déjà d’autres humains de confiance ailleurs !
Apparté : on parle de toiles de confiance locales, mais on peut aussi imaginer qu’une toile ne soit pas limitée à la pure géographie : un « ami du village » peut résider à quelques centaines de kilomètres mais être intégré à la toile de confiance du village. Il ne créerait pas la monnaie du village, mais serait certainement connecté à la toile du village d’une façon qui lui permette de participer à certains types d’échanges.
Suite à un rituel défini préalablement qui définirait les critères de l’accord reliant deux toiles, une entente serait scellée collectivement. Il serait probablement souhaitable que ce soit très humain, très vivant, très vrai. Par exemple, réaliser un festival sur plusieurs jours, dans l’un et/ou l’autre des villages, faisant que ses membres se rencontrent, jouent et échangent.
Il est évident qu’associé à cette pratique de pluralité de toiles monétaires est le principe fondamental de la gouvernance collective, qui est un tout autre sujet mais qui est intrinsèquement lié à la justesse et la pérennité du système. Tous les rouages des ententes ainsi établies seraient alors soumis aux choix et exploration collectifs de leurs enjeux.