Les réserves obligatoires, c’est le pourcentage de monnaie centrale que doit posséder une banque commerciale par rapport aux dépôts de ses clients. Ce taux de réserves obligatoires est aujourd’hui, dans la zone Euro, de 1%.
Ce système de réserves fractionnaires N’EST PAS CE QUI LIMITE LE PLUS LA CREATION MONETAIRE.
Qu’on se le dise
Aujourd’hui, dans la zone Euro, ce qui limite les banques commerciales, c’est surtout le ratio McDonough : les risques des crédits par rapport aux capitaux propres doivent pas dépasser 8%.
En gros, chaque banque commerciale à comme un compte bancaire chez elle même, sur lequel s’accumule les intérêts et autres frais, et c’est surtout le montant de ce compte qui limite les crédits, et donc l’augmentation de la masse monétaire
À noter tout de même que, comme on en a discuté en privé, le ratio de McDonough est aussi une forme de réserve fractionnaire : on doit avoir dans les coffres une fraction de ce qu’on crée. Sachant qu’on ne considère que le risque sur ce qu’on crée, pas le montant de ce qu’on crée.
Ainsi, on peut créditer des milliards à foison à un état noté AAA puisque le risque estimé sur ce genre de crédit est de 0%. Les banques commerciales ont donc un chèque en blanc pour faire des crédits à ceux qui sont jugés les plus solvables par les agences de notation. Pour un crédit à la France notée actuellement AA, on prend en compte seulement 20% du crédit en question.
On est donc à beaucoup moins que 8% quand on met en face les montants réellement crédités et non pondérés par le risque. On tombe facilement à 2-3%. Du coup, cela peut se révéler bien limitatif en fonction des degrés de risques pris. On pourrait très bien imaginer une banque qui décide de ne faire crédit qu’à des entités AAA et donc de n’avoir absolument aucune limitation du côté du ratio de McDonough - elle serait alors limitée uniquement par ses réserves obligatoires à la BCE, même s’il s’agit en fait de deux choses différentes mais liées entre-elles : le montant de la réserve obligatoire vs. le montant des dépôts d’une part, et les fonds propres vs. les crédits d’autre part.
Et cela met aussi en lumière l’extraordinaire pouvoir des agences de notation qui peuvent étouffer financièrement une nation en faisant fuir les investisseurs en quelques coups de crayon. Au-delà de tout le blabla politique qu’on peut nous servir, les états sont donc totalement soumis aux conditions des agences de notation qui ne voient d’un bon œil que les politiques d’austérité.