Evidemment le titre de ce sujet peut prêter à sourire et sûrement à faire rire.
D’habitude je ne parle pas de ce qui n’existe pas, je suis dans le concret, dans l’instant présent et l’expérimentation, d’ailleurs je dis souvent au gens, arrête de te projeter bêtement, on y est pas
Ce qui m’amène à publier ce sujet c’est 2 articles sur le web et l’histoire de l’exploitation des pigeons voyageurs par l’Humain depuis 2 millénaires et dans les grandes civilisations :
Et enfin ce qui fait déclic dans ma tête c’est la question qu’on me pose souvent dans les apéros Monnaie Libre : « C’est bien joli la June mais un jour, si y’a pas d’électricité, pas d’internet, c’est un peu la lose non ? »
Ce dont je réponds : « Tu sais si on a plus tout ça, il restera la CONFIANCE que nous avons construite ensemble par le biais de la Toile de confiance, et je suis convaincu que cela pourra suffire à trouver d’autres solutions, nous aurons à faire preuve de résilience en utilisant un nouveau support pour maintenir un outil d’échanges… »
Du coup en me marrant dans mon coin je me mets à penser que les pigeons voyageurs pourront peut-être embarquer avec eux, des bouts de papiers pour les transactions, les certifications et autres informations à des milliers de points de réceptions et de traitements de ces données.
Oui oui c’est couillon comme idée, je me projette dans un futur que j’imagine sans pétrole ni central nucléaire et où le pigeon voyageur serait une solution autre qu’une blockchain pour être un support d’une monnaie libre.
Salut @Galuel Honnêtement je ne saurai pas te dire combien de temps tout cela prendrai mais j’imagine que cela prendrai énormément de temps, ce qui est sûr c’est qu’on aura clairement pas les même performances qu’avec l’internet. Est-ce que cette vieille pratique pourrait être un support pour une monnaie libre ? Pour ce que cela implique en terme de voyages je l’ignore justement, mais je suis content que tu aies répondu et que tu me dises déjà que théoriquement ça peut éventuellement le faire.
Y-at-il des developpeurs spécialisés dans la Pigeologie Monétaire dans la salle ?
La réponse c’est que pour faire la même chose, avec les aller-retours de vérifications en sus (contrôle de paquets…), il faudrait à minima des mois voire des années pour 1 seul bloc…
Par contre une monnaie libre limitée localement, et centralisée, pourrait se monter avec essentiellement du papier, des temps limités, et permettrait grosso merdo de valider 1 bloc par jour. Les dérives du pouvoir centralisé (« démocratique » ou pas) seraient par contre un épée de Damoclès vite létale…
On a eu la même question lors de notre apéro-monaie-libre d’Annecy. J’ai simplement répondu qu’en cas de panne électrique, il ne resterait plus beaucoup d’euros non plus, que toutes les réserves en banque auraient disparues, et qu’on serait bien embêtés de toutes façons…
Et les petits chinois dans la cave qui calculent des blocs et des signatures numériques pour les inscrire sur les bouts de papier recyclé bio sans gluten et les attacher aux pattes des pigeons ? Le test de bande passante de l’IPoAC a été fait avec des mémoires Flash, pas du papier.
Si on fixe la charge maximum à 100g par pigeon et qu’on utilise du papier 70g/m2, on peut charger 1,42m2 par pigeon. En codant les données sur les deux faces avec trois couleurs, par case de 1,5×1,5mm, on a environ 600×3×2 = 3600 bits par pigeon, soit 450 octets.
Un bloc vide actuel pèse un peu plus de 1500 octets. En binarisant on peut descendre jusqu’à environ 550. J’en conclus qu’on ne peut faire une cryptomonnaie pigeonnière sans électricité qu’en maltraitant les animaux avec des charges de papier très élevées ou en envoyant plusieurs volatiles par bloc.
Edit: Ah si on utilise du papier journal 42g/m2 on double presque la quantité de données, donc on peut envoyer un bloc vide. Mais pas grand chose de plus.
L’avantage étant que quand on relocalise, la centralisation pose de moins en moins de problèmes. On pourrait s’en sortir à moindre frais avec plein de petites monnaies libres locales pour peu que leur gestion soit suffisamment transparente. Mais pour ça, il faut avoir des « monnaie-libristes » en nombre suffisant localement…
Un sémaphore, bonne idée. Mais la mémoire partagée, c’est pas un peu de la télépathie ?
Avec les progrès de la mécanique et de l’optique, on peut imaginer arriver à 256 états soit un octet par sémaphore, pour simplifier les calculs. Avec un débit de 1o/s pour un bloc vide de 550o comme plus haut, on arrive à presque 10 minutes. C’est plus rapide qu’avec un pigeon mais on peut gérer une seule communication à la fois. Le sémaphore est donc moins performant que l’oiseau.
L’électricité on pourrait se débrouiller en la produisant localement, le risque semble pas trop élevé (d’en avoir un peu, car d’en avoir une quantité normale, y a qu’à avoir le Venezuela où le réseau électrique est une cible pour déstabiliser le pays, le risque est élevé de côté là).
Par contre internet, et les échanges monétaires, en cas de conflit ce sera une des premières cibles. En Syrie, avant que l’occident ne la déstabilise activement, en 2010, on ne pouvait pas télécharger des logiciels libres suite à l’embargo US via google code ou sourceforge. Juste après le déclenchement du conflit, il me semble bien que MasterCard à coupé des services, avec l’embargo US la liste des services inaccessibles s’est agrandie (blocage des Moocs (formation en ligne) pour les syriens hébergés aux USA, etc.
Les répartiteurs du réseau et les satellites de communication seraient de bonnes cibles pour flinguer un pays.
Tout ça pour dire qu’en cas de conflits, on devrait avoir un peu d’électricité (avec par exemple des skavenjibox et plein de recup), mais pas d’internet ni moyens de paiements électroniques centralisés. Du coup, je verrai bien des pigeons voyageurs avec des cartes SD aux pattes entre nœuds locaux. Soit une transmission de donnée importante par pigeon (quelques centaines de Go (ex. 5 ou 6 cartes SD de 32Go) mais une rapidité de transmission très faible.
Les supports de stockage informatiques de masse actuels (cartes SD, HDD, SSD, disquettes) ont une durée de vie très courte si ils sont fréquemment écrits (ou transportés par pigeon), or les utiliser pour la communication nécessite d’y écrire souvent. On tomberait vite en panne de cartes SD, et ce genre de matériel nécessite une industrie très spécialisée avec beaucoup de machines non libres, de l’électricité et surtout des matériaux miniers venant principalement d’Afrique. On pourrait vivre quelques années comme ça mais si c’est trop le chaos et qu’on ne peut communiquer sur de grandes distances l’arrêt de cette industrie mondialisée entraînera l’arrêt de l’informatique actuelle dès l’épuisement des stocks locaux.
J’en pense que pour la Syrie, ya un petit groupe de techniciens qui a réussi a rétablir internet (voir Telecomix) par routage avec les voisins… C’est extrêmement résilient internet, bien plus que vous ne le laissez supposer ici.
À condition de se router soi-même, non ? Tout le matériel à partir de la box jusqu’à dehors est appartient ou est contrôlé par les opérateurs et les fabricants, et avec la fibre ça ne doit pas s’arranger.
@inso c’est vrai, autant par exemple en LoRaWan on arriverait à faire quelque chose pour la monnaie libre, sur un réseau de communication décentralisé. Il faudrait alors peut-être des techniques locales de brouillage d’ondes pour faire tomber les échanges, en cas de conflits, ce serait peut-être plus difficile à mettre en place sur la durée que d’exploser quelques satellites et points stratégiques qui feraient tomber internet.