Qu'est qu'un prix libre pour vous?

C’est bien comme ça que je vois les choses.
Ce qu’on nomme " péjorativement" le marchandage est en fait une discussion autour de la valeur des choses.
L’affaire se conclue si le vendeur et l’acheteur sont contents ! Sinon, tant pis…
Et je suis d’accord que c’est tout à fait un apprentissage, comme si on s’installait à l’étranger, en effet. Je trouve cette image pertinente.
Au début on est un peu perdus et parfois on ne vend pas assez cher en l’ignorant mais l’expérience rectifie progressivement.
On peut y retrouver les comportements de dans la « vraie vie » radinerie, mesquinerie mais aussi générosité et ouverture.
En discutant…
Créer du lien grace à la consommation, en voilà un nouveau et intéressant paradigme !

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La situation dont @Tchois nous parle, se rapproche de: «prix: à discuter».

Au contraire, apparemment il y a débat…

:point_right: Telegram: Contact @monnaielibrejune

Regarde le nombre de membres qui ne renouvellent pas leur certification pas après 2 ans passés dans la monnaie libre.
Tu en tires quelle(s) conclusion(s) ?

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Sur le terrain il n’y a pas de débat mais des echanges économiques et des prix pratiqués.
Les blablas sur les réseaux ne sont pas du tout de la réalité de terrain mais plutôt des postures et possibles impostures.

Concernant les personnes qui ne renouvellent pas leur adhésion, c’est qu’elles ne sont pas déterminées à changer de monnaie.
Il y a plusieurs raisons cumulatives à ce que des personnes ne soient pas déterminées à changer de monnaie:
Ne pas avoir compris, ne pas avoir été informé sérieusement, ne pas chercher à rencontrer, ne pas vouloir faire d’effort d’ initier et préférer attendre que les autres s’en occupe etc.

Pourtant sur le terrain, savoir comment fixer un prix ou attribuer une valeur à un produit ou service sur ğChange et/ou dans un ğMarché est une question très fréquente : certains confondant la fixation d’un prix avec celui d’un taux de change.

Tu serais un peu plus sur le terrain, tu le saurais.

Avant de mal interpréter tes propos, en parlant de « possibles impostures » tu veux dire quoi plus précisément ?

Toi aussi tu participes très activement à ces blablabla…
Serais-tu le seul à pouvoir t’exprimer, telle une unique vérité absolue sans aucune contradiction ?

Ça c’est de l’analyse profonde ou ton ressenti de terrain ?
Si c’est une profonde analyse elle n’est pas objective.
Si c’est ton ressenti de terrain, tu es un être vivant au dessus de tous : toi même ayant donc réussi à vivre uniquement en Monnaie Libre et sans aucune dépense en MNL-€ ? Nous en doutons sérieusement.

Revenons sur la liberté 2 de la TRM : Il est noté dans ta présentation : « cette utilisation doit être conforme à la non-nuisance réciproque, clause Lockéenne »

Pourrais-tu être plus explicatif sur ce point…
Considérant cette clause, pourrais-tu expliquer comment l’appliquer au prix libre en Ğ1.

Petite références :

On a souvent justifié l’allocation universelle comme contrepartie à la propriété privée de la terre. Le philosophe anglais John Locke justifiait en effet l’appropriation de biens communs (comme la terre) et donc le droit de propriété en déclarant, entre autres, que seul un propriétaire privé aurait intérêt à la mettre en valeur, puisque selon Locke, le droit de propriété s’applique uniquement au produit de son travail. Cependant, privatiser une terre implique d’exclure les autres êtres humains de l’accès aux ressources naturelles, si bien que, selon la « clause lockéenne », la justice commande d’indemniser les gens pour la perte de leur droit à se livrer à des activités telles que la chasse, la pêche, la cueillette ou encore l’extraction des ressources naturelles minérales.

La Justice = l’ordre et la morale. On en revient à l’autre débat en parallèle :
:point_right: Notions de morale dans la monnaie, prospective et réflexions concrètes

En effet, la « clause lockéenne » exige que, lorsque quelqu’un s’approprie un objet, il doit en rester, selon la formule de Locke, « suffisamment et en qualité aussi bonne en commun pour les autres »22. Par exemple, quelqu’un n’a pas le droit de s’approprier l’unique source d’eau dans un désert. Pour contourner ce problème, Robert Nozick affirme ainsi que, dans un tel cas, l’appropriation originelle d’un bien commun ne peut se faire qu’à condition de compenser les autres utilisateurs « de telle sorte que leur situation ne se détériore pas par elle-même »23.

Là aussi il y a une forme de morale quant à la fixation d’un prix en Monnaie Libre.

Certes, Il n’y a aucune instance judiciaire (ni aucune instance de Justice Sociale) dans la Monnaie Libre qui permette de constater si un prix fixer en Ğ1 est conforme à la clause Lockéenne ou pas.

Et quand bien même, quelles en seraient les sanctions applicables par la communauté ?

* Petites références :

:point_right: Clause lockéenne — Wikipédia
:point_right: Libéralisme et justice sociale: la clause lockéenne des droits de propriété - Persée
:point_right: La « clause de Locke » au service de « l'égaliberté » | Cairn.info

Je teste une nouvelle formulation sur une nouvelle offre pour laquelle je n’ai pas trop de repère : Prix libre, a partir de 50 junes.
(Un peu comme pour les enchères avec prix de réserve, sauf que là c"est visible.)

Il me semble qu’il serait plus simple d’écrire : « à partir de 50 Ğ1 », car, la clause du prix libre est une liberté de l’acheteur à laquelle le vendeur met une limite contradictoire.

Pour moi c’est pareil. Dans ta formulation c’est sous entendu, non?
Et ce n’est pas du tout contradictoire, cela précise un peu les choses pour l’acheteur.

Mon expérience concrète en tant que vendeur(surtout) et acheteur sur 20 ou 25 g-marchés c’est que l’affichette prix libre, embarrasse bien plus qu’elle ne met à l’aise. Mettre une limite minimum me semble un compromis rassurant pour tout le monde.

« A partir de 50 junes » te semble plus simple, mais cette formulation existe déja sur certains stands de marché en euros et elle ne veut pas forcément dire « prix libres », mais elle indique le prix le plus bas des articles présents sur un stand.

Je ne sais pas quel produit ou service tu proposes (mais là n’est pas la question). Pour ma part, je m’efforce de ne pas parler de prix en monnaie libre, mais de PAF = Participation Aux Frais. Partant de là, tu peux éventuellement expérimenter :

P.A.F. minium = 50 ğ1 et plus si vous désirez :wink:
----------------------------------(surtout si vous pouvez :+1: )

Cela ne concerne qu’une petite partie des échanges à mon avis. Par exemple j’ai fait fabriquer des badges sur lesquels je n’avais pas d’autres intentions que de rembourser mes frais. Pour le reste il s’agit bien de prix (pourquoi ne pas appeler un chat un chat), si je fabrique des produits artisanaux de qualité et originaux, je ne demande pas une participation au frais, ce serait hypocrite de dire ça, je discute d’un prix avec l’acheteur en fonction de critères variables (et de ses moyens) qui fait que ces prix peuvent varier du simple au double, et sachant que le profit n’est pas non plus le but premier…

Je ne savais pas ce que tu échangeais contre des Ğ1. J’ai proposer un truc, à toi de l’adapter selon ta situation et ton environnement.

Tu peux aussi utiliser le prix mixte :

  1. Une partie en € pour couvrir exclusivement tes frais de production/fabrication : tu ne fais aucun bénéfice ni aucune marge sur cette partie là de ton prix. c’est le prix brut.
  2. Une autre partie en Ğ1 pour ton temps de travail etc. c’est là où tu fixes la plus-value (non-imposable) de tes produits en vente libre et/ou à prix libre.

Tu te méprends, je ne demandais pas de conseil, j’expérimente sur la vente en junes depuis seulement un an (contre plus de 30 en euros) et je suggérais juste une autre façon de formuler un prix , à la fois libre vers le haut mais en donnant une idée de la valeur minimale que cet objet (ou service) a pour soi.

C’est purement épidermique mais je n’apprécie pas les prix mixtes, je trouve ça incohérent (genre injonction paradoxale, ou appel à deux valeurs opposées), même si je comprends bien la raison qui y mène, je trouve que c’est un mauvais compromis et donc voué à l’échec. En tous cas, je n’ai vendu qu’en junes jusqu’ici.

Ben fais comme tu le ressens : t’es aussi libre…

Salut à tous,
Je reviens sur ce fil passionnant et amusant. Amusant car il est beaucoup question de sémantique, or mine de rien la définition de « libre » fait l’objet de débats philosophiques et politiques depuis au moins 2.500 ans, sans jamais remporter le moindre consensus ; et pour cause, « être libre » est avant tout une émotion : dans un contexte strictement identique, l’un se « sentira libre », l’autre pas.
Je dois avouer que je ne trouve pas ce terme très approprié de ce fait, même s’il est naturellement rempli des meilleures intentions du monde ; la longueur de ce fil en est une démonstration.

Je ne suis pas fan non plus des variantes qui convoquent la conscience, car on peut toujours se demander… conscience de quoi ? Le vendeur s’attend-il à ce que tout le monde ait la même conscience que lui, conscience de sa situation ? Mais le vendeur a-t-il conscience de la situation de l’acheteur ? Ont-ils tous deux conscience de toutes les lignes de force d’une économie ? Et si je « me trompe », c’est que je n’ai pas de conscience ? Ça flirte un peu trop avec la moraline, à mon goût. Disons que je trouve ça risqué, car on s’éloigne du plaisir de la rencontre et de l’échange.

Passionnant, parce qu’il touche pour moi un des vifs du sujet. Estimer les valeurs !
Comme je le formulais dans les fils sur le revenu universel et sur la formation des « conférenciers », estimer ce qui est valeur et la façon de le faire, est un des grands pouvoirs principaux que la monnaie libre nous apporte, mais il nécessite un saut périlleux culturel - changer de référentiel - pour lequel nous avons tous besoin d’apprentissage et d’aide, je crois. Nous tâtonnons et pour l’instant nous vivons surtout des biais de genèse. J’aime bien l’approche de @did parce qu’il expérimente différentes choses.

Je suis intrigué de ne pas avoir lu une seule fois, un terme qui me paraît pourtant essentiel. Il invite - automatiquement - à toutes les belles dynamiques qui sont écrites dans ce fil, et il a le mérite d’être nouveau sur le marché, donc de ne chagriner aucune idéologie, à tord ou à raison.

Grâce à vous, prochain Ğmarché, je vais produire quelque chose qui se mange. Je serai ainsi quasi sûr de vendre facilement, et parce que chacun peut donner une valeur intuitive et symbolique de ce qui se mange. Je vais faire l’effort de calculer un prix, qui sera pour moi un chiffre de référence, car je pense nécessaire de m’entraîner, de ne pas laisser une page blanche au pauvre acheteur qui « débarque ».

J’afficherai sur place : Prix relatif.

Mon chiffre de référence aura de plus bien sûr l’immense mérite d’être exprimé dans notre unité de mesure universelle et relativiste, en DU, bien entendu. Je vais réfléchir à des « majorations » et des « minorations » relativement simples à comprendre et à pratiquer en live, ainsi qu’à des moyens pour impliquer l’acheteur dans cette estimation relativiste.

Je reviendrai vers vous pour vous raconter ce que ça a donné.


PS : je ne sais pas trop quand, parce qu’on (notre petit groupe moteur local) doit aussi programmer le prochain Ğmarché de la vallée :wink:

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