Un truc qui me chiffonne, yyy.
Dire que les prix élevés dans un premier temps attirent les producteurs avant que la concurrence ne fasse baisser les prix, n’est-ce pas penser à nouveau avec les faux fondements de la fausse science économique ? Je m’explique.
La fausse science pose en effet un cadre dans lequel les merveilleux marchés finissent par s’équilibrer et les merveilleux prix avec, ce qui assure son merveilleux fonctionnement (sic !).
Cela suppose une concurrence pure et parfaite entre des acteurs (producteurs et consommateurs) suffisamment nombreux et qui ne collusionnent pas (re-sic !)… Des marchés d’acteurs tels sont dits atomisés. C’est donc le présupposé de cette merveilleuse science.
Or, que nous apprends le monde réel.
Il existe sûrement des marchés où une saine concurrence permet d’observer ce fantasme théorique. Personnellement, je n’en ai pas à citer, mais admettons.
Ce que l’on observe majoritairement, ce sont des marchés oligopolistiques (peu de producteurs) et qui s’entendent entre eux sur le dos du peuple, au profit de 1% de possédants, à vue de nez (collusion, donc)… Donc des marchés de production pas du tout atomisés, face à des consommateurs totalement atomisés, eux, isolés et impuissants face à ces monstres.
Et là, la liste est longue:
- marché de l’accès à la monnaie (évidemment);
- marché des terrains à bâtir et cultiver;
- marché des matières premières;
- marché de production et d’accès à l’énergie;
- marché de production et d’accès aux moyens de communication ;
- etc…
Tous ces marchés auxquels personne n’échappe pour vivre sont oligopolistiques et régulièrement (mais trop faiblement et pas assez souvent) dénoncés et condamnés pour des abus (concurrence déloyale ou abus de position dominante, majoritairement) … Raison de nos soucis.
Bien sûr, de temps en temps, ils laissent exister des petits acteurs sur une niche née d’une bonne idée (ça se verrait trop sinon et ça rassure son monde sur les possibilités d’entreprendre et de réussir dans ce bel environnement libéral)…
En général, il grossit un peu et un des gros oligopoleur le rachète… Si on a à faire à un puriste, un indépendant forcené, il continue seul, a des emmerdes, ne grossit plus, disparait ou s’avilise avant de se vendre aussi quand le puriste se lasse ou passe la main à moins inspiré ou clairement corrompu.Telle est notre économie.
S’ajoute à cela que ces marchés primordiaux bien réels sont… le terrain de jeu de notre chère sphère financière (en valeur, plusieurs fois multiple de la sphère réelle, sic ! sic ! sic !) pour leur spéculation… Raison ultra-majoritaire pour expliquer l’inflation. Qui n’est donc sûrement pas le résultat d’un jeu concurrentiel lié au jeu de l’offre et de la demande, mais bien celui d’une spéculation sur les tenants de l’offre et des marchés primordiaux.
Ex.: le pain n’augmente pas par le jeu de l’offre et de la demande, mais par la pression sur le producteur de la hausse de ses coûts… Le blé est ainsi acheté et vendu des dizaines de fois sans bouger avant d’arriver au boulanger.
Il en va ainsi de tous les biens de consommations que nous trouvons tous trop et de plus en plus cher… Puisque l’argent pour sauver les banques, par exemple, va prioritairement à la spéculation et à la sphère financière, plutôt qu’à l’investissement dans le monde réel, moins rentable à court terme et plus soumis à contraintes diverses et variées, du point de vue des banquiers d’affaire.
Utiliser ses fausses règles du jeu théoriques, dont personne n’a pu observer la dimension réelle (et qui se plantent tout le temps dans leurs anticipations)
… Dans un contexte alternatif de création d’un nouvel outil alternatif pour échanger, dans lequel on n’est pas près de voir une multitude de producteurs, et donc des marchés atomisés où s’appliquerait les règles de la concurrence pure et parfaite dont vous utilisez pourtant les notions pour penser
… Vous fait peut-être construire des prévisions dont je ne sais pas quoi dire même quand elles paraissent séduisantes et optimistes, mais qui ne me rassurent pas sur l’avenir de la June… Tant elles me semblent utiliser de faux raisonnements (qui sont notre culture commune, c’est sûr, donc on s’y accroche !).
Peut-être qu’associer à ce nouveau moyen d’échange alternatif une philosophie par consentement alternative (même si elle prend, provisoirement ou pas, appui sur un élément pénible du réel dans lequel nous sommes empêtrés, une MNL… à la réalité floue, en plus) n’est pas une solution à écarter trop négligemment au prétexte d’arguments et de raisonnements eux clairement hérités d’une fausse science, dont on est pour le coup sûr de la dimension merdique.
C’est peut-être trop spiritualisant, mais je suis convaincu que tout producteur qui a le bon goût de vendre une partie de sa production en June (pas plus de 10-20%, calme-toi, tu vois bien qu’on a encore tous les pieds englués dans la MNL !) le fait dans une dimension de croyance (une forme d’amour) pour la June (et son esprit) plus forte que pour des raisonnements économiques pour lesquels nous n’avons tous que des faux cadres et des faux outils.
Bon sang, c’est dur de sortir de la boîte, de penser en dehors, mais au moins on est plusieurs… Et le nombre augmente… Mais il s’agirait d’être d’accord sur des fondations, plutôt que d’attendre la vérité du sacro-saint marché et de sa frangine concurrence.
Il faut donc une dimension de croyance et d’amour à tout cela, je pense. C’est peut-être en consentant ensemble plutôt qu’en invoquant le sacro-saint marché et des croyances en ses lois écrites dans la fausse science (une espèce de déresponsabilisation explicable par la peur, peut-être ?) qu’on doit le faire, peut-être, selon moi.
Croire en la June vaut les croyances en le sacro-saint marché et la science qui nous en a inoculé le fantasme. Il ne s’agit jamais dans la vie que de remplacer des croyances par d’autres. Les évolutions historiques majeures n’ont souvent que cela en toile de fond. Avec en devanture un outil scientifique ou technologique solide, que nous avons, pour générer ce nouveau paradigme de convictions.
Vive les échanges, mais à bas le marché et la concurrence, en somme… Et tous ne valent que par les convictions et les valeurs des humains qui les animent.