Pour une monnaie libre sans support technologique

D’où la pertinence des tablettes d’argile.

2 « J'aime »

Merci pour cette discussion qui me semble tout à fait pertinente.
Elle permet aussi de voir ce qui a été fait dans l’histoire et comme on interprète l’histoire.

Quand je lis la TRM et que je discute avec Galuel, il est focalisé sur une seule version de l’histoire de la monnaie, c’est la version monnaie « jeton-valeur ». Donc tout ce qui fonctionne autrement n’est pas dans son livre et ses conférences et du coup n’est pas très connu des adaptes de la monnaie-libre.

Alors qu’en fait, au moins la moitié de l’histoire de la monnaie (au sens large) s’est passé en mode « reconnaissance de dette ».

2700 ans AVANT l’invention de la monnaie métallique, les sumériens notaient des reconnaissances de dettes sur des tablettes d’argile.
… et maintenant on est 2700 ans APRES l’invention de la monnaie métallique.

Mais ça ne veut pas dire que c’est la monnaie métallique qui est majoritaire. Car il y a eu les bâtons de comptage pendant des siècles.

Le système de base du bâton de comptage est un système à reconnaissance de dette mutuelles. Les bâtons ont des marques de familles.
Mais il se trouve que la souche a de la valeur vu que celui qui la détient, détient une promesse qu’on va lui payer ce qui est écrit dessus.

Ainsi on arrive vite dans les dérives. C’est à dire créer des fausses reconnaissances de dettes et échange juste les souches. (ce qui se dit « Stock exchange » en anglais… la bourse !)

De ces dérives on a fait beaucoup de systèmes qui échangent des reconnaissances de dettes.

Par exemple, les billets de banques et de nos jours la monnaie scripturale des banques commerciales.

Le maitre mot dans le domaine de la monnaie, c’est la confiance.

Ainsi dans quoi est-ce que l’on met la confiance ? C’est ça qui détermine le système.

On peut mettre sa confiance dans a communauté et fonctionner dans le don. en ayant confiance que si je donne je vais recevoir.

Je peux mettre la confiance dans une forme d’écriture. C’est le tablette d’argile et les bâtons de comptage. On note les dettes, on compare les déséquilibres dans la communauté.

Puis, quand on a besoin de voyager ou guerroyer hors communauté, en terrain ennemi, alors on met sa confiance dans un métal rare.
… et si on a un petit peu confiance, on fait confiance à celui qui est sur la face de la pièce de monnaie… On se connait pas entre nous, mais on connait tous la reine d’angleterre… ou dame Helvetia… (suivant le régime politique)

… et de nos jours la majorité des gens font confiance à la cravate de leur banquier.

Puis, il y a les crypto-monnaie. Dans la version « preuve par le travail » (bitcoin). L’idée c’est d’avoir confiance que au moins 51% de la puissance de calcul du réseau de noeuds qui écrivent dans la blockchain sont « gentils » du moins n’ont pas intérêt à ce que la confiance dans l’exactitude de la blockchain s’effondre.
Comme il y a une course à la puissance et qu’on est aux limites physique avec le bitcoin, on considère que personne ne peut falsifier la blockchain vu qu’il faudrait exponentiellement plus d’énergie que ce qui a été utilisé pour imposer une autre version de la blockchain.

Ainsi l’algorithme de la preuve par le travail n’est qu’une sécurisation par l’accès à l’énergie.

Solution pour une monnaie libre lowtech

Pour revenir à l’idée de Monnaie libre low-tech, comment on fait ?

On a ci-dessus tous les éléments techniques.

On a une blockchain, on a un référentiel de type « jeton-valeur ». On doit distribuer des DU chaque jour sur les comptes.

Donc, on doit connaitre le solde de l’ensemble des comptes chaque jour et aussi le nombre de membre pour calculer le DU.

On voit tout de suite que le calcul du DU nécessite une base de données centralisée. Ou du moins, un moyen de communication hyper fiable qui doit être disponible chaque jour.
Si un seul compte membre n’est plus accessible le DU ne peut plus être calculé pour tous les autres.

Donc de quelle nature est cette base de données ?

On peut avoir un lieu où l’on a les bâtons de comptage de tout le monde.
Mais le bâton de comptage a été conçu pour être débité… pour débiter un compte. Pas pour le créditer… Une entaille ça ne se combe pas facilement !!

Donc je partirai plutôt sur l’écriture. La tablette d’argile me semble une ressource plus renouvelable.

Donc chaque jour il faut un gars qui compte tous les soldes et fait le calcul du DU. Puis ajoute ce DU à tous les comptes membre.

Pour garder l’idée de la blockchain, c’est pas compliqué, chaque jour on ajoute un block, donc une tablette.
Pour garder une relation d’odre entre les tablettes, c’est pas aussi facile que de faire un Hash.

On peut imager le principe du hash avec un livre dans lequel chaque nouvelle page comprendre une vignette miniature de la page d’avant.
Mais là encore en mode tablette d’argile c’est pas évident à faire.

Perso, j’imagine plutôt un comptage mathématique, comme je l’avais fait dans une des version du Kong.

On a additionne plusieurs paramètres d’un compte pour en faire un nombre qui résume la page précédente.

Par exemple, j’additionne les chiffres de la date du jour avec les numéros de la page et un identifiant de transaction, je l’additionne au nombre de contrôle du jour d’avant.
Ainsi j’ai une relation d’ordre entre les tablettes d’argile.

Je ne peut pas insérer ou enlever une tablette au milieu sans devoir recalculer toute la chaine, et donc dépenser exponentiellement plus d’énergie à tout refaire…
(vu que la majorité des gens qui ont accès à la salle dans laquelle les tablettes d’argiles se trouvent sont considérés comme gentil… et qu’ils travaillent très vite… c’est dur d’être encore plus rapide qu’eux !!)

(On considère que la première blockchain date de 1995 (et continue encore) pour sécuriser une base de données d’objets trouvés en publiant le hash chaque jour dans les petites annonces du NewYorkTimes. Ainsi pour tricher, il faut réécrire tous les exemplaires du NYT ! )

Conclusions

La monnaie libre dans sa conception nécessite un accès centralisé aux informations des comptes.

=> Donc ça fonctionne surtout en local. Ou si l’on dispose d’un moyen de communication hyper fiable utilisable quotidiennement.

La base de données peut être faite en mode blockchain enregistré sur tablette d’argile.

Reste encore la notion de toile de confiance.
On peut rester sur tablette d’argile et avoir un « sceau » qui sert de signature comme le faisaient les sumeriens. Là il faut que chaque personne conserve son sceau/tampon hors d’accès d’autre personnes. C’est sa clé privée.

Là, associé à chaque compte, pour qu’un compte soit membre, il faut que la tablette d’argile comporte le sceau de 5 autres membres.

Voilà… on a la « Ğlaise », une monnaie libre sur tablette d’argile !

3 « J'aime »

La ressource que nous produisons déjà, à part relativement égale, et pour toute notre vie sont nos ongles (et cheveux, ah non, pas pour tous). Il faut voir combien de temps une rognure de 5mm fait pour disparaître et caler notre durée de vie moyenne la dessus :wink:

2 « J'aime »

Je m’imagine déjà me pointer chez le boulanger avec ma lime et nous voilà alignant nos index pour limer mon pain d’aujourd’hui…

2 « J'aime »

S’agissant d’argile , un compositeur de musique orientale « de chambre » et coproducteur de DU sus nommé Lakhdar Hanou , s’est mis en tête d’interpréter musicalement Sumer , la première civilisation qui a influencé toutes celles qui ont suivi.
Voici sa clé membre pour soutenir son travail:
49dTrv3eqw84dAo8ohCPjQ9YwqoD8ri8HpxYqDmabjyh

Et ici une vidéo sur l’activité de recherche historique , mythologique et musicale de l’ensemble formé par Lakhdar.

1 « J'aime »

Je propose la création d’une nouvelle monnaie libre, le "Papire"¹.

Chaque membre de la communauté monétaire aura un carnet sur lequel il notera les transactions entrantes et sortantes. (Donc chaque transaction est au moins dans deux carnets.)

Toutes les transactions doivent être communiquées aux copistes² dans la journée. Seule une transaction communiquée par les deux parties (émetteur et receveur) sera prise en compte.

Les cinq³ copistes, armés de leurs livres de comptes, reprennent donc toutes les transactions du jour, vérifient leur validité (solde disponible sur le compte émetteur) et autorisent la création du Dividende Universel. Le solde des comptes des membres de la communautés sont consignés dans les livres de comptes, chaque jour.

Les soldes des comptes sont communiqués publiquement par les copistes aux membres de la communauté monétaire.

Pour éviter la fraude, un calcul permettant de « signer » chaque journée est effectué par les copistes :

signatureDuJour = signatureDHier + (montantCumulésDesTransactions / nombreDeTransactions ) mod 1000

Les copistes vérifient tous les jours que leurs livres de comptes contiennent des informations identiques.

Les échanges entre communauté monétaire peuvent être réalisés, y compris si le montant du Dividende Universel est différent. Une simple règle de trois peut-être appliquée.

¹ : « Papire » parce que :

  • c’est l’anagramme de « Papier »
  • c’est la prononciation de « papier » en néerlandais
  • ce n’est « pas pire » comme solution.

² : Les copistes sont les garants du bon fonctionnement de la monnaie commune. Ils peuvent être désignés par tirage au sort ou élu, en fonction de règles choisies dans la communauté monétaire.

³ : Le nombre de copistes est à adapter en fonction de la taille de la communauté monétaire.

(Note: Ce message est à caractère humoristique. Il n’empêche que c’est faisable. Sur papier ou sur tablette d’argile.)

4 « J'aime »

Très joli système !
En effet, c’est faisable… et ça se fait à certains endroits !

… et de nos jours le papier est peut être plus simple à utiliser que l’argile dans l’idée d’une monnaie low-tech.

J’aime bien le côté asynchrone, c’est vrai que finalement on a pas besoin d’enregistrer la transaction au moment où elle est faite. Il peut y avoir un décalage.

C’est également ainsi que fonctionne les « banques du riz » créées à Madagascar par les Pélerin de Saint-Michel qui font la promotion du système de « crédit social » de Clifford Douglas.

Les gens sont tellement pauvres dans les régions de montagne de Madagascar, que trouver un crayon et un papier est déjà un coup de chance !

Là bas, chaque personne est enregistrée sur une fiche papier. Il y a un crédit mutuel qui est fait entre les gens.

Mais il y a aussi un report asychrone dans un grand livre de compte géré par l’équivalent des copistes du papire. Et de même, ils sont tirés au sort. (je ne sais plus la périodicité, mais ça change très régulièrement)

Comme ça si quelqu’un perd sa fiche. On peut aller la reconstituer en allant lire dans le grand livre de compte de la communauté.

Dans ce système, il n’y a pas de DU. Mais presque. Il y a un DM, le Dividende Monétaire.

Dans la théorie du Crédit Social c’est ce Dividende Monétaire qui est donné à tous pour permettre la production. (Ça remplace la création monétaire par le crédit bancaire.)

La règle de 3, c’est exactement ce qui est utilisé dans le Kong, une monnaie de singe que j’ai créée en m’inspirant des paramètres à disposition dans le SME.

L’idée va dans la décentralisation, donc le système de calcul du DU n’est pas très pratique vu qu’il nécessite la connaissance des soldes de tous les comptes.

Donc on peut faire le même effet en faisant fondre les soldes en direction d’une moyenne arbitrairement choisie à 0. (ce qui a de nombreux avantages par rapport à la moyenne flottante de la G1 qui demande l’adaption régulière des prix)

Ainsi avec le Kong on a plus besoin d’une autorité centrale. Plus besoin des copistes et donc d’un système de gouvernance.

L’invariant commun est « ce qui est nécessaire pour vivre ici et maintenant ». (concrètement on cherche à combler les 9 premiers besoins des 14 besoins fondamentaux selon virginia Henderson. )

On exprime les prix relativement à cet invariant. Même si le montant est différent d’une communauté à une autre, on utilise une règle de 3 pour ajuster le prix.

Pour la vitesse de fonte, le taux de retour à l’équilibre, on peut aussi se calquer sur l’espérance de vie. (avec 1% / mois, toute dette a fondue de 99% en 42 ans)

Dans le Kong, le système est un protocole commun entre les participants et il faut que chacun vérifie que les autres partenaires respectent le cadre du protocole. Le plus dur étant de vérifier que chacun a bien appliqué la fonte sur son solde.

J’observe que ce système très (trop) libre fait peur à beaucoup. C’est une trop grande responsabilité de vérifier soi même à chaque transaction que l’autre est dans le bon référentiel et ne va pas nous abuser. (C’est vrai que c’est fastidieux)

Ainsi je pense que l’on augmente la confiance dans ce système si les transactions sont aussi reportées dans un grand livre de compte géré par la communauté.

On est encore à une période patriarcale, les gens aiment bien déléguer leur pouvoir personnel à des autorités extérieures à eux même !
(Quand ça ne marche pas, c’est plus facile de brûler le bouc émissaire que de se remettre en question soi même !)

2 « J'aime »

Excellent ça.

Dans un reportage sur le Califat Abbasside il y a aussi des belles trouvailles :

2 « J'aime »

Le Papire. C’est exactement ce que modelise dans ipfs et scuttlebutt la sidechain Zen collée à la G1…
Le « Pub » Scuttlebutt joue le rôle de scribe. Il crée et distribue « les cahiers » (données modifiables échangées dans ipfs par ipns). A utiliser comme des cartes pré-payées lors des Gmarchés.
Le Zen est convertible en G1.

Comme le suggère @Martouf, on peut y créer une économie à point de convergence « 0 », 100 ou 1000 (cf. Module Galilée avec Pandas!).

Dans ce cas l’algo attribue un compte rempli de LOVE qu’il garde convergeant à la moyenne par taxation redistribution relativiste (par rapport à sa proportion d’amis minimum fixée par la Wot du Pub, l’écart à la moyenne, l’age moyen, bref un algo « TRM like »).

Exemple DU = 100.00 LOVE

Lancé par un 1 Pub avec 3 amis (Wot Level=1) Tous convergent vers 100 LOVE sur leur compte. Un nouvel ami arrive un compte à 100 LOVE également. Quand plus d’amis font partie du Pub, la Wot level augmente (je ne sais pas quel algo mettre ici?), ainsi un nouvel entrant avec 1 ami, alors qu’il en faut 2, converge vers 100 / 2. Etc… La ML émerge des Pub ScuttleBut et une règle de 3 permet des échanges de LOVE(Pub)… Moi je code au feeling… Je veux bien un coup de main pour établir les équations…

Le réseau se tisse par « amis d’amis d’amis », le tout est un kit à installer sur pc et raspberry pi avec imprimante à QR Code et douchette de lecture./ecriture

En cours de dev / crowndfunding sur g1sms.fr

2 « J'aime »

C’est là le vrai conflit de civilisation. La monnaie mutuelle ou privée…

1 « J'aime »

Ça me rappelle le SEL (Système d’Échange Local)

2 « J'aime »

Ça existe c est le jeu j e u mène l enquête a mon souvenir Jardin Eveil Universel un truc comme ça

le J.E.U appelé aussi S.E.L ou "crédit mutuel temps d’activité " ne comporte pas d’invariant spatio-temporel , ne comporte pas de DU (Dividende Universel).
Lorsque le J.E.U est simulé dans le jeu Ğeconomicus ( sur une longue periode , 80 ans en 2h de jeu ) il est constaté que les échanges sont très facilement et très rapidement bloqués.

La monnaie libre sans support technologique autre que papiers et stylo peut décidé d’être produite et utilisée en ayant confiance en son centre émetteur qui ecrirait pour chaque membre un DU selon sa formule consacrée DU(t+1)= DU(t)+c²(M/N). :slight_smile:

1 « J'aime »

Sans ordi, c’est quand même plus difficile se s’assurer de M et N. Peut-être qu’une monnaie libre low tech pourrait se contenter de DUB : DU(t+1) = (1 + c) DU(t) qui est peut-être moins bonne quand N varie, mais qui apporterait une facilité de gestion, de vérification, sans la nécessité de faire un recensement à chaque réévaluation. Cette formule serait plus simple aussi en cas de fusion ou d’échanges entre 2 communautés disjointes si elles ont le même c.

1 « J'aime »

ne tient pas compte de l’existence de membres, ni de l’évolution (recensement) de N (du nombre de membre) , ni de M (masse totale d’unités en circulation) , or cela pose un problème fondamental pour la confiance dans une monnaie .

Déja qu’en l’etat actuel pourtant assez simple à comprendre, efficacement sécurisée et décentralisée de façon efficiente, l’adoption de la Ğ1 ne semble pas evidente pour beaucoup de gens, il parait peu probable qu’une monnaie libre centralisée et sans transparence sur N ni sur M puisse être plus aisement adoptée.

Pour l’instant je connais environ 7 milliards de personnes qui font confiance a des monnaies diverses et qui sont loin de connaitre tout ça

Il était question d’une monnaie low tech sans ordi

1 « J'aime »

Dans mes parcours , j’ai lu @yyy qui propose un calcul en relatif M/N
Dans ce cas on n’a pas besoin de connaitre M :wink: Ca simplifie…

Par ignorance de la création monétaire, certes des milliards d’individus font confiance aux ministères et à leurs collègues banquiers oui.

Comme la monnaie libre se choisi à partir de la connaissance de sa création (equation de calcul et mode de distribution) et que la Ğ1 est déja de type « low tech » du point de vu ressource energetique, totalement décentraliée sous logiciel libre, toile de confiance et facilement verifiable, il parait peu probable que le choix s’oriente vers une monnaie libre régressive sur ces points, c’est à dire centralisée, fragile et impossible à verifier soi même.

prend en compte M et N.

1 « J'aime »

Sauf que dans ce cas le DU est un montant fixe et C² amorti la convergence des écarts, et que M(t+1)=N, donc connaitre N, c’est connaitre M

pas « sauf que » donc, parce que M et N sont calculés, connus.