On est nombreux ne pas comprendre ce qu’est la Ğvaleur et le Ğlibre. Le site glibre.org nous laisse circoncept. Et les explications restent souvent obscure, beaucoup disent simplement qu’il faut réaliser les modules Galilée, Yoland Bresson, Liebnitz, Pointcarré, Einstein et Gödel de Stépane Laborde. Ce qui est loin d’être a la porté de tout le monde, encore moins aux novices du tableur ou en math.
Voici un exemple d’explication de la Gvaleur de @Matograine :
Imaginons, sur une plage, une surfeuse et une promeneuse. Chacune est là pour son loisir, aucune ne travaille. Pourtant, le fait que la surfeuse soit là participe au délassement de la promeneuse, qui la regarde. Le loisir de la surfeuse est un Ğtravail : il n’est reconnu ni par l’une ni par l’autre (aucune transaction), mais pourtant il y a une Ğvaleur ajoutée : la plage est différente avec la surfeuse que sans.
Ğ indique qu’on ne peut décider s’il y a valeur ou s’il n’y a pas valeur, travail ou pas travail, échange ou pas échange, et qu’on reconnaît qu’on ne peut décider.
Je propose de l’expliquer autrement.
Déjà, ce Ğ tel que définie par Laborde est sûrement le résumé ou l’essence du courant d’économie hétérodoxe de la critique de la valeur (aussi appelé école autrichienne). Ce g qui est ni g ni non-g ni (g et non-g) ni (ni g ni non-g) ressemble a une notion abstraite et paradoxale, comme le zéro ou le nombre imaginaire i (ce nombre impossible tel que i² = −1). Aussi paradoxale que sont 0 et i, ils permettent de résoudre plein de problème physique, genre des problèmes de notre « vie réel ».
Le Ğ de la critique de la valeur est du même acabit que le 0 ou le i sauf qu’il sort largement du cadre mathématique ou les choses se comptent : c’est une notion très social ou humaine.
La valeur se décide forcément par des individues mais la valeur se décide aussi collectivement. Ce « collectivement » n’est pas seulement l’agrégation des valeurs communes/partagés des individues. Il y a aussi des mécanismes sociaux de crédibilité et de suivisme qui influencent forcément le choix des individus a attribuer de la valeur (du crédit) a certaines choses. D’ailleurs ces mots valeur et crédit ont un double sens; et le Ğ a une dimension très social qui renvoi peut-être plus aux contes que aux comptes.
Nos sociétés mercantiles sont dans une logique principalement de compte. Avec l’informatique et le calcule automatique, il n’a jamais été aussi simple de tout compter et de tout monétiser. (Cette environnement numérique / informatique permet aussi de fabriquer relativement facilement une monnaie libre qui calcule le DU, crée automatiquement les G1 et compte automatiquement notre solde après chaque transaction)
La récurrence des échanges en monnaie (libre) crée un marché. Si chacun·e est libre de fixer son prix, le marché va tout de même niveler les valeurs. Le marché fixe une certaine norme : ça ne se vend pas si le prix est élevé et on peut avoir le sentiment de s’auto-arnaquer si le prix est faible (ceci d’autant plus si celui qui a acheté revend en se faisant une marge très importante). Cette norme est possible car la monnaie est une marchandise-joker qui permet de comparer et obtenir toute les autres marchandises.
Si la monnaie libre permet de gagner en possibilité que chacun·e détermine ce qui a de la valeur, nous n’échappons pas au biais de cette construction sociale qu’est le marché. Ceci alors qu’il existe pourtant moult façon de valoriser des choses et des personnes, autrement que par de la monnaie.
Le Ğ ou la critique de la valeur nous amène à penser qu’il serait opportun d’aller vers une démonétisation des échanges. Les puristes voudrons une démonétisation totale.
Sans pour autant échapper à la monnaie trop souvent nécessaire, les libertaires réduisent le rapport marchand en pratiquant le prix libre (souvent en étant transparent sur les coûts de ce qui est proposé). Les Junistes réduisent le rapport marchand en pratiquant le financement participatif.
Ces pratiques de prix libre et de financement libre me paraissent plus en accord avec la philosophie de la critique de la valeur.