Selon moi, c’est confondre :
- la notion de profit (mot qui donne profiteur, la différence entre le prix réel et le Juste Prix) qui est une notion économique,
- et celle de marge, de bénéfice, de marge bénéficiaire qui est une notion comptable. (je signale ici que je suis une quiche en compta )
À noter que le profit peut-être négatif, inférieur à zéro, ce qui profite à l’acheteur ! En effet, dans le cas d’un monopsone (cas inverse du monopole), on retrouve un seul acheteur pour une multitude de vendeurs. Dans ce cas, c’est l’acheteur unique qui fait sa loi, le juste prix n’est a priori pas atteint et les vendeurs vendent probablement bien trop bas.
L’exemple de la grande distribution est édifiant : nous avons là :
- un cas de monopsone (ou d’oligopsone pour être précis) : les rares plate-formes d’achat centralisatrices mettent à genou les producteurs,
- suivi d’un cas de monopole (ou plutôt d’oligopole) : les grandes surfaces sont peu nombreuses pour une multitude de consommateurs finaux.
La grande distribution constitue selon moi le premier cas d’école de l’anti-libéralisme ; le deuxième étant constitué des GAFAM & Co.
Notons l’inefficacité de nos États, voire leur complicité, vis à vis de ces méga-entreprises. Or il me semble que cette collusion entre l’État et les « grands marchands » était la principale dénonciation d’Adam Smith.
Exactement. C’est la raison d’être du critère transparence de l’information de la Concurrence : « tous les participants au marché ont une connaissance complète de tous les facteurs significatifs du marché. ».
Bien sûr que ce critère, comme les 4 autres, est impossible à réaliser totalement, mais ce n’est pas une raison pour ne pas encadrer légalement tout ce qui l’empêche grossièrement de se concrétiser.
Par exemple, dans les marchés des médicaments, je trouve que les noms de fantaisie nuisent fortement à la comparaison dans un même groupe générique. Il suffit de les interdire ; on parle de médicament quand même ! Voilà qui constituerait une mesure politique libérale selon moi. (j’ajoute ici que j’étais pharmacien dans le temps.)
C’est vrai que c’est troublant… aucun produit concurrent n’arrive à la cheville de ce satané Nutella…
En tout cas, on parle ici du critère homogénéité des produits de la Concurrence.
Là encore, je suis sûr qu’il y a des choses à faire pour favoriser ce critère et tendre vers la Concurrence souhaitée pour une économie libre.
Ce qui n’est absolument pas pratiqué depuis… à peu près toujours ; on fait même plutôt l’inverse, du protectionnisme, sous l’étiquette de libéralisme. Ce qui m’attriste parce qu’on finit donc par attribuer au Libéralisme ce qu’il dénonce !
Ça me fait penser à la Novlangue imaginée par Orwell, une dérive linguistique qui parvient pernicieusement à inverser la définition des mots : « la liberté c’est l’esclavage ».
Certains parlent de néo-libéralisme… j’en sais rien parce que je n’ai pas vraiment étudié les auteurs dits néo-libéraux. En tout cas, je parle souvent de pseudo-libéralisme, en référence à pseudo-science : quelque chose qui n’est pas du Libéralisme malgré ce qu’on en dit, et malgré les apparences.