Le problème de l’intérêt manquant

Je comprends ton point de vue, mais… si tu expliques le problème de l’intérêt manquant sans expliquer qu’il ne s’agit pas d’une impossibilité théorique, les gens à qui tu l’as expliqué vont expliquer cela à d’autres… qui vont leur dire : « bah, il suffit que la banque remette les intérêts dans l’économie, il n’y a pas d’intérêt manquant ». Et ils ne sauront pas quoi répondre. Il me paraît donc important de bien distinguer les deux : en théorie, il n’y a pas forcément de problème de monnaie manquante. Dans la pratique, c’est effectivement une autre paire de manches. D’où la question (piégeuse, j’en conviens, c’est volontaire pour interpeler) : « En théorie … ».

Par ailleurs, comme l’explique d’ailleurs très bien la TRM et sur lequel j’en remets une couche dans « La monnaie : l’essentiel », même dans le cas où le banquier remet l’intérêt en circulation, il s’agit malgré tout d’un intérêt « esclavagiste ». D’ailleurs, les sous-chapitres consacrés à ce sujet s’appellent « L’intérêt esclavagiste » où je propose au lecteur d’examiner le cas dans lequel le banquier remet les intérêts en jeu, puis « L’intérêt manquant » consacré à ce qui se passe lorsqu’il ne remet pas l’intérêt en jeu, ce qui est le cas dans l’économie réelle. Dans les deux cas, il s’agit d’une arnaque : le problème n’est pas tant l’« intérêt manquant » mais surtout l’intérêt tout court (assorti d’assurances et autres « frais ») sur des crédits créés ex-nihilo, dont les garanties sont quasi nulles, par-dessus le marché, et surtout à la discrétion du pourvoyeur de crédit, ce qui lui donne un pouvoir démesuré.

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