Invitation à des monnaies libristes, d'aller à une Rencontre organisée avec Etienne Chouard sur Paris

Oui c’est bien de parler au passé parce qu’il est en évolution. J’ai eu une discutions très intéressante avec Étienne Chouard il y a quelques jours, ça m’a permis de comprendre qu’est qui le bloque et d’essayer de l’aider dans sa compréhension (ça s’est passé sur le groupe Monnaie Libre du réseau privateur fb).
On a aussi échangé quelques mots en privé :wink:

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Chouard est évolutif, ça fait partie de ses qualités. Il est trop théorique, ça fait partie de ses défauts…

Évolutif ?! Régressif je dirais.
Ça fait 4 ans que je lui en parle.
Le blocage intellectuel vient du poids de son lourd bagage idéologique.

haha je trouve au contraire qu’il ne l’ai pas assez (théorique), en fait il lui manque des bagages mathématiques de bases qui sont du coup un gros frein a sa compréhension mais il est de bonne foi.

La seule chose qui le bloque encore c’est la croyance selon laquelle il faudrait la bonne quantité de monnaie dans l’économie, que s’il y en a trop ou trop peu ça pose des problèmes. Et donc selon lui comme on ne peut pas savoir avant il faut que les humains est politiquement la possibilité de décider de créer de la monnaie quand il en manque ou d’en détruire quand il y en a trop (et oui on peut détruire la monnaie, dans le cadre d’un système monétaire Chartaliste par exemple, ça ne pose aucun problème technique).

Ce qui lui échappe encore, mais plus pour longtemps j’espère, c’est le concept pourtant très simple et fondamental du référentiel : dire que l’on a trop ou trop peu de quelque chose, c’est déjà implicitement quantifier ce quelque chose, et qui dit quantification dit mesure, donc je lui ai demandé dans quel référentiel il peut mesurer qu’il y a trop ou trop peu de monnaie ?

Ce qu’il dit c’est exactement comme dire qu’un objet dans l’espace se déplace trop vite ou trop lentement, toute vitesse (et plus généralement tout mouvement) ne peut être décrit que dans un Référentiel.

Je pense que ce qui l’aiderait beaucoup a comprendre ce serait concrètement d’ouvrir un tableur et de se représenter la monnaie dans un référentiel a somme nulle, il comprendrai alors qu’il est impossible de dire que l’on pourrait manquer globalement de monnaie, que ce concept n’a pas de sens.

Une autre image m’est venue hier, hélas elle ne m’est pas venue pendant notre discussion mais du coup je vais peut être lui envoyé :

La topologie de l’économie c’est comme les reliefs géographiques. Les montagnes représentent la sur-concentration de monnaie et les vallées/crevasses représente le manque de monnaie.
Le point fondamental est le suivant :

Je ne peut observer des vallées que parce qu’il y a des montagnes. Dans une topologie totalement plane, je ne peut pas dire que tout les points soient trop haut ou trop bas, puisque je n’observe pas de haut et de bas.

Ainsi, si l’on observe un manque de monnaie a un endroit de l’économie, c’est nécessairement qu’il y en a trop a au moins un autre endroit de l’économie.

Il est donc impossible que tout les acteurs économiques manquent de monnaie, s’il manque de la monnaie chez certains acteurs, c’est qu’il y a un problème de répartition.

Voila LE point fondamental qui échappe encore a Chouard, point pourtant évident pour les matheux, mais pour un littéraire c’est vraisemblablement très compliqué :sweat_smile:

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Et le référentiel du temps de coiffure qu’il a lu dans un bouquin (idéologique) semble lui convenir .

Quand je disais théorique, je pensais surtout à sa conception de l’état qui n’existe nulle part en pratique.

Une évolution peut être positive ou négative non?

D’ou la nécessité de préciser dans quel sens.

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Oui je suis d’accord mais pas que.
Pour son soucis de « mais comment on fait si des citoyens manque ponctuellement de monnaie ? Dans une monnaie libre on ne peut pas créer de monnaie en plus du DU, c’est volontaire en plus ect… », Bah c’est balayé vite fait en rappelant juste l’intéret de ne pas créer d’asymétrie, et que simplement rien n’empêche les gens de cotiser collectivement dans des caisses d’investissement, quelque soit leurs nature et leurs gouvernance, et qu’ainsi il suffit de piocher dans ces caisses lorsqu’il y a un besoin ponctuelle de gros financements… Pas besoin de créer de la monnaie pour ça, juste de la prendre là où elle est, c’est tout. C’était EXACTEMENT le même arguments qu’avait mon ami Frederic Bosque, qui n’a donc pas lieu d’être.

Si beaucoup de gens décide de cotiser par exemple 0,1DU dans une caisse public citoyenne, bah la valeur de la monnaie monte de ce fait si la monnaie mutalisée n’est pas dépensé tout de suite…

Ce n’est donc pas qu’une question de référentiels et de fractionnement des unités pour moi.

Est une affirmation tout a fait différente de « mais comment on fait s’il n’y a pas assez de monnaie dans l’économie ».

Donc tu base tout ton raisonnement sur un autre problème tout a fait différent de celui qu’il avait posé, je t’invite a lire notre échange d’origine sur le groupe fb pour comprendre :wink:

Bah je l’ai lu et j’y ai participé aussi.

Parceque l’exemple de Fred à ce sujet c’est:
" Imagine 2 petits villages dont les habitants vivent tranquillement avec une libre comme principal moyen d’échange pour plus de 85% de leur ressources vitales locales. Ces villages sont séparés par une rivière.

Un jour tous les habitants de chaque village tombe d’accord pour construire un pond.
Toutes les conditions son réunis pour construire le pond, il y a les matériaux, les ouvriers qualifiés, MAIS pas assez de monnaie pour payer ces travaux.

Comment faire pour construire ce pond dès maintenant si personne ne peut créer la monnaie manquante ?"

C’est là que la logique de « piocher dans de la monnaie mutalisé préalablement » plutot que « créer de la monnaie quand on en a besoin pour la détruire après » prend tout son sens.

Donc si c’est tout a fait en réponse à ce pbm de manque de monnaie.

Répondre juste « c’est qu’une question de référentiel » pour moi n’est pas complet.

… Et OUI j’ai lu 10 fois et compris la TRM parceque je vois le troll venir (pas forcément de toi hein ^^)

Il suffit pas de dire « tte façon la valeur est relative, et on peut fractionner à l’infini l’unité, donc il peu jamais manquer de monnaie ».

Bah si concrètement si il y a besoin ponctuel de beaucoup de monnaie pour quelque chose de prioritaire et que cette monnaie à déjà une valeur établi pour tout les habitants de la zone g1 et que les gens, les collectivités, les entreprises et tout ce que tu veux n’ont pas assez de g1, bah ça empêche de réaliser cette chose.
Mais faut juste trouver la g1 ailleurs, pas besoin de la créer pour l’occasion, on sait pk…

Après on peut aussi simplement se dire comme @cgeek que les gens utiliserons plusieurs monnaies et que ça ne pose pas de pbm tant que ce ne sont pas des monnaie imposés…

Dans ce cas tu a mal lu les propos d’Étienne, car de la façon dont tu le pose on comprend que seulement certains indivus manquent de monnaies, pas tous, et dans ce cas ça tombe sous le sens que c’est un problème de répartition.

Ta réponse est bien sûr cohérente avec ta question mais ce n’était pas la question d’Étienne, relis ces messages. Après peut être qu’il y avait de ce que tu dit dans ce qu’il pensais, je ne peut pas être dans sa tête je ne sais pas, mais ce qui compte dans une discussion publique par écrit c’est ce qui est écrit, donc il est essentiel d’être précis.

Tes arguments sont intéressent, et je les ai d’ailleurs déjà utilisé pour certains d’entre eux, mais ils n’apportent aucune réponse a la croyance erronée selon laquelle on pourrait globalement manquer de monnaie.

Hypothèse strictement impossible en vue de ce que j’ai expliqué. Il existe nécessairement au moins 1 acteur qui a suffisamment de monnaie, acteur qu’il faudra donc convaincre pour réaliser ce projet. Ou attendre que la création des nouveaux DU réduisent sa part relative de monnaie dans l’économie.

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Ya une autre solution sans création monétaire et sans cotisation : l’emprunt.

Pour reprendre l’exemple du pont :

Même si la masse monétaire est de 1000 de DU, rien m’empêche d’emprunter d’abord 500 DU à d’autres personnes qui sont d’accord pour acheter les matières premières. Ceux à qui j’ai acheter les matières premières vont commencer a dépenser leur DU pour manger, s’habiller etc…
Du coup je peux de nouveau emprunter 500 DU, aux vendeurs de nourriture et autres, et payer des gens à fabriquer la base du pont.
Puis de nouveau emprunter encore 500 DU, pour continuer la construction du pont… et le pont à finalement coûté plus que 1000 DU, plus que la masse monétaire totale à ce moment là, mais il est quand même là.

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Oui c’est pareil, c’est juste plus logique et plus sûr d’accéder à cette monnaie si des caisses citoyennes mutualisés gérés de manière anarchistes numériquement sont là pour ça.

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« Caisse publique citoyenne » c’est quoi ce truc?

Un truc qui n’existe pas encore.

Citoyenne est un nom, une femme (et pas un adjectif à mettre à toutes les sauces).
Parler de caisse publique citoyenne n’est pas très poli . :wink:

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Si on prend l’exemple du financement des hopitaux de France, d’après l’analyse de B.Friot, il explique que pour financer ces ENORMES infrastructures (des hopitaux sont une concentration d’énormement de choses, de technologie, de consommables, des batiments gigantesques etc…, ce qui a finit par représenter l’équivalent du budget de l’état ) il a été organisé des systèmes de cotisations/subventions.

Et afin de pouvoir mener à bien ce projet, les cotisations ont été augmentées d’années en années afin de pouvoir subventionner ces investissements.

Concernant les retraites par répartition, il était visiblement assez aisé de prévoir les financements, car d’années en années, il était assez facile de prévoir le nombre de retraités qu’il fallait rémunérer l’année suivante, et étant donné que le nombre de citoyens à « ponctionner » était lui aussi plus ou moins prévisible, de simples divisions permettaient de prévoir et de financer les retraites.

Penser l’investissement en cotisation/subvention (au lieu de le penser par création monétaire, ou par emprunt avec intérêt à des prêteurs) est une démarche qui sort totalement de la logique capitaliste, et je remercie encore B.Friot d’avoir publié des ouvrages qui font état de l’histoire française d’il y a un siècle.

On sait donc que ça a fonctionné en France, pour subventionner TOUS LES HOPITAUX de France !!
Donc le pont de F.Bosqué reste assez anecdotique.

Je suis d’accord avec @elois , je pense qu’Etienne reste sur un blocage conceptuel car il sait très bien ce que Friot raconte, il sait très bien que la cotisation/subvention est fonctionnelle et a été très efficace.

C’est le même argumentaire que certaines personnes ont au sein de Réseau Salariat à Paris. D’après eux, il faut A TOUT PRIX que le contrôle de la création monétaire soit rendu publique, mais absolument pas figé comme dans la Ğ1, car ils imaginent qu’il peut y avoir un « manque de monnaie » général. Mais ça ne veut rien dire en l’état. Car la masse monétaire peut valoir « 1 » si on l’exprime en « relatif à la masse monétaire ».
Donc « 1 » c’est trop ou pas assez? Ca n’a en effet aucun sens.

J’immagine donc que pour investir en monnaie libre, il va falloir prévoir, discuter, et ensuite ponctionner la création monétaire et donc le DU des citoyens cotisants, dans le but de remplir un caisse.
C’est sûr que ça parait impossible pour ceux qui prennent l’habitude d’aller se faire créer de la monnaie non libre ex-nihilo à la moindre idée qu’ils ont…

(merci de prendre ce lien pour ce qu’il est, c’est à dire une ouverture à notre histoire de l’investissement, et non une publicité pour le salaire à vie, hein @Mateo ? :wink: merci d’avance).

EDIT: Même si dans le discours il y a confusion entre « valeur » et « monnaie », mais ce n’est pas le sujet.

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