Implémentation privatrice de Duniter

Salut.

  • Que se passerait-il si un logiciel réimplémentant Duniter était publié SANS licence libre, ET connecté au reste du réseau de la Ğ1?
  • Est-ce possible techniquement ?
  • Est-ce qu’on peut considérer comme libres les Ğ1 produites dans les blocs calculés par une installation (instance) de ce logiciel ?

EDIT: Voici un extrait du blog creationmonetaire.info posant le sujet : Il doit être évident dans l’esprit du membre d’une monnaie libre, qu’il ne saurait être question d’avoir confiance dans une monnaie qui se prétendrait libre parce qu’elle annoncerait qu’elle respecte les 4 libertés économiques, alors que son système logiciel de gestion serait privateur. […] On peut donc affirmer qu’un système monétaire libre relève de 8 libertés, 4 libertés logicielles et 4 libertés économiques,

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Je crois que la licence Agpl v3 implique que les clients de Duniter sont aussi sous licence libre.

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Ce serait cool… mais ça m’étonnerait… ça m’étonnerait que la licence appliquée à Duniter s’applique à un logiciel qui n’en dérive pas d’une seule ligne. En effet, une réimplémentation reste un logiciel qui a été codé de zéro, à partir de la feuille blanche.

Je crois que cette question trouverai plus vite réponse sur le forum technique :

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Bonjour, je confirme que des clients propriétaires ne peuvent pas être interdits !

Mais une telle implémentation, aussi privatrice qu’elle soit, serait sans effet a priori. Car il existera toujours la version libre pour la concurrencer.

Il n’empêche que l’on peut envisager qu’une solution propriétaire domine, à l’instar de facebook. Pourtant il existe des clients libres pour facebook, et des réseaux sociaux alternatifs libres.

Dans la pratique c’est donc possible de créer une tendance générale qui promeut un client privateur. Mais en théorie rien n’impose aux utilisateurs de s’en servir. Donc on peut toujours demeurer libre !

Côté blockchain, le protocole est censé pouvoir vérifier les transactions et les blocs disponibles. Si les noeuds se comportent mal, ils seront en contradiction avec les autres. Il existe une attaque qui permet de noyer la blockchain avec des transactions fausses, afin de les faire valider. Mais on peut la réaliser avec du logiciel libre ! Donc le lien entre licence d’implémentation et intégrité de la monnaie libre n’est pas vraiment avéré.

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Rien n’interdit l’implémentation du protocole dans un logiciel privatif. Mais au delà de la faisabilité théorique, j’ai du mal à voir quel serait le modèle économique d’une telle démarche.

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Comme toujours, la GNU GPL ne bride pas les gens dans les logiciels qu’ils font, elle les empêche seulement de brider l’usage que les autres en font.

gnu.org

Logiciel n’est pas protocole

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Si je développe une nouvelle fonctionnalité pour Duniter, et que je la teste avec mon instance connectée au réseau de la G1, mais sans avoir encore publié le code, alors c’est ce qui se passe. Je connecte un logiciel contenant du code privé au réseau.

Si je n’autorise pas les connexions entrantes, je respecte l’AGPL, et tant que je ne distribue pas le logiciel, le reste de la licence ne s’applique pas (je suis l’unique utilisateur).

Les conséquences ? Pas grand chose…

Imaginons qu’un dev qui a beaucoup de temps à perdre développe un nœud privateur. Quasiment personne ne l’utilisera car on ne lui fera pas confiance. Mais si Google le fait, là j’avoue qu’on sera bien embêtés.

Si les utilisateurs du libre résistent, alors la pire conséquence pour la monnaie sera un fork…

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avec une chaine de blocs ce n’ est pas si simple. ta clef se retrouve partout donc t’ as interet à garder le contrôle max sur l’ ensemble

C’était mon intention au départ. Mais je me suis ravisé en pensant que ma question tenait plutôt du juridique et de la compréhension de la Théorie Relative de la Monnaie, que de l’informatique. Désolé si c’est une erreur… :slight_smile:

Merci @PifPafPouf. L’éventualité de logiciels clients privateurs(ifs) est très inquiétante, elle aussi. Mais ma question portait plutôt sur les serveurs.

En effet @pini ! Mais si ces logiciels privatifs(teurs) ne font que constituer leur propre réseau d’échange, ça ne fera qu’une crypto-arnaque de plus ! :wink:

Ainsi, ce qui m’interpelle plus précisément, c’est l’éventualité que de telles réimplémentations privatives(trices) de Duniter s’intègrent dans la Ğ1 et y forgent des blocs.

Voilà ce qui m’inquiète. Merci @tuxmain. Quels seraient nos moyens de résister ? Peut-on par exemple, demander à ce que nos transactions dans la Ğ1 ne soient inscrites que par des installations de confiance ?


Question plus philosophique : si jamais des Ğ1 sont un jour créées par des implémentations privatrices de Duniter, sont-elles de la monnaie Libre quand même ?

Ça me semble purement rhétorique comme question. Car comme je l’ai dit dans mon précédent commentaire : quel modèle économique ferait qu’une implémenttion privative de duniter pour forger de la g1 serait profitable ? Je n’en trouve aucun pour ma part.

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Moi non plus ! Mais peut-on réellement compter sur des gnulinuxiens pour imaginer des modèles économiques tout aussi rentables que destructeurs (et suffisamment puissants pour détourner les meilleurs projets), comme le recel de licence d’utilisation ou comme la vente de données personnelles, ou encore comme le SaaSS ? LOL. :wink:

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C’est quoi le « recel de licence d’utilisation » ?

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ça doit être quand tu la vends … mais le recel c’est quand tu vends le fruit d’un larcin, non ? ha une licence privatrice est un larcin ?

c’est un point de vue … ^^

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Quand tu vends quoi précisément ?
Désolé avec mes questions, mais si on reste dans le vague autant se demander pourquoi la vie, toussa. Sauf que là j’ai la réponse : 42 :slight_smile:

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C’est le fait de vendre des droits d’utilisations [sur un programme] alors qu’il s’agit d’un droit qui devrait être conféré sans condition à tous les utilisateurs du programme. Il s’agit de la liberté 0.

Mais cette expression est peut-être trop restrictive, car je voulais aussi y inclure le fait de vendre des droits correspondant aux libertés 1, 2 et 3 du Logiciel Libre… Aurais-je du écrire « Recel de licence de logiciel » ? Je ne suis pas aussi précis qu’un Stallman ou qu’un Laborde ! ^^

Il me semble qu’il s’agit du modèle économique historique des éditeurs de logiciels privatifs/teurs tels que Microsoft, bien que cela fut masqué à l’époque par la vente concomitante de copie de programme (la vente de copie reste un modèle honorable s’il s’agit bien de logiciel libre). J’ai l’impression que ce modèle cède progressivement au profit des deux autres modèles suscités, que j’estime encore pires car ils me semblent encore plus difficiles à contrer.

J’oppose ces trois modèles économiques délétères (peut-être y en a t’il d’autres ?), à ceux que j’appelle les 4 façons de gagner honnêtement de la monnaie en informatique :wink: : Comment gagne-t-on de la monnaie avec un produit gratuit ? (désolé pour « Argent », il faut que je prenne le temps de remplacer les occurrences de ce terme pour une prochaine version de mon texte) :

  1. L’installation de logiciels libres et la maintenance des ordinateurs tournant sous logiciels libres.
  2. La formation aux logiciels libres (ainsi que le conseil).
  3. Le développement et l’intégration. C’est-à-dire le développement sur commande de fonctions nouvelles autour des logiciels libres existants, ou de logiciels libres complets.
  4. La vente de matériel.
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Si les logiciels privatifs rencontrent du succès, c’est qu’il y a des gens pour les acheter. Pour ma part j’ai cessé de me battre contre ces moulins : on ne peut pas faire le bonheur des gens à l’insu de leur plein gré.

En revanche au niveau local, quand on peut choisir, à nous (les militants du libre) de privilégier les outils libres. Et y contribuer pour favoriser leur utilisation par d’autres.

Il y a un problème fondamental dans le libre : ça repose beaucoup sur du bénévolat avec - comme partout - des gens qui font la locomitive et qui tirent le reste du train. Quand la locomotive tombe en panne, il n’y en a pas des masses pour la remplacer. Les rares logiciels libres qui réussisent à s’imposer sont ceux qui sont soutenus par une entreprise qui en vit (Linux / Red Hat par ex.), ou qui sont adossés à une fondation (financée par des entreprises…).

Comment la ğ1 va survivre dans tout ça ? L’avenir le dira. Mais faudra bien l’adosser à quelque chose à un moment donné. et tout l’enjeu sera la forme de ce quelque chose.

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Attention, il n’y a aucun problème à ce que des informations soient écrites par des logiciels privateurs. Ce qui fait foi, ce sont 1-le protocole DUBP et 2-les blocs inscrits. Toutes ces informations sont publiques et doivent l’être. Le logiciel du noeud est indépendant de cela.

Sinon, la réponse est que c’est techniquement possible :

  1. Je peux faire tourner un noeud Duniter, le paramétrer pour qu’il ne transmette pas mes documents au réseau (à part des blocs), et envoyer mes documents uniquement à ce noeud. Je suis ainsi certain que mes transactions et certifs sont inscrites par un noeud que je maitrise.

  2. Avec des potes, je peux monter un collectif de mainteneurs de noeuds libres, qui ne communiquent qu’entre eux, sauf pour les blocs

Ces deux options demanderaient sans doute des évolutions du code, et ne respecteraient p-e pas le protocole réseau Duniter, mais je ne vois pas d’obstacle technique à les mettre en place.


N.B : Le risque lié à des noeuds privateurs est la fuite de la clef publique membre. Il n’y a donc aucun souci à écrire son noeud perso, il y en a en revanche à utiliser un logiciel privateur fourni par un tiers pour faire tourner un noeud membre.

Si un tel logiciel apparaît, vous pouvez compter sur tous les devs pour dire de ne pas l’utiliser, et sur tous les membres calculant, ayant conscience de leur intérêt particulier (risque de perdre sa monnaie et son statut membre) , pour ne pas l’utiliser.

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Une des raison qui ferait que quelqu’un prenne un logiciel privatif, c’est que sauf erreur de ma part, Duniter ne marche pas pour windose…

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