J’arrive un peu tard pour ajouter ma contrib’ à la fin de cette intéressante discussion, et je tente une petite synthèse qui radote peut-être un peu.
J’ai l’impression que la question est de savoir si la G1 doit rester vraiment alternative ou alors de comment l’entremêler et continuer parmi le système existant.
La même question s’est posé il y a longtemps au début de l’histoire des SEL (système d’échange locaux) : en 1997, trois personnes du SEL de Foix en Ariège ont été attaqué en justice pour travail clandestin pour la réparation du toit d’une maison. C’est une entreprise qui a initié l’attaque car elle y voyait une concurrence déloyale. Les 3 personnes s’en sont sorties avec un non-lieu car elle ont prouvé que c’était une activité occasionnelle. Ce jugement amène le fait que les échanges en monnaie-SEL n’ont pas le droit de se faire dans le cadre d’une activité régulière et professionnelle (= entreprise), ceci car la production de valeurs ajoutées échapperait au système de solidarité obligatoire (impôt, cotisations sociales, …). Et l’État ou les caisses de sécu n’ont jamais eu l’intention de percevoir de l’argent en SEL.
Les SEL ont évolué mais sont restés à une économie informel, sans grande envergure donc.
A l’inverse, les monnaie locales complémentaires peuvent s’échanger parmi des professionnel-les car elle sont issue de l’Euro et strictement équivalente (1 unité de monnaie locale = 1€, les adhérent-es donnent des Euros pour obtenir le même nombre de monnaie locale). Les monnaies locales ne sont pas du tout alternative et ne se réapproprie pas du tout la question de la création monétaire. Les professionnel-les déclarent leurs monnaies locales en stock comme des Euros, et payent le impots/cotiz’ en Euro. La chose est légale comme un ticket restaurant, l’État ou les collectivité locales n’accepte toujours pas une monnaie locale en paiement des impôts.
L’article du nouvel obs nous éclaire sur la manière de s’y prendre avec le Bitcoin/Etherum, les impôts liées aux bénéfices seront payés en Euro, on devine que le montant à payer se fera en fonction de la cote en Euro du Bitcoin/Etherum.
En bref, on se trouve pour l’instant dans une situation semblable a celle des SEL, avec une monnaie non-reconnu officiellement et qui n’a pas de cours de change avec l’Euro.
Les professionnel-les qui l’utilisent trop régulièrement risquent d’être attaqué pour travail au noir, c’est donc bien d’être prudent avec la chose.
Sauf circonstance exceptionnelle, il paraît évident que l’État / la sécu n’acceptera pas les G1 comme paiement, mais ça pourrait être un objectif de long terme que de pousser dans ce sens !
Il serait donc intéressant d’avoir plus de professionnel-les motivé-es pour que s’ouvre une place de change. Ce taux de change G1/Euro a l’air nécessaire pour que les professionnel-les utilisent légalement la G1 en reversant en Euro ce que l’État exige. (Et cette exigence de l’Etat n’est pas dénué de sens : on est content qu’il existe des écoles, hopitaux, routes, … tout ça quasiment « gratuit » et non-marchand ; et il n’y a pas de proposition/solution en G1!)
J’ai l’impression que s’il n’y a pas de cour G1/Euro, la monnaie libre risque de rester dans une économie informel type le-bon-coin.
Mais bon, on est encore loin de tout ça, il reste beaucoup de boulot !
Voilà pour mon deuxième (long) post sur ce forum, vivement qu’on en discute de vive-voix !
Rémi de Saint-Etienne