Comment démarrer un réseau distant?

Bonjour,
Après recherche je ne voit cet aspect abordé nulle part, désolé si un sujet traitant de ça existe déjà, il suffira de mettre le lien vers le dit sujet :slight_smile:

Je suis Juniste depuis quelque temps et j’ai envie de faire connaitre cette monnaie dans un endroit où elle n’existe pas encore.

Pourriez-vous me dire en termes simples (mais pas simplistes :slight_smile: ) comment je peut faire démarrer un réseau dans cette région reculée de france… À quoi il faut penser et quels sont les premiers jalons.

On m’a déjà expliqué que le mieux c’est de démarrer avec des comptes portefeuilles. Qu’il faut faire attention à la limite de 1 certification tous les 5 jours.

Imaginons que je sois le seul juniste dans le coin, comment je peux organiser ça après avoir fait des rencontres expliquant la TRM et les outils existants pour la mettre en pratique ?

Merci aux plus expérimentés qui peuvent développer cette idée.

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Pour l’avoir fait dans mon secteur, mes conseils :

  • Pas de prosélytisme, les gens se méfient, à raison, ils ont l’impression qu’on essaie de leur vendre quelque chose. Juste aborder le sujet de la monnaie et l’expliquer sans jamais vouloir faire des autres des membres.
  • Faire envie, en montrant des exemples de ce qu’on a échangé en June sur gchange ou ailleurs. Montrer l’exemple en résumé, sinon on est pas crédible.
  • Être à proximité d’un collectif actif avec assez de membres pour certifier.
  • Si des personnes se montrent curieuses ou carrément intéressées, alors les accompagner dans la création d’un compte portefeuille dans Cesium. (Installation de l’application, initiation à son usage).
  • Si les personnes avec un compte se plaignent de ne pas avoir de choses à vendre ou bien de ne pas vendre sur gchange.fr, les aider à contacter le collectif pour être certifiées.
  • Aider à la certification (et certifier la personne) mais ne pas lui mâcher le travail, simplement mettre les certificateurs en contact. (Apprendre l’autonomie monétaire c’est aussi se gérer soi-même).

Le processus, dans mon secteur, à pris 6 ans. Pour cinq certifié(e)s au final. Un embryon de collectif stoppé par le confinement. Mais dès que la liberté pourra s’exprimer sans danger, beaucoup de projets en vue.

Si tu veux t’impliquer à fond, tu peux commencer par une permanence :

Une fois que tu as des contacts, tu peux faire des démos minutes à des petits groupes :

Si on te le propose, tu peux faire des conférences, grâce aux conseils de Boris :

Si un collectif se monte, alors il faut passer aux apéros mensuels, aux événements festifs :

Si tu semble stagner dans un secteur pendant 5 ans comme moi avant de comprendre que les associations « solidaires » sont divisées et que même si certaines personnes te soutiennent, d’autres te freineront volontairement car ils sont engagés dans la « monnaie complémentaire » du secteur. J’ai changé de secteur et les associations du coin ont essayé de me faire le même coup. Du coup je fais sans elles et ça fonctionne bien mieux. Mais c’est pénible.

Voilà mes retours d’expérience.

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Je ne sais pas exactement ce que tu veux dire par isolé, est-tu sur une île loin de tout ou, simplement dans un coin de la France où les Juniste ne sont pas encore là, dans le premier cas, ça sera plus difficile mais pas impossible (voir la Guadeloupe), dans le second cas suivant ta situation géographique, certains se proposeront sûrement pour se déplacer et venir en parler, nous on à dû aller dans le département voisin pour rencontrer des membres qui avait fait plusieurs centaines de km pour venir faire une présentation.

Dans tous les cas, il faut que tu commence à en parler autour de toi.

En direct, en réunion, par mail, en visio…

Être toi-même bien informé, tu deviendras de fait un référent local

Tu peux créer une annonce sur Gannonce pour des dons (type crowdfunding) afin d’amorcer la pompe, et débuter des échanges locaux.

Comme le dit @vit, il va falloir être patient, y compris pour les premiers qui vont venir te rejoindre car ça peut prendre du temps. On aimerais tous que ça aille plus vite mais non.

Après il n’y a aucune vérité absolu, dans le 06, les participant d’un SEL sont grandement intéressé, dans le 83 un autre SEL ont décidé de prendre la G1 comme unité de compte, chez les Gilets Jaune (dont je suis moi-même) certains sont très enthousiastes, d’autres complètement réfractaires(peut-être qu’il n’ont pas compris que l’argent n’ai qu’un outil et que le mal qui est fait avec vient d’ailleurs).

La plus grosse difficulté que nous rencontrons actuellement, c’est celle de l’offre et de la demande qui est insuffisante au niveau locale, dans les deux sens car sans demande, pas d’offre et vise et versa. D’autant plus coupé en plein élan avec le confinement.

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Oui, j’ai retiré le SELs de mon texte car il n’étaient pas intéressés mais ne m’ont jamais « freiné », c’est vrai, contrairement au « partisans » de la monnaie locale (j’ai participé aux premières réunions avec les fondateurs, j’étais au première loges). Je ne reproche pas à des gens de supporter la monnaie locale, je reproche juste à quelques un d’empêcher l’expression d’autre formes de monnaie dans le secteur. Il ne s’agit pas de les combattre, mais de ne pas perdre notre temps avec eux et faire son chemin à côté.

Mon expérience n’est pas une généralité, heureusement. Mais je tenais à tenir les personnes motivées informées des obstacles qu’ils risquent de rencontrer, et étonnamment venant de personnes qui se disent « ouvertes sur tous les possibles ».

Si votre grand mère à soudain une voix grave, c’est peut-être le loup… :sweat_smile:

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Mais peut-être que d’autres SELs sont hostile à la ML, je n’ai rencontré que 2 SELs donc ça ne suffit pas pour dire qu’il sont tous pareil, ni même représente la majorité, je dois me rapprocher de celui qui est proche de chez moi, comme il est peu actif, il est difficilement trouvable et joignable, mais j’avoue appréhender sa réaction.

Moi je rencontre aussi des difficultés au niveau du terme « cryptomonnaie », qui est souvent lié au Bitcoin et donc à la spéculation et « plein de pognon », bien expliquer ce qu’est le Bitcoin par rapport à la ML peut aussi être intéressant.

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Coucou,

Je travaille au développement de la monnaie libre en Espagne.

J’ai d’abord créé le nid pour accueillir et renseigner les curieux. Site web local, groupe Télégram, page facebook, groupe facebook, compte twitter, compte mastodon.

J’ai commencé à publier pour créer un historique. Ceux qui débarqueraient verraient alors qu’il y a un passif. S’ils adhéraient, ils n’auraient pas le sentiment d’être les premiers. J’ai publié et documenté le moindre événement comme la visioconférence avec quelqu’un qui n’est pas sur le territoire mais plus ou moins proche et avec la motivation d’un développement local.

Pour initier l’intérêt j’ai fait une base de contacts de tous les collectif et organisations que je pourrais contracter plus tard. Logiciel libre, monnaie locale, revenu universel, toute sorte d’alternatives. Je les ai étudiés pour comprendre leurs éléments de langage, leurs discours , leurs projets politiques, etc. Pour chacun, j’ai établi un discours adapté pour leur demander leur analyse et d’eventellement essayer gtest.

J’ai alors planifié et lancé la série de communications avec l’idée d’un storytelling dans la tête.

Je publiais les articles et traductions sous le nom d’une identité dépersonnalisée. Je les transmettait ensuite sous mon propre nom . A chaque fois, je precisais bien que je demandais l’avis et l’analyse de mes interlocuteurs.

J’avais préparé des éléments de réponse type pour les questions les plus évidentes et je les présentais comme une réponse officielle, tandis que mon identité personnelle soumettait à interprétation et à compréhension. Ce qui fait que ceux qui refusaient une idée ne le faisaient jamais contre moi. Je pouvais continuer à discuter, à m’intéresser à leurs projets et à creuser dans les réseaux sans être rejeté avec l’idée que je promouvais. Ça m’a évité de prendre les rejets de manière trop personnel, avec un recul qui m’a souvent permis de revenir à la charge sans prosélytisme. Jamais je ne venais en disant que j’avais LA solution, LA réponse, ou même raison. Je soumettais à interrogation et ça attisait ou non la curiosité. Je présente toujours la June comme une expérimentation. Les critiques sont toujours plus constructives, et j’y répond en disant qu’il faut s’impliquer dans le projet pour le faire évoluer. Ça filtre les yakafokon.

Des français sont allés sur place pour animer des geconomicus , faire des présentations, et ça s’est fait à l’initiative des locaux.

C’est un travail de longue haleine. Il faut être patient. Mais c’est tellement satisfaisant quand on se rend compte qu’on devient inutile.

Je me suis un peu mêlé de Genève et Nice aussi.

Sinon en français, j’ai écrit deux sujets que tu peux trouver grâce au moteur de recherche du forum.
Les mots clés sont « chips molles » pour la metropole ou « ambassadeurs » hors hexagone.

Je te souhaite une belle aventure.

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Non , même pas , le début c’est organiser des rencontres explicatives régulièrement et dans différents lieux.

Pas besoin de ce prendre la tête avec cela. Respecter la licence suffit à faire grossir la toile.

Ici : Conférence à l’Ouverture

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Merci pour ces réponses !

Je digère ça et je reviens peut-être avec des questions concrètes :slight_smile:

Je posais la question pour pouvoir faire des présentations car j’ai eu une demande pour démarrer un réseau dans les Corbières.

De fil en aiguille, je me suis dis que si ça n’existait pas là où je passe durant mes pérégrinations, je pourrais développer la June comme ça.

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Si ton coin perdu est les Corbières, dis-toi bien qu’il y a pas mal de monde membre de la june en haute vallée de l’Aude et du côté de Narbonne, donc pas de souci : tu n’es pas perdu.

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Merci :smiley: